Centrafrique : Incroyable détournement des fonds au sommet de l’État, le clan Bozizé et TOUADÉRA indexés

Publié le 9 février 2017 , 4:44
Mis à jour le: 10 février 2017 12:46 pm

Centrafrique : Incroyable détournement des fonds au sommet de l’État, le clan Bozizé et TOUADÉRA indexés directement dans l’affaire.

Ll'ancien Ministre Délégué à La Défense le Colonel Francis Bozizé.
L’ancien Ministre Délégué à La Défense le Colonel Francis Bozizé.

 

Bangui, le 9 février 2017 6 :11’35.

Par : Gisèle MOLOMA.

Si certains Centrafricains pensent que l’ancien président de la République le Général François Bozizé et tout son clan, comme ils disent péjorativement, détiennent le titre foncier (TF) de ce pays, seraient les seuls capables à pouvoir diriger la RCA durant un siècles ou plus, ils oublient par contre que leur Idole Bozizé et tout son clan brillaient durant les dix années qu’ils étaient aux affaires de 2003 à 2013, par des vols, détournements, braquages institutionnels des Banques et autres…, D’autres compatriotes par contre bien avertis, pensaient même que cette façon de vider illégalement les caisse de l’État avait été érigée en règle d’une loi de la République. Le cas frappant, c’est celui de l’affaire du projet de soutien à des mesures visant à atténuer les  effet sociaux de la restructuration des Forces armées en RCA dans laquelle, des centaines de millions de francs CFA ont été détournés par le clan Bozizé -Touadéra au pouvoir à cette époque. Comment cette colossale somme d’argent a été tout simplement empochée par le cleptoclan Bozizé-Touadéra et que les bénéficiaires se battent tous les jours pour récupérer leur argent détourné ?

En 2009 à l’époque où le président TOUADÉRA fut Premier ministre de son parrain politique le général François Bozizé président de la République, avait signé avec l’Union Européenne le 26 mars une convention visant à atténuer les effets sociaux qu’auraient à engendrer la restructuration de l’ensemble des forces de défense notamment la police, l’armée et la gendarmerie nationales. Dans cette Convention, il était question de   soutenir et à accompagner financièrement les 800 soldats, gendarmes et policiers centrafricains qui seront admis à la retraite dans le cadre de cette restructuration. L’Union européenne, de son côté, avait tenu son engagement en versant la totalité des sommes qu’elle avait promis dans cet accord signé avec le gouvernement dirigé par Faustin TOUADÉRA et le Colonel Francis Bozizé ministre délégué à La Défense.

Or, dans cette convention signée visant à atténuer les effets sociaux de cette restructuration, une somme plafonnée à 30 000 euros (environ 20 millions de francs CFA) devrait être versée à chaque soldat, gendarme ou policier visé par ce projet. Pour la mise en ouvre du projet, le ministre Francis Bozizé avait commencé la négociation avec les ex-soldats et gendarmes pour le décaissement de la somme. Seulement voilà, le négociateur Francis Bozizé, versait une première tranche  de 4 millions au Trésor public centrafricain (TPC), ce qui leurs a été remis et a promis de reverser la seconde tranche un mois plus tard.  En réalité RIEN et plus rien jusqu’à ce qu’il parte du ministère.

Afin de bien mener les démarches nécessaires pour la récupération du reste de leur argent, les 800 ex-soldats, gendarmes et policiers concernés se sont constitués en collectif. En 2011, une demande a été envoyée à la Représentation de l’Union européenne à Bangui pour solliciter plus de détails sur ce gigantesque détournement.

Le 11 mai 2012, une réponse de la Délégation de l’Union européenne en Centrafrique sur cette affaire avait fait savoir au collectif que la totalité 240 millions d’euros (soit environ 158 milliards de franc CFA) avait été versée au Trésor Public Centrafricain depuis le 30 mai 2011.

Où sont partis les 80% de fonds versés?

Dans les poches? dans les compagnes électorales? Ce sont des interrogations des concernés. Afin de prendre le taureau par les cornes, le collectif des ex-soldats et gendarmes avait déposé une requête près Tribunal grande Instance de Bangui pour contraindre le gouvernement  à donner plus des détails sur cette affaire et éventuellement verser le reste de la somme aux ayants droits.

Là encore, le collectif se retrouve en face d’une colline qu’il faut la faire déplacer. De report en report, la justice centrafricaine se perd la tête devant l’ampleur de l’affaire. Pourquoi? Faustin TOUADÉRA l’un des concernées est devenu depuis le 30 Mars le Chef de l’Etat et donc chef suprême des juges.

“C’est un crime commis dans l’exercice de sa fonction du Premier ministre et donc c’est à la Haute Cour de Justice de le connaitre et non un TGI” affirme un avocat sous couvert de l’anonymat.

Si depuis cette date aucun procès n’a eu lieu sur cette honteuse affaire, tout le monde imagine à raison déjà la pression que la justice subit en ce moment afin de l’étouffer. S’agit-elle d’une pression venant du président Faustin Archange TOUADÉRA ? Ce qui est sûr, le nom de ce dernier ne doit en aucun cas se dissocier de ce détournement. Étant à l’époque Premier ministre, il connaît mieux où est partie cette colossale somme d’argent.

Alors que sous d’autres cieux comme le Tchad, le Sénégalle Benin dans lesquels le même projet avait été négocié avec les gouvernements de ces pays, la totalité des sommes avait été versées d’un seul coups aux soldats et gendarmes concernés. Mais en Centrafrique, pays de paradoxe et d’anomalie, le détournement est roi, seulement 20% de la somme avait été versé. C’est quoi cette cleptomanie gouvernementale ?

Rappelons que dans le cadre de la réforme de notre armée nationale en 2009, des centaines des milliards de francs CFA avaient été versés au gouvernement centrafricain par la Communauté internationale, et pour le DDR, et pour soutenir certains soldats et gendarmes officiers, sous-officiers hommes du rang admis à la retraite forcée. Force est de constater que cet argent servait seulement à alimenter les comptes de certaines minorités au pouvoir poussant certains officiers puissants familièrement à demander leurs réintégration dans l’armée. La plainte de l’ONG Transparency internationale contre le clan Bozizé pour bien mal acquis justifie clairement cette mafia mise en place au cœur de la République.

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