Boromata: à quoi joue Wagner avec ses milices d’autodéfense ?

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Boromata: à quoi joue Wagner avec ses milices d’autodéfense ?

 

Le brassard de la nouvelle milice autodéfense de Boromata, communément appelé Mamoune

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les Centrafricains se posent une question : à quoi sert la milice d’autodéfense créée par les mercenaires russes de Wagner à Boromata ? Cette interrogation, qui résonne dans les esprits de chaque habitant de Boromata, reflète un mélange de frustration et d’incompréhension face aux agissements du groupe paramilitaire russe.

 

En effet, à Boromata, à l’extrême nord-est de la République centrafricaine, les habitants se grattent la tête face à une énigme qui les dépasse : à quoi sert la milice d’autodéfense montée de toutes pièces par les mercenaires russes du groupe  Wagner ? Dans cette ville où l’insécurité est permanente, la question n’a rien de futile. Il y’a près d’un mois, le groupe Wagner a recruté 85 jeunes de Boromata, leur a mis des armes entre les mains et les a lancés dans le vide, comme s’il suffisait d’un fusil pour chasser les bandits. Mais derrière cette comédie, le doute s’installe : est-ce vraiment pour protéger la population, ou y a-t-il autre chose en jeu ?

 

Ce n’est pas une première pour Wagner. Ailleurs dans le pays, ils ont déjà semé des milices aux noms évocateurs : “Wagner-Ti-Azandé” à Zémio, “Russe Noire” du côté de Bambari et Bria. À Boromata, rebelote avec une nouvelle “Russe Noire”. Le scénario est rodé : on arme des volontaires, on leur donne un titre, et on les laisse se débrouiller. Sauf qu’ici, ça ne prend pas. La population, épuisée par les braquages, les coupeurs de route et les violences quotidiennes, ne voit aucun changement. Alors, à quoi bon ?

 

À Boromata, sortir de chez soi relève du pari. Aller chercher de l’eau dans la brousse – souvent la même que celle des troupeaux – expose à des agressions: vols, viols, voire pire. Sur les chemins, les coupeurs de route guettent, prêts à frapper. Dans ce chaos, une milice pourrait sembler une lueur d’espoir. Mais celle-ci, sans formation ni moyens, ressemble à un sparadrap sur une plaie béante. Comment ces 85 jeunes, sans véhicules ni soutien logistique, pourraient-ils affronter des criminels mobiles et aguerris à 25 ou 30 kilomètres de là ? La réponse est simple : ils ne peuvent pas.

 

Devant cette impuissance, les habitants réclament autre chose. Ils veulent les Forces armées centrafricaines (FACA) et les forces de sécurité intérieure, avec du matériel et une vraie stratégie pour sécuriser la ville et ses environs, jusqu’aux villages comme Gordile ou Ouandja. Une milice sans ressources, disent-ils, c’est une illusion qui ne fait que prolonger leur calvaire.

 

Le problème, c’est que Wagner persiste. Armer des jeunes et les envoyer au front sans préparation ni appui, ça revient à les sacrifier. Pour beaucoup, cette tactique sent le bricolage, voire le cynisme. Les milices poussent comme des champignons, mais l’insécurité reste intacte. Alors, à quoi sert ce manège ? À donner l’impression d’agir, peut-être, pendant que les vrais enjeux – sécuritaires ou autres,  échappent encore aux principaux concernés : les habitants de Boromata, qui ne demandent qu’à vivre en paix.

 

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