Burundi: Le chef de l’Etat burundais appelle le peuple à renoncer au “soulèvement”

Publié le 22 décembre 2014 , 9:05
Mis à jour le: 22 décembre 2014 9:05 am

Corbeau News Centrafrique: 22-12-2014.

Président Burundais Pierre Nkurunziza
Président Burundais Pierre Nkurunziza

Le chef de l’Etat burundais appelle le peuple à renoncer au “soulèvement”

 

 

Des manifestations prévues en cas de maintien par la Commission électorale des résultats d’enrôlement largement contestés.

Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a exhorté vendredi le peuple à décliner l’appel du Forum pour le renforcement de la société civile « Forsc » à des manifestations générales pour exiger l’annulation des résultats de la Conmmission électorale nationale indépendante «Ceni », a rapporté un correspondant de Anadolu.

Lors d’une conférence de presse accessible au public, tenue dans la province de Ruyigi, à l’est du pays, il a affirmé que ceux qui appellent le peuple à la désobéissance et aux manifestations « n’ont d’autres visées que de perturber les prochaines élections ».

Reconnaissant toutefois que le droit de manifestater est garanti par la loi burundaise, le président Nkurunziza a averti qu’il doit être pratiqué sur autorisation. Dans le cas contraire, il sera question selon lui d’un « soulèvement populaire punissable par la loi ». Il a de ce fait appelé la population à ne pas adhérer à de telles « sollicitations politiciennes ».

Pierre Nkurunziza a ensuite exhorté l’opposition et les représentants de la société civile à répondre à l’appel lancé par la Ceni pour entamer un dialogue avec tous les acteurs impliqués dans le processus électoral.

La Ceni prévoit l’organisation lundi, 22 décembre, d’une réunion avec toutes les parties prenantes.

L’enrôlement, prévu du 24 novembre au 7 décembre, a été prolongé de cinq jours par la Ceni en raison de « la faible affluence » constatée durant les deux premières semaines. Près de 3,7 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales, à la fin de l’opération d’enrôlement.

Sauf que deux jours avant la fin de la période d’inscription des électeurs, dix huit partis politiques ont exigé l’annulation des résultats de cette opération. Ils ont  demandé  à la Ceni de corriger les irrégularités constatées surtout dans l’octroi de la carte nationale d’identité.  Ils ont menacé, dans le cas contraire, d’appeler les Burundais à un “soulèvement populaire”.

Le Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc) a, lui, demandé jeudi à l’opposition burundaise d’appeler les Burundais dans la rue si les irrégularités constatées lors de l’opération d’enrôlement ne sont pas corrigées.

Beaucoup de cartes d’identité nationale ont été octroyées à des mineurs, et d’autres gens ont plus d’une carte de façon à fausser le fichier électoral, ainsi que truquer tout le processus, a soutenu Vital Nshimirimana, le  délégué du Forum, lors d’un point de presse tout en demandant à l’opposition burundaise de descendre dans la rue si ces irrégularités ne sont pas corrigées.

Certains observateurs et  acteurs de la vie politique burundaise n’ont pas caché leur inquiétude par rapport à ces tractations politiques. Le politologue Siméon Barumwete a, dans ce sens, rappelé que la Ceni devait prendre le devant dans la lutte contre toute forme d’irrégularité relative au processus électoral.

AA/ Bujumbura/ Ndabashinze Renovat

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