Centrafrique : Koui, une sous-préfecture abandonnée par le pouvoir de Bangui.

Publié le 7 octobre 2018 , 4:48
Mis à jour le: 7 octobre 2018 4:49 pm
Hôpital de Koui. Credit photo : Gervais Lenga pour CNC.

 

Un malade hospitalisé à Koui. Credit photo : Gervais Lenga pour CNC.

 

 

 

Centrafrique : Koui, une sous-préfecture abandonnée par le pouvoir de Bangui.

 

 

Autre fois convoitée par le pouvoir de Bangui dans les années 1990 pour son électorat souvent très indécis, la sous-préfecture de Koui située au nord-ouest de la République centrafricaine se retrouve aujourd’hui abandonnée par le gouvernement centrafricain. En conséquence, la ville ne dispose d’aucune infrastructure publique encore debout et la population, laissée à l’abondant, n’a que le seul Dieu comme recours.

 

La semaine dernière, lors de notre tournée dans la sous-préfecture de Koui dans l’Ouham-péndé, nous sommes de toute évidence frappés par l’État chaotique de la ville qui semble être résignée par la puissance armée du mouvement 3R dirigé par le sulfureux Abbas Siddiki qui contrôle le secteur depuis plus de 3 ans.

Le gouvernement centrafricain, qui ne dispose depuis plus de 3 ans d’une force politique et militaire robuste pour instaurer l’autorité de l’État dans cette sous-préfecture de l’Ouham pendé, préfère se désengager totalement de ses obligations vis-à-vis de la population locale.

En plus des infrastructures routières et pédagogiques qui n’existent quasiment plus, le centre hospitalier local, qui ne dispose que 9 lits sans matelas,est dépourvu totalement du personnel médical et d’une pharmacie officielle.

Ce qui est étrange, les femmes enceintes accouchent même sur des lits avec de planches et cartons.

Pour les malades hospitaliers, ils n’ont que ce lit en dur pour se coucher durant leur hospitalisation.

En plus, l’hôpital est ravitaillé par un commerçant ambulant qui achète lui-même ses produits sur un marché à la frontière avec le Cameroun sans aucune vérification .

Pour certains, la sous-préfecture de Koui, anciennement appelée De-Gaulle, n’est que l’ombre d’elle-même. Les groupes armés font leur loi, tandis que les forces de l’ordre, qui sont à plus de 100 kilomètres de là,assistent impuissamment à la descente aux enfers de la population de Koui.

 

 

Bouar, Gervais Lenga pour CNC.

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