Centrafrique: Comment Abdoulaye Hussein et ses éléments ont pu quitter Bangui sans danger.
Le détail.
Bangui, le 16 août 2016. 10:12′.
Par: Gisèle MOLOMA.
Informées du départ d’Abdoulaye Hussein de Bangui le 12 août dernier, les autorités du pays n’avaient rien fait pour empêcher ce collaborateur de l’ancien Président François Bozizé à la sortie de Bangui. L’homme a pu quitter Bangui après avoir détruit en 12 secondes, pas plus, le dispositif de sécurité mis en place au Pk12. Grâce aux Commandos français de l’opération Sangaris, il a été stoppé a 50 km de la ville de Sibut avec certains de ces hommes dont Arou Gaye alias 50/50 Alors, comment une telle opération peut se produire sans que le gouvernement du Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI puisse prendre des mesures nécessaires à la hauteur de l’enjeu?
Décidément, le retour du colonel Francis Bozizé fait penser à beaucoup des centrafricains le retour prochain de l’ancien Président François BOZIZÉ à Bangui. C’est sur cette même disposition d’esprit que la plupart des éléments de la Séléka se préparent à affronter dans les jours à venir, les Forces de Défense et de Sécurité Centrafricaines si celles-ci seront dirigées par le Colonel Francis Bozizé. Abdoulaye Hussein, un ancien proche collaborateur de François Bozizé devenu un Chef militaire de la Séléka après la chute du pouvoir de son patron, n’avait pas accepté le retour au pays du fils de son ancien patron le Colonel Francis Bozizé. Pour lui, c’est le retour sans doute du désordre, et donc il faut quitter Bangui. Ainsi, le 9 août dernier, il avait fait part de son intention de quitter Bangui le 12 août à ses proches amis qui lui ont sur le champ déconseillé d’une telle nouvelle aventure.
Dur sur sa position, il a pu réunir quelques 4 Pick-Up, 2 voitures et son propre véhicule de fonction quand il était Ministre. En tout sept véhicules qu’il a pu affrété pour quitter Bangui avec. Pendant ce temps, le gouvernement a été informé de l’intention d’Abdoulaye Hussein, et qu’il fallait l’arrêter dès son arrivée à la barrière du Pk12.
Le vendredi 12 août 2016 le jour du départ, Abdoulaye Hussein, l’un des hommes les plus dangereux du quartier Km5, s’était bien préparé en hommes et minutions, avait quitté son quartier de Km5 aux environs de 20h en direction de la résidence de son ami Djono ABBA, ancien Ministre des Mines de Michel Djotodia. Arrivé avec tous ses éléments vers 21h à la résidence de ce dernier proche de la cité des 14 villas, Abdoulaye Hussein avait tenté de persuader son ami Djono ABBA de le suivre dans sa fuite pour la ville de Kaga-Bandoro. Une proposition rejetée en bloc par ce dernier. Après une demi-heure de discussion, Abdoulaye Hussein avait quitté le domicile de son ami en lui disant “restés là toujours avec ton histoire de DDRR, Francis Bozizé est déjà de retour”. C’est sur cette dernière phrase qu’Hussein avec ses éléments ont quitté son ami en direction de Pk12 via le Ministère des transports sur l’avenue de l’Indépendance.
Roulé en toute vitesse et avec détresse, le cortège d’Abdoulaye Hussein a atteint la barrière de pk12 quelque minute plus tard où les quatre soldats FACA étaient en poste. L’un d’eux qui était en faction s’approchait du premier véhicule pour demander à son chauffeur le but de leur sortie, le chauffeur lui indiquait d’aller voir le chauffeur du 4e véhicule. C’est exactement en ce moment que le premier véhicule fonçait sur la barrière et les autres véhicules le suivaient avec des détonations d’armes de tout côté qui faisaient fuir, et les gendarmes de la brigade territoriale du Pk12, et les autres soldats FACA assis juste à côté de la barrière.
Au même moment, un jeune boutiquier qui assistait à la scène, a pris contact au téléphone avec les Anti-Balaka de Damara pour les stopper. Les éléments de la garde présidentielle qui étaient aussi nombreux dans un bar du pk12, avaient été informés de la situation. Conscients du danger que représentent le cortège de la mort conduit par Abdoulaye Hussein, ces soldats de garde présidentielle ont pris leur responsabilité de poursuivre ce cortège qui prenait la route de Damara. Quelque minute plus tard, Abdoulaye Hussein et ses éléments ont été accueillis à Damara les Ati-Balaka qui n’ont pas hésité à tirer sur eux. Moins équipés par rapport aux éléments d’Abdoulaye Hussein, les Anti-Balaka ont été neutralisés en moins d’une heure. Les soldats de la garde présidentielle à la poursuite de ce cortège depuis le pk12,ont participé aussi au combat de Damara sans succès. Or entre temps, les commandos français ont été parachutés à 50km avant l’entrée de la ville de Sibut pour bloquer le passage de ce cortège. Les éléments de la MINUSCA de la ville de Sibut ont été aussi appelés au renfort. Quelque temps après, le cortège est arrivé et les commandos français appuyés par la MINUSCA avaient demandé à l’équipage de se désarmer sans condition, une proposition rejetée par Abdoulaye Hussein. Au même moment, quelques éléments de la garde présidentielle ayant participé au combat de Damara sont arrivés sur place avec des gendarmes. Des négociations ont été engagés avec Abdoulaye Hussein et ces éléments de se désarmer sans condition et pacifiquement.
Après cinq heures de négociations sans issue, le cortège a été pris d’assaut par les soldats de la MINUSCA qui ont pu mettre en déroute Abdoulaye Hussein et ses éléments. Une dizaine des combattants rebelles ont été arrêtés, environ 12 morts et les autres ont pris la poudre d’escampette dans la brousse. Pour l’heure, on ignore le sort de l’ancien ministre Abdoulaye Hussein s’il est arrêté ou pas.
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Le samedi 13 août dernier, l’une de nos équipes a pu progresser jusqu’à Damara à la recherche des informations plus concrètes en vain, elle n’a fait que constater les dégâts causés par le combat entre les Anti-Balaka et les éléments de Abdoulaye Hussein dans le quel plusieurs de ses derniers ont trouvé la mort. Les habitants de cette ville se sont enfuis pour se réfugier dans la brousse.
Depuis le début de cet événement c’est seulement hier que le gouvernement a fait une déclaration pour demander à la MINUSCA de justifier la disparition d’Abdoulaye Hussein et ses 2 haut gradés présents dans le cortège du vendredi dernier. Cette inquiétude du gouvernement a été alimentée par les éléments de la garde présidentielle qui ont participé au combat de Damara. Selon eux, Abdoulaye Hussein et ses 2 haut gradés ont été récupérés par les soldats rwandais de la MINUSCA dans leur chars blindés pour les amenés à Sibut. Une accusation très grave vis à vis des Nations Unis qui seront dans l’obligation de se justifier suite à cette rumeur alimentée par le pouvoir en place.
Copyrith CNC.