Centrafrique : ce qu’il faut savoir du changement climatique pour comprendre la cop22 au Maroc.

Publié le 19 septembre 2016 , 9:20
Mis à jour le: 19 septembre 2016 10:07 am

 Centrafrique: ce qu’il faut savoir du changement climatique pour comprendre la cop22 au Maroc. 

 

 

Interview sur le cop22 au Maroc.
Interview sur le cop22 au Maroc.

Bangui le 19 Septembre 2016. 15:20′.

Par: Eric NGABA :

L’équilibre de l’écosystème de la planète terre est menacé depuis un bon bout de temps. Plusieurs études scientifiques le prouvent. Les mécanismes naturels, qui font vivre la terre et par là même toutes les espèces vivantes, sont déréglés. La planète vit un réchauffement climatique sans précédent, selon les différentes études réalisées ces 25 dernières années, notamment par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). C’est pourquoi, il est une nécessité impérieuse pour le monde entier de lutter contre le changement climatique.

Le GIEC évalue, à partir d’un point de vue scientifique, l’influence de l’Homme sur les changements climatiques, en mesurent aussi les risques et proposent des stratégies d’adaptation et d’atténuation des gaz à effet de serre. Dès leur premier rapport en 1990, (intitulé First Assessment Report), les scientifiques ont démontré que les émissions résultant de l’activité humaine augmentent les concentrations des gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone, le méthane et les chlorofluorocarbones (CFCs) dans l’atmosphère. Dans son dernier rapport de 2013 (AR5 : Assessment Report 5), le GIEC précise l’impact du changement climatique sur les surfaces terrestres et océaniques, ainsi que ses conséquences directes sur la diminution de la couverture neigeuse et la perte de masse des calottes glaciaires. Depuis la pré-industrialisation, la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère augmente à cause des activités humaines.

Depuis 1880, les températures à la surface du globe ont augmenté en moyenne de 0.85°C. Le niveau des océans s’est élevé en moyenne de 19 cm. La planète comptait 1,6 milliard de personnes en 1900. Mais actuellement 7,2 milliards d’individus auxquels, à la fin du siècle, s’ajouteront 3,7 milliards pour atteindre 10,9 milliards d’humains, selon les projections de l’ONU. Cette réalité rappelée par Glenn Jones et Kevin Warner de l’Université A&M du Texas, figure dans leur étude basée sur trois éléments clés : la démographie, l’énergie et le climat. Au début du XXème siècle, les besoins énergétiques planétaires étaient de 6 400 milliards de kilowattheures. Aujourd’hui, ils s’élèvent à 150 000 milliards de kilowattheures. Les deux chercheurs ont estimé l’évolution de la consommation énergétique à 21 100 kilowattheures par personne et par an.

Des différents rapports ont démontré que l’Afrique est le continent le plus touché par les conséquences néfastes du changement climatique, alors qu’elle n’émet que 4% d’émission de gaz à effet de serre. Pendant ce temps, d’après les experts, la Chine et les Etats Unis sont les pays les plus pollueurs de l’environnement dont respectivement 25% et 12% d’émission de gaz à effet de serre chacun. Les 2 chercheurs estiment également, considérant l’augmentation rapide de la population mondiale (9 300 individus de plus par heure) et de la demande énergétique croissante qui l’accompagne, que l’humanité est face à un défi sans précèdent. Les scientifiques révèlent qu’entre 1870 et 2010, les émissions de dioxyde de carbone dues à l’activité humaine ont atteint approximativement 1 900 gigatonnes, à raison de 4,1 millions de tonnes par heure. A ce rythme-là, les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique, atteindraient les 2900 gigatonnes en 2038.

En analysant ces données, Glenn Jones et Kevin Warner, estiment que la production énergétique planétaire devrait atteindre les 320.000 milliards de kilowattheures par an à l’horizon 2100. Les conséquences du réchauffement climatique sont telles que les experts du GIEC prévoient en 2100, une montée des eaux de mer pouvant aller jusqu’à 1 mètre. Les thermomètres à la surface du globe indiqueraient des températures record, entre 1 et 9°C plus élevées que celles enregistrées actuellement. La température moyenne à la surface du globe augmenterait jusqu’à +5,4°C.

Un défi vital pour l’Afrique
Selon le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental des Experts en Climat (GIEC), 19 pays subissent un stress hydrique particulièrement élevé. Plusieurs d’entre eux se situent en Afrique. Concernant l’eau, le GIEC indique que le nombre de pays qui subissent un stress hydrique augmentera probablement, indépendamment des changements climatiques. On parle de stress hydrique lorsque la demande en eau est plus forte que les ressources disponibles. Le GIEC avance trois raisons principales : pour le GIEC, la variabilité des conditions climatiques peut rendre plus difficile la gestion des ressources hydriques à la fois, à l’intérieur des pays, mais également entre eux. Une baisse de niveau dans les réservoirs des barrages, aurait pour conséquence de nuire à la qualité des cours d’eau. Cela augmenterait les concentrations d’eaux d’égout et des rejets industriels. L’augmentation de la demande due à la croissance de la population.

Selon l’UNICEF, l’Afrique qui compte actuellement 1,2 milliard d’habitants, verra sa population doubler d’ici 2050, et comptera 4,2 milliards d’individus d’ici 2100. En 2050, un quart de la population mondiale sera africaine. La dégradation des bassins versants causée par le changement dans l’utilisation des terres. L’envasement des bassins hydrographiques. C’est pourquoi, le président de la Cop22 incite les Etats africains à s’approprier de cette COP dite de l’action qui sera tenue, du 7 au 18 Novembre 2016, à Marrakech au Maroc.

«Cette conférence est une opportunité pour porter la voix des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques, en particulier celle des pays africains et des états insulaires. Il est urgent d’agir devant ces enjeux liés à la stabilité et à la sécurité » Salaheddine Mezouar, Président de la COP22, par ailleurs Ministre marocain des affaires étrangères.

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