Centrafrique : 24 mois d’arriéré des bourses,  les étudiants victimes d’une dictature naissante

Publié le 30 mai 2023 , 7:50
Mis à jour le: 30 mai 2023 3:14 pm

24 mois d’arriéré des bourses, les étudiants victimes d’une dictature naissante

 

 

Faculté de sciences juridiques et politique de l'Université de Bangui
La Faculté de sciences juridiques et politique de l’Université de Bangui

 

Bangui, 31 mai 2023 (CNC) — Depuis plus de deux ans, le président Touadera et son gouvernement semblent avoir abandonné toute considération pour les besoins fondamentaux de sa population, en particulier ceux des étudiants. Les bourses, autrefois essentielles pour leur avenir académique, sont désormais gelées, plongeant l’éducation dans un profond néant et créant un climat de terreur généralisée.

 

Un silence oppressant :

 

Dans une manœuvre visant à décourager toutes réclamations légitimes, le gouvernement a tout simplement décidé de ne pas publier la liste des boursiers pour l’année scolaire et universitaire 2021-2022 et de ne pas faire siéger la commission pour celle de l’année universitaire 2022-2023. Cette tactique perfide vise à maintenir les étudiants dans un état de paralysie, les privant de leurs droits élémentaires et de leur avenir académique. Les voix autrefois puissantes des étudiants centrafricains, pilier des manifestations et des marches, ont été réduites au silence, hypnotisées par une peur omniprésente. Un tel mutisme généralisé est sans précédent et laisse transparaître les prémices d’une dictature rampante.

Le restaurant universitaire de l'université de Bangui. CopyrightCNC
Le restaurant universitaire de l’université de Bangui. CopyrightCNC

 

Négligence et normalisation de l’inacceptable :

 

Outre le gel des bourses depuis plus de deux ans, le gouvernement continue de mépriser les étudiants en négligeant leurs conditions de vie au quotidien. Le restaurant universitaire, essentiel pour leur alimentation, ne s’ouvre qu’à intervalles irréguliers, une fois toutes les deux semaines, laissant les étudiants affamés, affaiblis intellectuellement et démunis. Ironiquement, ces étudiants qui ont l’habitude de se battre pour leurs droits semblent accepter et trouver cette situation comme normale. L’absence de réaction face à de telles injustices en dit long sur la terreur qui règne dans le pays.

 

La terreur comme outil de contrôle, Les étudiants victimes d’une dictature naissante.

 

Grâce à la présence des mercenaires de Wagner, les autorités centrafricaines ont réussi à instaurer un climat de peur généralisée. Cette atmosphère oppressante a réussi à museler chaque voix dissidente et à étouffer toute forme de résistance. L’ouverture de la bouche pour exprimer une opinion devient un acte périlleux et de rébellion dans cette nation autrefois porteuse d’espoir. Ainsi, nous assistons aujourd’hui aux prémices d’une dictature qui se développe sous nos yeux.

En un mot, la situation actuelle en République centrafricaine est alarmante. Le gouvernement a fait le choix délibéré d’ignorer les besoins essentiels de sa population dans sa totalité et surtout viser ceux de futures élites du pays, les étudiants. En gelant les bourses, en négligeant l’éducation et en instaurant la peur, il érode les fondements mêmes de la démocratie et ouvre la porte à une dictature grandissante. Il est impératif de briser ce silence oppressant, de réclamer justice et d’exiger un changement radical pour un avenir où la peur n’a plus sa place dans les cœurs des centrafricains. La résistance est vitale, car c’est ainsi que naît l’espoir d’un avenir meilleur.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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