bye Bye la démocratie, la dictature prend les rênes

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Samedi dernier, les députés ont voté une loi qui écarte l’article 18 du Code électoral, celui qui impose de finaliser la révision des listes électorales un an avant tout scrutin. À deux mois des élections municipales de juillet 2025 et sept mois des présidentielles et législatives de décembre, ce choix est une gifle pour les Centrafricains. C’est la preuve d’un pouvoir qui ne cache plus son vrai visage : celui d’une dictature.
Sous la direction de Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale, ce vote s’est déroulé comme une simple formalité. Pas de débat digne de ce nom, juste une acclamation rapide, comme si tout était plié d’avance. Le ministre Ernest Mada, qui a présenté ce projet, a servi l’excuse habituelle : des « soucis techniques » et des « imprévus » auraient empêché l’Autorité nationale des élections (ANE) de préparer les listes électorales à temps. Franchement, qui peut croire ça ? À ce stade, avec des élections si proches, ne pas avoir de listes prêtes, c’est soit de l’incompétence, soit une volonté claire de tout contrôler.
Changer les règles en pleine course, c’est inacceptable. Dans un pays qui respecte ses citoyens, on ne touche pas aux lois électorales à la dernière minute. En RCA, on dirait que le gouvernement s’amuse à réécrire le jeu pour s’assurer de gagner.
Des élections sans fondations
Sans listes électorales claires, organiser des élections honnêtes est impossible. Cette loi donne au pouvoir un pouvoir énorme : il peut décider quand et comment les listes seront prêtes, et même qui y figurera. C’est une recette pour truquer les résultats avant même que les bureaux de vote n’ouvrent. Quand Ernest Mada affirme que cela n’entamera pas la « crédibilité » des élections, on a envie de lui demander s’il plaisante. Les Centrafricains savent bien que des promesses comme celle-là ne valent rien.
Le gouvernement parle d’une « concertation nationale » avec les partis politiques et la société civile pour justifier cette décision. Mais qui était vraiment là ? Des amis du pouvoir, sans doute, prêts à approuver sans poser de questions. Cette discussion n’était qu’une mise en scène pour faire passer la pilule.
Ce qui rend cette affaire encore plus dure à avaler, c’est le silence autour. L’opposition essaie de se faire entendre, mais elle manque de moyens face à un système qui contrôle tout. La communauté internationale, elle, reste étrangement discrète. Quant aux Centrafricains, beaucoup regardent cela avec lassitude. Après des années de crises, comment trouver la force de se battre contre un pouvoir qui semble prêt à tout ?
L’opposition refuse de se taire Heureusement, certaines voix s’élèvent. Crépin Mboli-Goumba, coordinateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a réagi avec force sur X, dénonçant cette dérive :
> « Suppression des dispositions du Code électoral. En attendant l’empire. Je suggère qu’on supprime même le Code électoral. Comme disent les Canadiens, c’est du pareil au même. Encore des doutes ?
Ses mots, pleins d’ironie, disent tout. En parlant d’« empire », il montre à quel point le pouvoir se comporte comme s’il était au-dessus des lois. Supprimer des morceaux du Code électoral, c’est admettre qu’on n’a plus besoin de règles. C’est un pas de plus vers un régime qui ne rend de comptes à personne.
La Centrafrique est à un moment décisif. Cette loi n’est pas un simple ajustement. C’est un signe clair que le pouvoir veut s’installer pour de bon, sans se soucier de ce que pensent les citoyens. Les élections qui arrivent risquent d’être un spectacle pour faire croire que le peuple a encore une voix. Mais sans règles solides, sans transparence, il n’y a pas d’élections. Il y a juste un régime qui se cramponne….
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