Centrafrique : le bilan de la mission de revue du processus de kimberley sur le diamant avec le DG des mines Sylvain Marius N’gbatouka

Publié le 20 août 2016 , 4:58
Mis à jour le: 20 août 2016 4:58 am

Centrafrique : le bilan de la mission de revue du processus de kimberley sur le diamant avec le DG des mines Sylvain Marius N’gbatouka

 Directeur général des mines
Directeur général des mines

 

 

Dans une interview accordée à notre rédaction à la fin de mission d’évaluation des experts du Processus de Kimberley dans les Sous-préfectures de Carnot, de Gadzi, de Boda et de Nola, le Directeur Général des Mines et Géologie Sylvain Marius N’Gbatouka, nous fait l’état des lieux des grandes actions menées en vue de la suspension de l’exportation du diamant centrafricain. Selon lui, dans le domaine minier, c’est une cohésion qui rime avec l’économie. Parce que, dit-il, X a besoin de Y, X finance, Y reçoit et exploite, c’est ce qui fait que la cohésion marche avec l’exploitation de diamant en République Centrafricaine.
Corbeau News Centrafrique (CNC) : Bonjour monsieur le Directeur Général des Mines et Géologie !
Sylvain Marius N’Gbatouka (SMN) : Bonjour monsieur le Journaliste !
CNC : Qu’est-ce qu’on peut retenir de la mission d’évaluation des experts du Processus de Kimberley par rapport à l’exploitation des diamants bruts dans les Sous-préfectures de Carnot, de Gadzi, de Boda et de Nola ?
SMN: e vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de parler de ce sujet. En effet, depuis que la République Centrafricaine a été suspendue du Processus de Kimberley après le trouble militaro-politique de mars 2013, nous avons au niveau du ministère en charge des mines travaillé de telle sorte que les zones minières soient proclamées zones vertes, autorisées à l’exploitation des diamants. C’est à ce sujet que l’équipe de surveillance dont le Monitoring Team du Processus de Kimberley était venue à Bangui pour visiter les dossiers que nous avons soumis à cette équipe. Il s’agit des Sous-préfecture de Carnot, de Gadzi, de Boda et de Nola. Au niveau du ministère en charge des mines, nous avons constaté qu’il y la présence de l’administration dans toutes ces sous-préfectures. Nous avons constaté également que sur les différents chantiers, les gens ont repris leurs activités et qu’il n’y a pas de présence d’hommes en armes sur ces différents chantiers au Sud-ouest de la RCA. C’est ainsi qu’ils ont accepté de venir vérifier de leurs propres yeux la fiabilité des informations que nous avons mises à leur disposition. Et je suis très satisfait de cette mission. Parce que l’objectif recherché par cette équipe, à notre avis, est atteint.
CNC : L’objectif est atteint, d’après vous ! Mais qu’est-ce qui est déjà fait pour qu’on arrive à atteindre cet objectif ?
L’objectif ici vient notamment de la part de l’équipe de Monitoring du Processus de Kimberley. Nous leur avions soumis quatre dossiers de validation. Parce que nous leur avons dit dans ces dossiers que les différentes zones citées sont suffisamment vertes pour être autorisées à l’exportation. Ces experts sont venus prendre contact avec tous les acteurs du secteur minier et ils ont même vérifié le niveau de la cohésion sociale dans ces différentes zones. Ils ont suivi toutes les interventions de toutes les couches sociales. Leur seul souhait est que les bureaux d’achat reviennent pour financer le secteur. Maintenant, ils ne sont que deux dans cette équipe. Mais l’équipe du Processus de Kimberley est constituée de douze membres. Donc les douze membres vont recevoir le rapport de cette équipe venue à Bangui pour décider de la levée de sanction sur le diamant centrafricain. Mais nous espérons que d’ici le mois prochain, une suite favorable sera donnée pour l’exportation de nos diamants.
CNC : Est-ce que les consignes données par cette équipe de Monitoring du Processus de Kimberley sont respectées ?
Les consignes sont quasi-respectées. Parce qu’ils nous ont reproché le fait qu’on n’ait pas mis les photos sur les cartes des ouvriers miniers. Sur le champ, nous nous sommes mis d’accord avec les Artisans miniers, les Collecteurs pour avoir les dispositifs de la production des cartes avec les photos des détenteurs. Par exemple à Carnot, les Collecteurs ont accepté d’acheter une machine permettant de produire les cartes avec les photos pour les ouvriers miniers. Et nous avons répété la même chose à Boda et dans les autres zones. Tout ce que nous avons souhaité, les gens ont respecté. L’équipe de Monitoring est impressionnée de ce qu’elle a pu constater sur le terrain. Elle a apprécié toutes les zones visitées.
CNC : Hier, on parlait de diamant de sang, aujourd’hui est-ce qu’on peut dire que le diamant centrafricain est le diamant de développement et de la cohésion sociale entre les communautés ?
Après les troubles militaro-politiques, on disait que le diamant centrafricain était le diamant de sang parce que les différents chantiers ont été envahis par les groupes armés et il y avait eu de trafics illicites par ces bandes armées. Mais aujourd’hui, la sécurité est revenue et qu’il y a la cohésion sociale entre toutes les communautés des zones Sud-ouest. Et les acteurs qui étaient mécontents, ont tous déposé les armes et que les activités ont repris normalement. Donc, je peux affirmer que le diamant centrafricain est un diamant de développement et de la cohésion sociale. Dans le domaine minier, nous avons constaté que c’est une cohésion qui marche avec l’économie. Parce que X a besoin de Y. X finance, Y reçoit et exploite, c’est ce qui fait que la cohésion marche avec l’exploitation de diamant dans les Sud-ouest.
CNC : Lors d’une réunion avec les collecteurs à Carnot, vous leur avez demandé de se conformer aux principes de l’exploitation de diamant, de quoi s’agit-il ?
C’est par rapport à la traçabilité du diamant. On nous a recommandé lors de contrôle au niveau des collecteurs, de celer le lot de diamant qui existe chez eux. Lorsque ce lot sera déballé, ça sera une infraction. Il faut bien suivre la traçabilité du diamant centrafricain. Lors des missions de contrôle de nos représentants dans les zones productrices de diamants bruts, ils sensibilisent les opérateurs économiques sur la nécessité de celer le diamant pour qu’il y ait plus de sécurité et plus de traçabilité. Ça rentre dans nos intérêts, l’intérêt de tous les acteurs et également l’intérêt du gouvernement.
CNC : Monsieur le Directeur Général des Mines et Géologie, nous vous remercions !
Sylvain Marius N’Gbatouka (SMN) : C’est à moi de vous remercier pour l’opportunité que vous m’avez offerte !
Interview réalisée par Eric NGABA

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