Centraffrique: la rentrée scolaire 2014-2015 sur fond de crise

Publié le 21 novembre 2014 , 4:39
Mis à jour le: 21 novembre 2014 4:39 pm
La Ministre Gisèle Bedan pendant la rentée scolaire à Bangui
La Ministre Gisèle Bedan pendant la rentée scolaire 2014-2015 à Bangui. ©2014CNC

Rentrée scolaire 2014-2015 sur fond de crise

Bangui (Corbeau News Centrafrique): 21-11-2014.  Après moult reports, la rentrée scolaire 2014-2015 en République centrafricaine a été finalement effective ce 20 novembre 2014. La ministre de l’Education nationale, Gisèle Bedan a lancé solennellement cette rentrée qu’elle a placée sous le signe de « l’école pour tous », d’abord à l’école SICA, puis à l’école Lakouanga. D’ores et déjà, il s’agit d’une rentrée scolaire pas comme les autres. Ce qui explique en partie, l’embarras de la ministre de l’éducation qui a lassé exprimer son cœur par ces termes secs : « Mes sentiments sont déjà ceux de tristesse d’abord parce que cette année scolaire ne va pas voir certains enfants et certains enseignants revenir à cause de cette crise sauvage qui nous les a arrachés. » a reconnu Bedan qui s’est, par la suite consolé en voyant les quelques centaines d’élèves et enseignats rassemblées pour la cérémonie du lancement officiel de cette année. « Aussi, c’est un sentiment de joie après de voir la mobilisation comme en a été le cas à l’école SICA de ces enfants qui manifestent par cette présence leur désir, leur souhait de revenir à la normale. La joie également d’avoir vu présent le personnel administratif et tous ces maitres qui étaient présents à l’école SICA comme à l’école Lakouanga, ce qui manifeste que malgré les difficultés, il y a l’espoir à travers ces gens braves que nous pouvons, nous devons revenir à la normalité. » s’est-elle réjoui après avoir versé des larmes de crocodile.

Ecole de Bangui
©2014CNC

En effet, rentrée de cette année va connaitre de sérieux problèmes, les quels problèmes devront engager le gouvernement à plus de chantiers à la fois. Africain Kazangba est le Président de la Fédération des associations des parents d’élève de Centrafrique (FNAPEC). Il a hiérarchisé les problèmes principaux qui, au niveau des parents d’élèves seront comme des grands obstacles à franchir : « Le problème le plus fondamental est la sécurité. C’est un problème qui conditionne la reprise effective des activités pédagogiques et de la rentrée scolaire. Cela veut dire que s’il y a le doute plane, de même les parents d’élèves sont réticents, ils veulent absolument avoir du gouvernement la certitude de garantir la sécurité sur toute l’étendue du territoire. Aussi, nous revendiquons l’apurement total des arriérés des salaires, je fais allusion aux quatre mois brandis par nos amis du syndicat. Et cela relève de la responsabilité du ministre des finances et de la présidente de la République. Nous, du côté des Associations des parents d’élèves, nous demandons qu’il y ait concertation et dialogue entre l’employeur qui est l’Etat et le syndicat. Nous reconnaissons que le syndicat défend l’intérêt des travailleurs. »

A tout cela, il ne faut pas oublier que les épreuves du second tour de Baccalauréat 2014 ne sont pas encore composées. Alors qu’également, les six points de revendication des syndicats imposés comme préalables ne sont pas encore résolus.

Cependant, si le gouvernement arrive à contourner ces préoccupations toutes légitimes pour les uns et les autres, il n’arrivera certainement pas à s’échapper de l’épineuse question de la reprise du chemin de l’école pour les élèves et étudiants musulmans, surtout ceux de Km5 à Bangui, de Boda et d’autres localités où le choc de la cohésion sociale est encore vivace dans les esprits. Gisèle Benda en est parfaitement conscience, mais elle ne décolère pas : « Nous avons mis cette rentrée scolaire sous le signe de ‘’tous à l’école’’, c’est-à-dire tous dans la mesure de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Que partout, il faut qu’il y ait la sécurité. Nous nous battrons pour que les choses reviennent à la normale. » a-t-elle engagé avant de spécifier pour les élèves et étudiants musulmans : « Pour ceux de ces écoles, nous sommes en train d’étudier des solutions. Nous n’allons pas tout dévoiler ici. Nous sommes effectivement à l’étude des solutions pour permettre à ceux qui ont été déplacés de pouvoir fréquenter. Toutefois, si l’insécurité persiste dans ces écoles, il y aura des abris temporaires sous lesquels les cours pourront se tenir normalement. »

En lançant officiellement cette rentrée scolaire, Gisèle Bedan a appuyé sur le chrono et le temps presse. Heureusement, le membre du gouvernement a été très subtile pour parler d’une rentrée progressive, c’est-à-dire selon que les conditions dans une localité le permettent.

Corbeau News Centrafrique / Bangui / Fred Krock.

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