Centrafrique: Affaires Francis Bozizé, le Président Faustin Archange TOUADÉRA n’est pas encore sortie de l’auberge.

Publié le 11 août 2016 , 2:48
Mis à jour le: 11 août 2016 2:48 am

Centrafrique: Affaires Francis Bozizé, le Président Faustin Archange TOUADÉRA n’est pas encore sortie de l’auberge.

 

 

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Bangui, le 10 août 2016. 13:41′.
Par: Anselme Ngounendi

Regagné en pleine nuit son quartier adoptif de Boy-Rabe où des nombreux criminels de guerre y trouvent refuge, le Colonel Francis Bozizé a été accueilli par ces derniers trois heures du temps après sa libération par le President Touadera via le Doyen des Juges d’instruction après une audition qui n’a pas dépassé 50 mn plus le temps d’installation et de sortie de l’immeuble 1h 30mn.

C’est un secret de polichinelle que c’est de la pure manipulation politicienne très proche du film comique du village Linga et organisée par le clan des 3F (Faustin-François-Francis), bien que favorable pour l’instant à ses auteurs. Cette manipulation risque de tourner mal contre eux si le Président Faustin Archange TOUADÉRA et ses gourous manipulateurs n’arrivent plus à canaliser cette comédie.

Qui peut croire à une justice dans ce pays?

Etant devenue une zone de non droit, certains pays amis conseillent aux criminels centrafricains et étranger en cavale et en quête d’un nouveau sanctuaire de revenir dans leurs pays le Centrafrique ou s’y rendre afin de ne se faire plus de soucis. Les retours sont ainsi nombreux :

Patrice Édouard Ngaïssona Président de la Fédération du Football, en fuite après la perte de pouvoir de son oncle François Bozizé en 2013 est revenu à Bangui pour coordonner les cruautés de la milice anti-balaka afin de venger les pertes matérielles et financières reçues.. Arrêté, il a été remis en libèrté provisoire dans les termes habituels «interdiction de quitter le territoire national ».Curieusement,il se trouve actuellement en France malgré cette interdiction de la justice.

Le boucher de Paoua, le capitaine Eugene Ngaîkosset, a été conseillé par le président congolais Sassou de rentrer en Centrafrique sous la forme d’expulsion le 12 mai 2015. Une fois à la SRI, il s’est auto mis en liberté provisoire quelques jours après son arrestation à l’aéroport de Bangui M’Poko. Sa famille criait à l’époque à un enlèvement et le parquet parlait plutôt d’une évasion tout en ouvrant une enquête sur la circonstance de cette évasion. En réalité, il n’en est rien. C’est lui-même qui s’est mis en liberté provisoire. Six gendarmes ont été radiés de l’effectif de la gendarmerie nationale pour rien. Aujourd’hui, il circule librement sans être inquiété en côtoyant d’ailleurs ces mêmes juges en charge de l’enquête dans les locaux du tribunal.

Le secrétaire général du parti Kwa Na Kwa (KNK) de l’ancien Président François Bozizé Bertin Béa arrêté un weekend du 15 août 2015 toujours à l’aéroport international Bangui M’poko et placé en garde à vue dans les locaux de cette même SRI a été libéré de force par ses ouvriers armés lors de son audition au Palais de justice situé au plein centre-ville. Le qualifiant de fugitif, le parquet général a émis un mandat d’arrêt et d’amener contre lui. Un mandat d’arrêt qui ne fait que le galvaniser. Il a battu compagne pour être élu Député malgré ce mandat d’arrêt et d’amener sans que personne ose l’arrêter et l’amener au procureur de la république qui en a fait la demande. A ce jour élu député de la Nation il fait des navettes entre Europe-Afrique et Centrafrique. Le mandat d’arrêt n’est jamais remis à l’Interpol.

Toujours dans l’année 2015, Abdoulaye Hissène, qualifié à juste titre d’un important chef rebelle de l’ex-coalition Seleka du fait de son délai record de détention dans l’une des cellules de la SRI, a été arrêté le 15 mars dans l’après-midi et aussi tôt libéré de force par ses hommes lourdement armés qui ont pris d’assaut le bâtiment où il était retenu. Selon certaines langues, Abdoulaye Hissène a été mis en liberté provisoire par le procureur général de l’Etat fédéré de Km5 alias 50/50. Aujourd’hui il fait ses emplettes dans les commerces de l’Etat fédéral Bangui sans être inquiété. Il se rend régulièrement dans son fiel en prenant des vols à l’aéroport international Bangui M’poko là où il était arrêté.

Dans la semaine du 20 au 30 juillet toujours de l’an 2015, une douzaine des détenus de la maison carcérale de Ngaragba se sont enfuis de cette prison via un tunnel creusé à cet effet avec la complicité de certains gardiens de prison selon les premiers éléments de l’enquête. Parmi eux, des redoutables criminels de guerres qui ont échappé à leur transfert dans les cellules de camp de Roux. Aujourd’hui libres bien que condamnés pour les uns et recherché pour les autres, ces évadés circulent librement sur toute l’étendue du territoire.

Ces nombreux cas de libération provisoires ou d’auto-libérations provisoires, des mandats d’arrêt sur papier non exécutables, des enquêtes judiciaires sans lendemain, ont donné au peuple centrafricain l’intime conviction que l’affaire Francis BOZIZE- François BOZIZE et Faustin Archange TOUADÉRA n’est que la mise en exécution de l’un de ces plans. Aucun centrafricain, aucun expatrié ne peut croire à ce jour à la capacité de notre Justice de juger en toute indépendance qui que ce soit. Des anciens Ministres aux anciens présidents en passant par des criminels de hautes gammes.

Qui peut croire à la capacité sécuritaire de Ngaragba ?

Personne. Tout le monde sait que l’unique maison carcérale de Ngaragba n’est qu’un tamis de « dingo- yongonro » (sauce gluante et longue) des criminels et une passoire de voleurs. Une fois déposés dans ces tamis ou passoir, Ils trouvent très facilement leurs trous pour passer librement en bas.et à moindre mouvement ou par force de surcharge, c’est l’auto évasion.

Les crimes de guerre et crimes contre l’humanité sont du ressort d’une juridiction internationale telle que la Cour Pénale Internationale qui dispose toutes les infrastructures y afférentes. Des gros criminels de guerre tels que Francis Bozizé, son père François Bozizé, Nourridine ADAM, Michel Djotodja ne doivent faire l’objet d’aucune simulacre de procédure judiciaire nationale. Où ils seront gardés à vue ?à ngaragba,ils pourraient être à seulement 2 jours de séjour carcéral.

Des nombreux Centrafricains s’interrogent régulièrement sur la réaction du Président Faustin Archange TOUADÉRA vis à vis de ses gourous si un jour la vraie Justice, la justice des victimes, la Justice du peuple, décidera de les ramasser tous pour les foutre dans les vrais prisons?

Il y’a lieu de rappeler qu’après la libération du colonel Francis BOZIZÉ avant-hier à la fin d’après-midi, le Ministère de la Justice s’est empressé hier matin à publier la date de la prochaine session criminelle comme si quelque chose ne va pas. Faustin TOUADÉRA veut coute que coute tourner très vite la page de l’affaire gênante du colonel Francis BOZIZÉ et sa famille par la voix du Ministre de la justice.

L’affaire Francis BOZIZÉ, faut-il le rappeler, est loin d’être citée dans les rôles des audiences de la cour criminelle en cour. Les enquêtes le concernant ne seront pas non plus bouclées avant 18 mois.
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