Centrafrique : Joseph Bendounga, député de Bimbo 3, s’oppose au référendum du 30 juillet 2023
Bangui, 07 juin 2023 (CNC) — Joseph Bendounga, député de Bimbo 3 et président du mouvement démocratique pour la Renaissance et l’évolution de Centrafrique (MDREC), exprime son opposition au changement prématuré de la constitution en Centrafrique. Selon lui, les conditions actuelles, marquées par la présence de mercenaires, de terroristes et de troubles régionaux, ne permettent pas la tenue d’élections ni une révision constitutionnelle.
Le député de Bimbo 3, Joseph Bendounga, qui est également le président du mouvement démocratique pour la Renaissance et l’évolution de Centrafrique (MDREC), a exprimé son opposition catégorique à tout changement prématuré de la constitution en Centrafrique. Selon lui, les conditions actuelles dans le pays rendent impossible l’organisation d’élections et toute tentative de révision constitutionnelle.
Bendounga met en avant la présence de mercenaires de Wagner qui soutiennent le pouvoir en place et qui empêchent difficilement les groupes armés de cesser leurs activités sur le territoire national. De plus, il souligne l’intervention de l’armée tchadienne dans le nord du pays, qui a pour objectif de déloger les rebelles tchadiens ayant occupé la partie nord de la Centrafrique. Ces troubles régionaux ont des répercussions directes sur la sécurité et la stabilité du pays, rendant ainsi inappropriée toute tentative de révision constitutionnelle.
Le député fait également référence à la situation dans la préfecture de Lim-Pendé, et de L’Ouham-Pendé, ainsi que dans l’est du pays, où les membres de l’ethnie Zandé se sont constitués en groupes d’autodéfense pour défendre leur territoire, se sentant abandonnés par le pouvoir central de Bangui.
Selon Bendounga, toutes ces conditions réunies rendent impossible la tenue d’une révision de constitution en Centrafrique. Il prévoit donc de saisir la Cour constitutionnelle pour déclarer le processus inconstitutionnel et demande à l’Assemblée nationale de prendre ses responsabilités afin de poursuivre les auteurs de crimes de haute trahison, notamment le président Trois-des-Ras et ses disciples.
Il convient de rappeler que Joseph Bendounga était l’un des premiers soutiens du président Faustin-Archange Touadéra en 2016, mais leur alliance politique a rapidement volé en éclats. En janvier 2019, Bendounga a adressé une lettre au président centrafricain, lui donnant un ultimatum de trois mois pour changer sa politique, faute de quoi des poursuites judiciaires seraient engagées. En septembre 2020, il a effectivement cité Touadéra à comparaître devant la Cour, l’accusant ainsi que trois autres personnalités politiques d’être responsables de la souffrance du peuple centrafricain.
Ce n’est pas la première fois que Bendounga s’oppose au président Touadéra. En août 2021, il a demandé l’annulation d’un décret portant nomination des membres du gouvernement, accusant Touadéra de violer la Constitution et la loi sur la parité entre les hommes et les femmes. Il avait déjà tenté en 2017 d’annuler un décret nommant certains membres des groupes armés au sein du gouvernement, mais sa demande avait été rejetée par la Cour constitutionnelle.
Joseph Bendounga est une figure expérimentée de l’opposition centrafricaine. Il est connu pour s’opposer régulièrement aux décisions politiques et se présente comme un “démocrate” qui défend les plus faibles. Il a occupé divers postes politiques, notamment celui de maire de la ville de Bangui de 1997 à 2000, ainsi que celui de vice-ministre du Développement rural et de l’agriculture sous l’administration de François Bozizé. Sa position critique lui a valu plusieurs arrestations et séjours en prison en raison de son engagement en faveur de la liberté d’expression et de manifestation en Centrafrique.
Joseph Bendounga, par sa position ferme contre le changement prématuré de la constitution en Centrafrique, s’inscrit dans une longue lignée d’opposition politique et de défense des droits des citoyens dans le pays. Son action devant la Cour constitutionnelle et son appel à la responsabilité de l’Assemblée nationale montrent sa détermination à garantir la justice et la stabilité en Centrafrique.
Par Alain Nzilo
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