CENTRAFRIQUE: LA CRISE CENTRAFRICAINE EST RESTÉE INTACTE: COMME UNE MERDE DANS UN CALEÇON À SOIE, ELLE ATTEND

Publié le 26 mars 2016 , 9:33
Mis à jour le: 26 mars 2016 9:34 am

(Corbeau News Centrafrique)

Robert ENZA
©2014CNC

LA CRISE CENTRAFRICAINE EST RESTÉE INTACTE: COMME UNE MERDE

DANS UN CALEÇON À SOIE, ELLE ATTEND TOUADERA.

 

 

 

Bangui, (CNC), 26-03-2016

La crise centrafricaine est là intacte sur ses quatre pattes. Certes, les élections ont permis d’avoir une très grande accalmie dans le pays mais elles n’ont rien réglé de fait, elles ne sont pas la solution à la crise. Elles offrent cependant une voie de réflexion à la recherche des résolutions possibles et puissantes. Mais tout dépendra de la capacité des centrafricains à affronter cette crise que TOUADERA est devenu maintenant l’auteur.

Le rôle du leader sera très déterminant. TOUADERA doit se débarrasser de son manteau de force tranquille et afficher sa personnalité d’homme d’État, du caractère et plein d’énergie.

En fait, l’on se pose tous cette question, qu’est ce qui fait qu’une organisation ou un individu réussisse une action, une mission, quel est le processus qui permette de connaître la réussite. La science est claire, il y a un processus derrière tout phénomène, qu’il soit d’ordre physique, social, etc.

Si réussir est le but de toute organisation, il doit exister une énergie ou une force permettant de canaliser cette réussite. D’où vient cette énergie et comment se transforme-t-elle en succès.

L’énergie humaine joue un rôle prépondérant dans le développement de tout individu ou d’une organisation en occurrence. Il faut savoir convertir cette énergie en une atmosphère intense. La source de cette énergie et le mécanisme qui la transforme en force motrice est à l’origine du succès.

Mais qui est à l’origine de cette transformation ? C’est la personnalité de l’organisation. Donc, c’est la personnalité elle-même du gouvernement qui devait être à l’origine de la transformation.

Cette personnalité comprend tout ce que représente l’État, c’est-à-dire l’ensemble vivant et intégré de ses éléments constitutifs à savoir : les hommes, les compétences, les moyens matériels et financiers, les associations, les partis politiques, les syndicats, et plus large l’ensemble de la population elle-même que constitue la société et l’extérieur L’ensemble de tous ces éléments cités est source d’énergie inépuisable et exploitable. Donc la personnalité de l’État, c’est l’ensemble vivant de tous ces éléments intégrés qui la constituent.

En effet, quand on lit les gens qui se sont retrouvés en présence des Hommes d’histoire comme Napoléon, Churchill, Henri Ford, etc. ils disent qu’ils avaient tous de la personnalité et de l’énergie.
Quand un écrivain anglais compare Theodore Roosevelt aux chutes du Niagara, une force de nature, un torrent d’énergie perpétuelle. Ces hommes cités donnent des sensations de mouvement même s’ils sont en repos. On dit même de Honoré de Balzac, qu’il avait une vitalité telle, lorsqu’il riait les tableaux pendus au mur tremblaient. Voici là l’énergie créatrice qui leur permettait de se dépenser à fond et dépasser les objectifs fixés. Il parait que leur seule présence suffisait à mettre en mouvement leurs collaborateurs.

Ceci dit, plus on est débordé d’énergie, plus on créé, on transforme l’environnement autour de soi. Le gouvernement doit être capable de transformer les énergies qui l’entourent surtout les énergies humaines pour créer des actions tous azimuts et partagées afin que chaque centrafricain apporte sa part de l’objectif fixé, c’est-à-dire la même part : la PAIX.
La crise centrafricaine est composée de quatre (4) crises à la fois : la crise humanitaire, la crise sécuritaire, la crise politique et la crise économique. Les quatre (4) crises sont quasiment liés voire imbriquées. Ce qui revient à dire que l’on ne peut pas traiter une sans toucher aux trois (3) autres. Ce sont des résolutions qu’il faut prendre et elles gagneront à ne pas être différées. Il faut tenir à une résolution parce qu’elle est bonne et non parce qu’on l’a prise.

