Centrafrique : Ayandho Bernard Christian « ABC » (15 Décembre 1930 -18 Décembre 1993) – 25 ans déjà…

Publié le 18 décembre 2018 , 4:17
Mis à jour le: 18 décembre 2018 4:17 pm
Monsieur Bernard-Christian Ayandho. CopyrightSimbi
Monsieur Bernard-Christian Ayandho. CopyrightSimbi

 

 

Centrafrique : Ayandho Bernard Christian « ABC » (15 Décembre 1930 -18 Décembre 1993) – 25 ans déjà…

 

 

Bernard Christian Ayandho est né le 15 Décembre 1930 à Bangassou d’un père boutiquier et d’une mère ménagère.

 

Il a fréquenté le collège moderne de Bambari et l’Ecole Normale puis l’Ecole des Cadres supérieurs de Brazzaville. Il a ensuite rejoint les forces françaises le 24 Septembre 1951 comme secrétaire général assigné aux services de paiement à Bangui jusqu’en 1954 puis est devenu secrétaire, agent des finances adjoint au chef à Fort Crampel en 1955 et en charge du district de Bimbo de 1957 à 1958. À l’instar d’autres oubanguiens tels que Michel Gallin-Douathé, Jean Arthur Bandio ou encore Clément Hassen, Ayandho est entré à l’ENFOM (École Nationale de la France d’Outre-Mer – promotion 1958), pour en sortir Administrateur Civil.

 

Il retourne ensuite en République Centrafricaine où Dacko l’a nommé Secrétaire général du gouvernement le 17 Août 1960. Conformément à la loi de finances de 1962, le Ministères des Finances, de l’Economie et du Commerce est scindé en deux départements Ministériels. Ayandho est ainsi nommé ministre de l’économie et nationale et de l’action rurale le 1er Janvier 1962 alors qu’Albert Payao conserve le Ministère des Finances. Il devient ensuite Ministre de l’économie nationale lors d’un remaniement ministériel le 1er Mai 1964, Charles Bornou étant Ministre des Finances et Albert Payao passant au Ministère de l’Agriculture, Elevage, Eaux et Forêts et Chasse.

 

Le soir de la Saint Sylvestre, Ayandho est en mission en Chine. Il arrêta sa mission pour rentrer. En transit à Paris, il lui est conseillé de ne pas poursuivre son voyage, le temps de voir venir les choses. Mais ne supportant pas l’idée de se mettre à l’abri en laissant femme et enfants dans l’insécurité, il rentra et fut arrêté à sa descente d’avion à Bangui. Il fut conduit au Camp de Roux, où il a été présenté à Bokassa qui ordonna qu’il soit escorté et ramené chez lui, auprès de sa famille.

 

Avec Jean Arthur Bandio, ils seront les deux seuls de l’ancienne équipe de David Dacko à être appelé au Gouvernement. Bokassa l’a nommé haut-commissaire au plan et à l’assistance technique le 20 Janvier 1966, puis secrétaire d’Etat aux finances, chargé du plan et de l’assistance technique le 28 février 1969, puis Ministre du Plan et de la coopération le 17 septembre 1969 jusque février 1970. Il œuvrera pour les libérations successives de David Dacko en juillet 1969, puis de Clément Hassen en juin 1971. Bernard Christian Ayandho devient Ministre de l’industrie, des mines et de la géologie le 4 Février 1970 puis Ministre des mines et de la géologie le 19 Août  1970 puis Ministre des Mines et de l’Energie depuis le 13 Septembre 1971. Il quittera le gouvernement lors du remaniement du 19 Octobre 1971 pour des raisons de graves incompatibilités avec Bokassa.

 

Il sera ensuite représentant régional d’AIR Afrique pour l’Afrique Centrale à Libreville, avalisé par le gouvernement centrafricain et conseiller économique à l’ambassade de Centrafrique au Gabon le 27 Septembre 1975. L’avènement de la création d’AIR Gabon entraînera la sortie du Gabon de AIR Afrique et le transfert du nouveau siège à Ndjamena où il restera en fonction de Représentation, jusqu’à la chute de Bokassa.

