En Centrafrique, l’embargo sur les armes  a été prorogé d’un an. Mais a-t-il  encore un sens ?

Publié le 31 juillet 2022 , 8:10
Mis à jour le: 30 juillet 2022 12:30 pm

 

Rédigé par Anselme Mbata

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 1 août 2022

 

Bangui (CNC) – En République centrafricaine, l’embargo sur les armes a été imposé  en 2013  après  que la coalition Seleka, une bande des groupes armés venue du Nord de la RCA a renversé le régime du Président François Bozizé, plongeant le pays dans une guerre civile  d’une rare intensité.  Depuis 2013, cet embargo a été renouvelé chaque année. Pour la seconde fois, le Conseil de sécurité a fait le choix de faciliter encore davantage les démarches pour permettre aux forces de défense et de sécurité intérieure d’obtenir tout type d’armes et de munitions.  Mais la question que les centrafricains se posent est de savoir si cet embargo a-t-elle encore un sens?

Le BRDM2 russes offerts aux forces armées centrafricaines ( FACA) tombés en panne et au garrage
Le BRDM2 russes offerts aux forces armées centrafricaines ( FACA), tombés en panne lors de leur arrivée à Bangui. Photo CNC

 

L’embargo prorogé d’un an

 

« Le Conseil de sécurité a renouvelé, vendredi 29 juillet jusqu’au 31 juillet 2023, l’embargo sur les armes imposé à la République centrafricaine »,  tout en précisant que ces mesures ne s’appliquent pas aux livraisons d’armes et de munitions, de véhicules et de matériels militaires destinées aux forces de sécurité centrafricaines.

Si l’adoption de cette résolution a été globalement saluée, le Kenya évoquant notamment une « victoire » pour la République centrafricaine, la Chine a toutefois relevé que malgré l’assouplissement de l’embargo, il reste plusieurs points difficiles qui risquent de présenter des obstacles à l’amélioration de la situation.  La délégation chinoise a également estimé que les progrès observés dans le processus politique sont incompatibles avec un embargo complet sur les armes, arguant que celui-ci empêche le Gouvernement d’acquérir les armes nécessaires à sa sécurité, alors que les groupes armés illégaux continuent de s’armer.

 

L’embargo n’empêche pas l’État centrafricain de se réarmer

 

Pour certains observateurs nationaux, les points relevés par la Chine ne sont pas conformes à la réalité de ce qui se passe sur le terrain.

« Certes les rebelles  continuent de s’armer à travers des réseaux transnationaux de trafiquants, mais  ils ne disposent pas les mêmes qualités d’armes utilisées par les forces gouvernementales. La société Wagner et  le Rwanda  ont livré chacun tous types d’armement aux forces  armées centrafricaines. Dernièrement, c’est un avion de chasse qui est livré à la RCA par la société Wagner. Mais comment prétendre dire que c’est cet embargo qui empêche le Gouvernement d’acquérir les armes nécessaires à sa sécurité? », s’interroge un observateur centrafricain.

Rappelons que depuis plus d’un mois, les mercenaires russes ont fait acheminer par voie aérienne  des armements lourds  via l’aéroport de Berongo. Même un avion de chasse avait été  acheminé en pièces détachées  et remontées sur place à Bouar, dans la préfecture de la Nana-Mambéré. Tout ça, malgré l’embargo imposé par le conseil de sécurité des nations – unies. Alors, cet embargo a-t-il encore réellement un sens ?

Affaire à suivre…

 

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