Centrafrique : affaire des faux soldats partis en Israël, la moitié refoulée serait sur le sol camerounais.

Publié le 14 juin 2017 , 7:58
Mis à jour le: 15 juin 2017 10:11 am

Centrafrique : affaire des faux soldats partis en Israël, la moitié refoulée serait sur le sol camerounais.

 

Soldats Centrafricains

 

Bangui, le 15 juin 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC.

Si nos amis français ont l’habitude de dire que la discrimination est une honte, dans les coutumes centrafricaines, c’est une réalité absolue si l’on peut lire dans le comportement de nos soldats de Damara envoyés en Israël en formation dont certains sont refoulés. La honte, aussi difficile à vivre qu’à l’affronter, se vit le plus souvent dans le silence et la clandestinité. On s’en cache autant qu’on la cache. Pour preuve, nos soldats de Damara envoyés en formation militaire et de renseignement en catimini en Israël et refoulés, pris de honte, vivent cachés soit au Cameroun soit en Israël et refusent de revenir au bercail. Que s’est-il passé exactement ?

Selon des informations des sources crédibles provenant des autorités camerounaises, plusieurs dizaines des jeunes et vieux Centrafricains qui sont arrivés il y’a quelques jours au Cameroun en provenance de Tel Avive pour la Centrafrique se sont évaporés dans la nature.

Pour les autorités camerounaises qui pensent avoir affaires à une infiltration, sur le sol camerounais, des terroristes possédant des passeports centrafricains, instructions ont été données à la   Police de l’Air et des Frontières de rechercher activement et d’attraper tous ces fugitifs. Chose faite. Certains de ces jeunes ont été arrêtés et ont confirmé qu’ils sont bel et bien des Centrafricains envoyés par les nouvelles autorités en Israël pour une formation militaire, mais c’est l’école qui les a refusés.

A la question de savoir pourquoi fuir au lieu de rentrer dans leur pays, ces jeunes affirment qu’ils ont non seulement honte de retrouver leurs vieux amis avec qui ils leur ont dit qu’ils sont parti pour deux ans, mais surtout ce sont les autorités civiles et militaires centrafricaines qui leur disent de rester au Cameroun. Que des démarches sont en cours pour leurs inscriptions dans différentes écoles militaires du Cameroun.

Contacté par CNC, un membre du gouvernement avance les propos tenus par le Premier ministre devant les élus de la nation lors de son interpellation et refuse tout commentaire : « Devant les élus de la nation, le Premier ministre a clairement donné la position du gouvernement comme quoi, en tant que Chef du gouvernement, il n’est au courant de rien de cette affaire ». Adressez-vous plutôt à la Présidence. Conseille ce ministre sous stricte couverture de l’anonymat.

Selon nos informations, ces faux soldats de Damara ont été rejetés en majorité par l’École militaire israélienne pour inaptitude physique chronique dont l’infirmité due à la poliomyélite. Hormis leurs âges qui dépassent l’âge des soldats israéliens déjà à la retraite, certains refoulés ont des pertes électrolytes dues aux carences de minéraux, d’hypoxie, du paludisme mortel dit malaria cérébrale ou des Maladies Mortelles Transmissibles Sexuellement ou par le Sang dites MMTSS, nouveau jargon de la médecine militaire désignant le VIH et le SIDA.

« Les autorités israéliennes les considèrent comme des vecteurs de maladies ou des personnes très âgées qui ne peuvent supporter des conditions physiques dures du genre formation militaire » affirme un IDE contacté par CNC.

Le refus de ces soldats de Damara de rentrer au pays ne doit pas être condamné à la va vite. Car, d’après le psychiatre Serge Tisseron, « lorsque le sentiment de honte est expérimenté, ce sont les trois piliers de l’identité, que sont l’estime de soi, l’affectivité et l’intégration dans le groupe, qui se retrouvent menacés ». Ils sont partis en concédant tout et en promettant tout. Ils se sentent désormais humiliés et trahis. Leurs estimes, leurs réintégrations sont sur la sellette. Qu’ils se cachent et se battent autrement. La rupture promise est en marche tout comme en France où c’est la République est en marche, les choses changeront pour eux.

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