Centrafrique : cri de détresse des soldats FACA déployés à Bakouma, leur situation est devenue très difficile

Publié le 23 mai 2023 , 7:05
Mis à jour le: 23 mai 2023 3:44 pm

cri de détresse des soldats FACA déployés  à Bakouma

 

les soldats FACA à Ngakobo pour le désarmement des rebelles de l'UPC
Les soldats FACA à Ngakobo pour le désarmement des rebelles de l’UPC

 

Bangui, 24 mai 2023 (CNC) — Les soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) déployés à Bakouma, une sous-préfecture du Mbomou, sont actuellement épuisés et en proie à de sérieuses difficultés. Sans le soutien de la population, leur situation devient très compliquée. En effet, c’est la population locale qui leur apporte de quoi survivre, même les églises organisent des quêtes afin de les soutenir.

 

Face à ces conditions précaires, certains soldats ont été contraints de quitter Bakouma et de se rendre à Bria, à la recherche d’une situation plus viable. La situation est d’autant plus difficile que les primes globales d’alimentation (PGA), qui leur sont normalement versées chaque mois pour couvrir leurs besoins alimentaires et sanitaires, ne sont plus payées par l’État. Après avoir passé plus d’un an et trois mois sur place, ces soldats accusent donc un retard de neuf mois de primes. Est-il normal de vivre ainsi, dans de telles conditions ?

 

Leurs uniformes de combat sont dans un état délabré, signe supplémentaire de la détérioration de leur situation. Les soldats ont confié à CNC que la plupart d’entre eux sont dans l’incapacité de payer leur loyer, ce qui entraîne l’expulsion de leur famille de leur logement. De plus, leurs épouses rencontrent des difficultés pour toucher leur solde pendant leur absence. Sur le terrain, leur état de santé est menacé, sans qu’ils puissent bénéficier de soins médicaux adéquats, puisqu’il n’y a même pas de médecin disponible.

Cette situation critique n’affecte pas seulement les soldats, mais également leurs familles qui se retrouvent en danger.

Pourtant, les députés ont récemment adopté une loi imposant un maximum de six mois de déploiement sur le terrain, avec une possibilité de prolongation jusqu’à neuf mois. Cependant, cette mesure ne suffit pas à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés ces soldats, dont les foyers sont menacés. Certaines épouses se retrouvent même contraintes d’épouser d’autres hommes pour subvenir à leurs besoins, laissant leurs enfants livrés à eux-mêmes dans les rues. Qui viendra les secourir demain ?

Par ailleurs, on assiste ces derniers temps à une recrudescence des vols et des braquages armés. Peut-être que certains soldats sont poussés à commettre ces actes pour simplement survivre ? Personne ne peut l’affirmer avec certitude. Ce constat ne concerne que les soldats déployés à Bakouma, mais qu’en est-il des autres militaires basés dans d’autres villes ? L’état-major se doit d’éviter un soulèvement au sein de l’armée en prenant des mesures urgentes pour améliorer les conditions de vie et de travail de ces soldats.

Il est impératif de reconnaître le dévouement et le sacrifice de ces hommes et femmes qui servent leur pays, souvent dans des conditions extrêmement difficiles. Leur bien-être et celui de leurs familles doivent être une priorité absolue. L’État a la responsabilité de pourvoir à leurs besoins essentiels  et de garantir leur sécurité. Il est temps de prendre des mesures concrètes pour soutenir nos soldats et prévenir toute détérioration supplémentaire de leur situation.

 

Félix Ndoumba, à Bangassou

 

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