Centrafrique: inondation du 22 juillet 2022 à Bangui, nous devons tirer des leçon

 

Rédigé par Vivien Mbeltou  

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 1 août 2022

 

Bangui (CNC) – Bangui se remet tout doucement du cauchemar que certains de ses habitants ont vécu avec la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la capitale le 22 juillet 2022. Cependant face à l’ampleur des dégâts et l’extraordinaire résilience des populations sinistrées, une prise de conscience collective et plus encore un engagement et un sens de responsabilité de la part des dirigeants et de la communauté internationale urgent.   
Une rue inondée de la ville de Bangui
Une rue inondée de la ville de Bangui

 

Un spectacle de désolation

 

Le spectacle que laisse l’inondation du 22 juillet 2022 dans certains quartiers de la capitale nous rappelle tout simplement les images que nous avons l’habitude de suivre venant d’autres cieux, à l’exemple de l’ouragan Katrina aux Etats-Unis et des typhons dévastateurs dans certaines parties du globe.

Des familles entières se retrouvent dans la rue n’ayant plus comme biens que quelques baluchons ramassés à la sauvette comme si les gens avaient fui un monstre qui se serait subitement réveillé.

Des pertes en vies humaines sont également déploré, en particulier la disparition d’enfants a bas-âge et aux dernières nouvelles une mère de famille avec ses six enfants qui seraient tout simplement écrasés par l’écroulement d’un arbre alors qu’ils étaient à cueillette des chenilles dans la forêt de Mbata dans la Lobaye, et tout ceci par suite de cette pluie diluvienne. L’effroi est total et les besoins humanitaires immenses.

La piste d'atterrissage de l'aéroport Bangui M'Poko inondée par l'eau
La piste d’atterrissage de l’aéroport Bangui M’Poko inondée par l’eau

 

Un réveil brutal des autorités et d’une communauté internationale désemparées

 

Il n’est donc pas étonnant que les autorités et la communauté internationale sorties de leur sommeil comme par un réveil brutal, semblent abasourdis devant cette riposte de dame nature contre les humains sur la terre de Boganda, des hommes qui ont décidé de n’en faire à leur tête, ignorant les petites précautions et le peu d’attention qui devraient être accordées à leur environnement.

C’est l’histoire qui se répète et face à laquelle nos gouvernants semblent toujours pris au dépourvu.

L’on se souviendra qu’en 2019 et plus récemment en juillet 2021, ces mêmes phénomènes se sont produits avec pratiquement les mêmes conséquences pour des populations dépitées et abandonnées pratiquement à leur triste sort.

 

Il y a lieu de s’interroger

 

Au-delà de l’assistance qui se fait parfois dans la précipitation souvent sans une lisibilité évidente, une véritable question se pose à l’endroit du Gouvernement et de la mairie de Bangui, celle de savoir où est-ce que nous en sommes avec les plans d’aménagement urbain.

 

L’autres questionnement qui nous vient à l’esprit est de comprendre pourquoi face à la récurrence de tels cataclysmes nos dirigeants, et la communauté internationale ne pensent en aucun cas à anticiper sur les évènements en mettant en place un véritable plan de contingence avec des mesures pouvant être enclenchées dès qu’une pareille situation venait à se produire.

 

Comment éviter à l’avenir de telles catastrophes ?

 

C’est vrai que nous devons évaluer les dégâts et chercher à apporter des solutions aux attentes immédiates des populations sinistrées cependant le plus important de notre point de vue est de s’interroger sur les causes de ces phénomènes afin de les traiter à la base pour enfin éviter la survenance de telles catastrophes aux conséquences tragiques pour nos populations.

 

La mise en œuvre de travaux à haute-intensité de main d’œuvre, THIMO, avec un renforcement en matière d’équipements urbains, notamment d’assainissement et de drainage pour un meilleur écoulement des eaux usées permettrait d’éviter les risques d’inondations mais aussi des risques sanitaires importants tout en améliorant la salubrité publique et en favorisant le désenclavement des quartiers et du centre-ville de Bangui.

 

Telle une prémonition, l’inondation du 22 juillet 2022 à Bangui survient seulement quelques jours après la tenue de l’atelier de validation du document Comite de Stratégie Nationale de Reduction des Risques et Catastrophes et Adaptation aux Changements Climatiques le 13 juillet.

 

La leçon à tirer est juste un rappel comme quoi en matière de gestions des urgences, en lieu et place des protocoles, des cérémonies incessantes et des discours pompeux, il nous faut plus d’actions concrètes et un engagement réel si nous voulons limiter les dégâts liés aux catastrophes naturelles à venir.

 

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