Cameroun:Quatorze islamistes du groupe armé nigérian Boko Haram ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de 10 à 20 ans par la justice militaire camerounaise, a rapporté vendredi la radio-télévision d’Etat camerounaise (Crtv).
Au cours de “l’audience publique” qui s’est tenue jeudi au tribunal militaire de Maroua (Extrême-Nord), région frontalière où la secte nigériane est active, 14 personnes interpellées en mars lors de la découverte d’une cache d’armes “ont confessé leur appartenance à la secte Boko Haram”, a affirmé la radio-télévision.
Selon elle, les accusés ont reconnu les faits pour lesquels ils étaient jugés : “détention et port illégal d’armes et de munitions de guerre, préparatifs dangereux et insurrection”.
“Chacun des 14 adeptes de la nébuleuse Boko Haram (a été) condamné à des peines comprises entre 10 et 20 ans”, ajoute la radio.Ce verdict est “sans appel”, selon la Crtv.
C’est la première fois qu’une “audience publique” visant des membres de Boko Haram est organisée dans le pays, a précisé la radio-télévision.
De nombreux membres du groupe armé nigérian ont été arrêtés ces dernières semaines dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où cette secte multiplie des actions de harcèlement, défiant l’armée mobilisée pour la combattre : attaques de gendarmerie, enlèvements et meurtres.
Deux militaires camerounais ont ainsi été tués jeudi soir dans la région de l’Extrême-Nord au cours d’un affrontement avec des combattants de Boko Haram qui attaquaient Balgaram, un village frontalier.
Le Cameroun, comme d’autres pays de la région, a renforcé récemment sa lutte contre les islamistes nigérians, après l’indignation internationale qui avait suivi l’enlèvement de plus de 200 lycéennes nigérianes le 14 avril.
Les islamistes de Boko Haram ont longtemps considéré cette région frontalière comme un refuge, une zone propice aux enlèvements d’étrangers, mais aussi un territoire de transit et d’approvisionnement en armes et explosifs.
Depuis 2009, les insurgés de Boko Haram mènent au Nigeria une sanglante insurrection qui a fait des milliers de morts (plus de 2.000 depuis début 2014) et déborde sur les pays voisins.
AFP