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Bangui, Un policier frappé à mort, son collègue, paniqué,  a pris fuite

Bangui, Un policier frappé à mort, son collègue, paniqué,  a pris fuite

 

La lettre police sur leur pick-up
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Bangui, 02 mai 2024 (CNC)

 Dans les rues chaotiques et traumatisées de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, chaque nuit apporte son lot d’incertitudes et de dangers. Dans la soirée du lundi au mardi 30 avril 2024, au cœur de la ville, un simple contrôle routier s’est transformé en tragédie, laissant derrière lui une famille en deuil et une communauté policière sous le choc.

 

Lundi, 29 avril 2024, il était environ 20 heures lorsque deux gardiens de la paix du commissariat du premier arrondissement de Bangui ont décidé d’entreprendre un contrôle de routine, à quelques pas seulement de leur poste. Ce qui aurait dû être une vérification ordinaire s’est rapidement mué en un événement tragique, coûtant la vie à l’un des policiers. Mais comment cette nuit funeste s’est-elle déroulée ?

 

Aux alentours de 20h45, ce lundi 29 avril 2024, un taxi-moto, avec à son bord un conducteur et une passagère, filait tranquillement en direction de Kassaï-Ouango lorsque les policiers ont décidé de l’arrêter. Mais le conducteur, refusant de se soumettre, a tenté de s’échapper, engageant ainsi une poursuite tendue. Dans cette confusion, l’un des policiers, armé de sa matraque, a porté des coups violents au conducteur et à sa passagère, les contraignant à stopper brusquement leur course.

 

Alors que le policier s’approchait du conducteur pour lui demander ses documents, celui-ci, dans un geste impulsif, lui asséna un violent coup de poing qui le fit chuter lourdement au sol. Tandis que son collègue prenait la fuite, abandonnant la scène à son sort, le conducteur et sa passagère reprirent possession de leur moto et repartirent calmement dans la nuit.

 

Quelques minutes plus tard, le policier en fuite revint sur les lieux, découvrant avec horreur que son camarade gisait toujours au sol, gravement blessé. Malgré l’arrivée rapide des secours, son décès fut malheureusement constaté sur place.

 

Au sein du commissariat du premier arrondissement, c’est le deuil qui prévaut suite à la perte tragique de l’un des leurs, un jeune policier issu de la promotion 2022. Interrogés par la rédaction du CNC, de nombreux témoins expriment leur consternation face à cette situation. Pour certains, ces policiers auraient agi dans un cadre illégal, succombant à ce que le droit qualifie de “faute à la victime”. Mais la responsabilité ne s’arrête pas là, elle incombe également à leurs supérieurs hiérarchiques, accusés de les pousser à des pratiques douteuses dans le but de garnir leurs propres poches.

 

Comme l’a souligné un chef de la police lors d’une interview, lorsqu’on habitue ses subalternes à commettre des actes répréhensibles pour satisfaire des intérêts personnels, il ne faut pas s’étonner si un jour ils franchissent la ligne, même sans ordre explicite. La tragédie qui a frappé cette nuit Bangui rappelle cruellement les dangers inhérents à un système gangrené par la corruption et l’impunité.

 

Ainsi, dans les rues de Bangui, la peur et le deuil se mêlent ce jour-là, témoins d’une réalité où la sécurité et la justice demeurent des idéaux lointains pour beaucoup.

 

Par Alain Nzilo

Corbeaunews Centrafrique

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