 

Après avoir supporté le projet de retour au pouvoir de David Dacko, il est nommé Premier Ministre dans le gouvernement du 26 Septembre 1979 dit « de salut public » composé au lendemain de l’opération Barracuda. Dans ce gouvernement, Henri Maïdou est vice-président de la République, Alphonse Koyamba, Premier vice-premier ministre, charge de l’économie et des finances et Sylvestre Bangui second vice-premier ministre, chargé des affaires étrangères. Ce gouvernement évolue dans un contexte de manifestations estudiantine et syndicaliste portant différentes revendications et protestant surtout contre l’occupation étrangère et la complicité des anciens collaborateurs de Bokassa. Durant cette période, Ayandho interviendra pour obtenir le retour Kolingba en Centrafrique alors que ce dernier était ambassadeur à Bonn, pour que celui-ci reçoive une étoile supplémentaire et qu’il soit nommé chef d’état-major de l’armée centrafricaine. Le 16 Juillet 1980, Ayandho forme un gouvernement censé sortir de cette situation de salut public dans lequel on note l’éviction de Koyamba et la nomination au poste de vice Premier Ministre Sylvestre Bangui, toujours chargé des Affaires Etrangères.

 

Le mois de juillet 1980 voit Bangui s’animer de folles rumeurs. Le 22 juillet, Maïdou déclare à la radio nationale que la République Centrafricaine est prête pour l’instauration d’un régime multipartiste limité « à deux ou trois partis  et ne pas être fondé sur la région ou l’ethnie ». Cette déclaration fait craindre au pouvoir possibilité d’un coup d’Etat d’Henri Maïdou manœuvrant l’opposition pour parvenir à ses fins via cette déclaration à propos du « multipartisme contrôlé ». David Dacko semble dépassé par la surenchère, provoquée par le parti qu’il a fondé. L’U.D.C. réclame, dans un premier temps, le départ du gouvernement de Bernard-Christian Ayandho, et, dans un second temps, celui d’Henri Maïdou. C’est dans ce contexte qu’Henri Maïdou et Bernard-Christian Ayandho sont démis de leurs fonctions le 23 Août 1980. Dacko souligne « leur impopularité » pour justifier son choix et indique que ceux-ci cristallisent les rancœurs des manifestants. Ceux-ci sont alors mis en résidence surveillée « sous la protection de la gendarmerie et de l’armée centrafricaine ».

 

David Dacko qui entend céder le pouvoir à l’armée expose en détail son plan de cession du pouvoir jusqu’à obtenir un « oui de principe » de Kolingba le 23 Août à Mokinda. Les deux hommes y débattent du processus à adopter pour mener leur plan à bonne fin jusqu’au lundi 31 Août 1981, Dacko demandant à Kolingba d’organiser des élections dans un délai de six mois ou deux ans au plus tard si les circonstances l’exigent. Cette « solution Kolingba » a été soutenue en coulisses par Bernard Christian Ayandho. Le 1er septembre 1981, la radio centrafricaine annonce ainsi le « renversement » du président Dacko et la mise en place un Comité militaire de redressement national (CMRN).

 

Fin 1981, David Dacko, Christian Ayandho, Michel Gallin-Douathé, Alphonse Konzi, François Pehoua, Jacob Gbéti, Christophe Grélombé, Francois Diallo ont une forte influence sur Kolingba et la tension monte avec d’autres officiers proches de Mbaïkoua comme les commandants Alam (Intérieur), Marboua (Economie et Finances) et encore Bozizé (Information) à cause de leur proximité avec Ange-Félix Patassé.

 

Après la reprise en main de la situation par le nouveau régime post mars 1982, Bernard Christian Ayandho vaquera à ses affaires. Il déclinera plusieurs propositions de postes à l’international pour finalement se résoudre à accepter sa nomination comme Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat en Mai 1985.

 

Bernard Christian Ayandho mourra finalement le 18 Décembre 1993 à Paris à l’âge de soixante trois ans.

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