Centrafrique : Déclaration de Monsieur Ferdinand Alexandre N’guendet sur la célébration du 1er Mai 2017

Publié le 1 mai 2017 , 8:30
Mis à jour le: 2 mai 2017 8:58 am

Centrafrique : Déclaration de Monsieur Ferdinand Alexandre N’guendet sur la célébration du 1er Mai 2017

 

 Monsieur Alexandre Ferdinand  Nguédet. CNC

 

Le premier mai a été instauré comme journée internationale des travailleurs. Aussi en ce jour, partout sur Terre nous célébrons la valeur travail. Une valeur sociale qui est enracinée dans le tryptique de notre devise nationale : Unité-Dignité-Travail. C’est que dès le début de notre république, le père-fondateur de la RCA, Barthélémy Boganda, a perçu la dimension éminemment symbolique du travail pour une jeune Nation comme la nôtre dont l’ambition affichée est sans conteste le développement politique, économique et social.

En résonnance à cette vision, le Rassemblement Pour la République (RPR) promeut le travail, qui se trouve être au cœur même de notre pensée et pratique politique en plus des notions d’égalité et de développement (dans tous les sens du terme) qui nous sont si chères. En effet, aucune politique n’est conséquente ni crédible si en période de chômage de masse, aucune propositions concrète et réaliste n’est pensée et mise en application.

Quel est le sens aujourd’hui de célébrer, ici à Bangui, le 1er Mai 2017, la fête du travail, quand le chômage est devenu endémique, et quand il est mécaniquement impossible de créer de l’emploi ? Impossible, car 80% du territoire est sous occupation de groupes armés de mercenaires étrangers qui esclavagisent les travailleurs centrafricains, les tuent, les pillent, les terrorisent, les violent et les violentent.

70% des travailleurs centrafricains relèvent du monde rural, du monde agricole, mais comment aller cultiver, aller pêcher, aller vendre les produits de son dur labeur quand un Ali Darass sème la mort sans réaction aucune des autorités en place ni des forces internationales sous mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU ?

Là où la sécurité n’existe pas, le travail n’existe pas. Alors nous sommes en droit de nous demander ce que nous célébrons au juste en ce jour ? Comment peut-on décemment demander aux Centrafricains de la Ouaka, de la Basse-Kotto, de la Haute-Kotto, de la Nana Gribinzi, de l’Ouham, de l’Ouham-Pendé et de toutes les zones sous la coupe des mercenaires-terroristes étrangers (Ali Darass, Siddiki, Joseph Kony, etc.) de se réjouir en ce 1er mai alors qu’ils ne peuvent pas aller au travail, alors qu’ils sont assassinés à l’échelle industrielle sans provoquer l’émoi du pouvoir au silence complice, du moins coupable ?

Le RPR ne peut pas cautionner une telle politique ouvertement contre les Centrafricains et leurs intérêts, donc foncièrement contre les travailleurs centrafricains. L’heure n’est pas à la distribution de breloques et à la réjouissance béate, à Bangui, à travers la multiplication de fêtes et d’anniversaires indécentes pour endormir la population. L’heure est au redéploiement des forces de défenses et de sécurité centrafricaines sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les zones colonisées par les forces négatives des mercenaires-terroristes tel l’ennemi public n°1 de la RCA qu’est Ali Darass. L’heure est au réarmement des FACA pour rétablir pleinement la sécurité sur tout le territoire national. L’heure est résolument à la neutralisation immédiate des ennemis de la Centrafrique représentés par les Ali Darass, Joseph Kony et et autres Siddiki. L’heure est la restauration urgente de l’autorité de l’Etat dans tout le pays.

Seuls ces préalables seront à même de créer les conditions d’un retour assuré à l’emploi, d’un retour définitif des travailleurs aux champs, à la mine, au chantier, à l’atelier, au marché, sur les routes, etc.

Toute politique qui se refuse de traquer et neutraliser définitivement les destructeurs du travail des centrafricains n’est autre que de la distraction, de la diversion, du mensonge. Mais aujourd’hui plus personne n’est dupe.

Car il faut comprendre qu’en ce jour très symbolique, ce n’est pas à l’avenue des martyrs que l’on devrait se trouver ou se pavaner en suivant des défilés, mais auprès des martyrs actuels d’un Ali Darass, d’un Siddiki ou d’un Joseph Kony. C’est la seule position qui convient en ce moment historique.

Puisse cette célébration être le dernier du genre, pour que demain nous puissions nous diriger dans le sens de festivités, de célébrations normales, normalisées avec des travailleurs centrafricains libres, productifs, en sécurité et dignes..

Vive la RCA !

Vive les travailleurs centrafricains !

Fait à Bangui, le 1er Mai 2017

Son Excellence, Ferdinand Alexandre N’guendet,

Ancien Président du Conseil National de Transition (CNT)

Ancien Chef de l’Etat de Transition par intérim,

Président-Fondateur du Rassemblement Pour la République (RPR)

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