L’humanitaire, les ONG qui fourmillent dans le pays se sont engouffrées sans un plan de résolution. Alors que les premières pluies sont là et les paysans manquent de semence pour la culture nécessaire à leur alimentation. La crise humanitaire va s’accentuer d’ici dans les trois (3) mois à venir avec la recrudescence de la famine. L’humanitaire est privilégié et totalement géré par les ONG sans aucun suivi méthodique de la part de l’État. L’argent de l’aide humanitaire rentre directement dans la poche des ONG au détriment de l’État. L’État n’a aucune visibilité ni la traçabilité des voies de distribution de ces aides humanitaires alors que ces aides sont « estampillées aides humanitaires à la RCA ».
Des milliards de francs CFA d’aides sont régulièrement annoncés et versés à la RCA sans que l’on ne sache exactement, comptabiliser les entrées et les sorties de ces fonds. Il faut bien qu’on se souvienne de l’efficacité de ces dons Le gouvernement doit agir…

La sécurité, bien qu’elle bénéficie d’une très grande accalmie, elle recèle bien de vifs foyers toujours allumés et tenus par des irréductibles. Ces foyers sont désormais dissimulés partout dans le pays empêchant les populations de circuler et de vaquer à leurs occupations. Il faut un plan de résolution. Le gouvernement doit agir…

La politique, elle est à la base de cette crise centrafricaine. Il ne suffit plus de dire ou de considérer que cette la crise est uniquement un problème centrafricain-centrafricain, la crise politique centrafricaine est également géopolitique et géostratégique. Tous les pays qui nous entourent sont concernés et ont des intérêts. Pour preuve, ils ont chacun envoyé des militaires sur notre sol. Le gouvernement se doit d’avoir une diplomatie redoutable afin de trouver un compromis compromissoire avec nos voisins et renouer des relations plus fortes et plus avantageuses dans l’intérêt de tous. Le gouvernement doit y penser et agir…

L’économie, cette crise a mis en branle notre économie dans tous les secteurs.
D’abord, les entreprises qui ont tout perdu par la destruction et le pillage systématiques de leurs appareils de production. La reconstruction des appareils de production va demander des investissements plus conséquents. Nous pensons qu’il est juste de les faire profiter de l’oxygène que le pays bénéficie de l’extérieur, en annulant certaines de leurs dettes fiscales ce qui pourrait compenser la perte matérielle causée par la crise et si possible mettre en place des mesures d’accompagnement fiscales souples pour les aider à se relancer. Ces mesures leur redonneront confiance et les pousseront à garder les emplois actuels voire les développer pour relancer la consommation. Il ne faut pas trop se contenter des aides extérieures, l’économie nationale ne repartira pas sans les entreprises. Y également penser à un partenariat secteur privé-secteur public à ce niveau pour dynamiser la relance économique.

De l’autre côté, c’est le départ de beaucoup de commerçants qui ont quitté notre pays à cause de l’insécurité. Le petit commerce reste un levier à condition qu’il soit formalisé formé. C’est l’occasion d’appeler les centrafricains et ceux qui ont des idées de prendre leur responsabilité. Ce secteur resté informel a plutôt contribué à développer la thésaurisation et la corruption nationale. Il ne représente rien dans la caisse de l’Etat mais il a l’avantage de ravitailler en produits de première nécessité et dessert des petits revenus à la population.

Il faut encourager et soutenir les centrafricains à reprendre ces activités avec l’ambition de les rendre formelles avec la possibilité pour eux de lever des fonds à la banque et par la suite les orienter vers la création des grands magasins de vente. On est choqué, arriéré et pesté de constater qu’aucun centrafricain ne détient un grand magasin de vente général dans le pays. Il faut comprendre que les petites affaires lancées par ici et par là peuvent rapidement jouer un rôle important dans l’économie d’un pays. C’est cet ensemble des mouvements spontanés de pensée qui peuvent modifier les circonstances et façonner les évènements. Là encore, le gouvernement doit agir…

Conclusion, TOUADERA a besoin d’un gouvernement qui agit et qui sait mettre en mouvement les centrafricains. Il doit y avoir un dynamisme entre la population et le gouvernement. La population doit sentir la présence du gouvernement à ses côtés comme un consultant- conseil.

Robert ENZA, l’Entrepreneur politique.

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