CENTRAFRIQUE : LA DÉCLARATION DE MONSIEUR JACQUES SIOLO AU SUJET DU MEURTRE DE SON FILS DÉFUNT JAMES JACKSON SIOLO

Publié le 26 décembre 2018 , 6:48
Mis à jour le: 26 décembre 2018 6:48 pm
Monsieur Jacques SIOLO. CopyrightCNC.
Monsieur Jacques SIOLO. CopyrightCNC.

 

 

CENTRAFRIQUE : LA DÉCLARATION DE MONSIEUR JACQUES SIOLO AU SUJET DU MEURTRE  DE SON FILS DÉFUNT JAMES JACKSON SIOLO

 

DÉCLARATION

 

Comment un procès juste et équitable peut-il se dérouler sans la présence de toutes les parties en présence ? Plus précisément, pourquoi ni les avocats, ni les plaignants n’ont été notifiés ?

 

Si Édouard AYEBIYENA et Wilfried BALANGA sont condamnés par contumace à 20 ans de prison à travaux forcés alors qu’ils sont sur le territoire national, en service et continuent de percevoir leur solde, cela revient à dire que ces deux policiers, qui ont tué mon fils James Jackson SIOLO le 17 janvier 2016, continuent de jouir d’une protection qui leur a garanti l’impunité jusqu’à ce jour ; pour preuves :

1- Après leur évasion du centre de détention où ils étaient placés sous mandat de dépôt, j’ai adressé une lettre au Président de la République le 31 mai 2016 ; suite à quoi le Chef de l’État a ordonné au Ministre de la Justice de tout faire pour que les inculpés soient appréhendés et reconduits en prison. Rien n’a été fait. Non seulement le Ministre n’a pas fait exécuter les instructions du Chef de l’État, mais encore, lors de son interpellation par l’Assemblée Nationale en date du 11 octobre 2016, répondant à la question d ‘un Groupe Parlementaire qui s’étonnait que les meurtriers de mon fils soient remis en liberté et vaquent librement à leurs occupations professionnelles, le Ministre a déclaré que ces deux policiers avaient été extraits de la Maison d’arrêt de Ngaragba sur ses propres instructions, et placés dans un commissariat de police où ils sont toujours en détention. Or, suite aux instructions du Président de la République, le Ministre m’avait reçu en son cabinet le 03 juin 2016 et m’avait confirmé que les deux policiers s’étaient effectivement évadés du commissariat avec la complicité de leurs collègues. Il m’avait rassuré qu’il ferait tout pour qu’ils soient appréhendés. Alors, pourquoi le Ministre de la Justice, Monsieur Flavien MBATA, un proche du Chef de l’État en qui celui-ci a placé toute sa confiance s’est abstenu d’exécuter ses instructions ? Pourquoi Monsieur Flavien MBATA, Ministre de la Justice et Magistrat de son état a-t-il menti aux députés de la Nation de manière aussi éhontée ?

2-Bien que sous mandat de dépôt et en évasion, les deux policiers ont été affectés officiellement par Notes de Service prises par le Directeur Général de la Police :
– le sous-brigadier AHEMBINA Édouard, au Poste de police de Bayanga par Note de Service n° 062 du 11 janvier 2017.

– le sous-brigadier BALANGA Wilfried Judicaël, à la Compagnie Nationale de Sécurité (CNS) par Note de Service n° 004 du 10 janvier 2018.

3-La procédure de poursuite lancée contre les deux policiers a purement et simplement occulté le délit d’évasion dont ces derniers se sont rendus coupables. Pourquoi ? Si ce n’est pour voiler la complicité de la police et de sa haute hiérarchie ?

4-Pourquoi la Parquet Général a-t-il manœuvré pour que cette audience du 18 décembre 2018 se tienne sans la présence des plaignants et des avocats ?

5- Le procureur Général, Monsieur Éric TAMBO a déclaré sur les antennes de Ndéké-Lucka que ce n’est pas à lui d’arrêter ces deux policiers. Comment expliquer que la plus haute autorité de poursuite judiciaire, qui dispose de la police et de la gendarmerie sous ses ordres puisse se déclarer incompétente en matière d’arrestation des criminels ?! Un tel aveu de carence est assurément à mettre sur le compte personnel et exclusif de Monsieur Éric TAMBO, et non de notre système judiciaire qui en d’autres circonstances a fait preuve de compétence, d’indépendance et d’autorité en tant que Troisième Pouvoir. C’est en cela que réside toute ma confiance en la justice de mon pays.

Forts de l’appui moral de tous ceux qui malgré tout, croient en la Justice, ma famille et moi gardons l’espoir que les meurtriers de James Jackson seront tôt ou tard châtiés.

Jacques SIOLO

Le defunt Jams-Jackson SIOLO. Photo d'archives.
Le defunt Jams-Jackson SIOLO. Photo d’archives.

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