Bangui: Michel Amine en liberté provisoire

Publié le 14 avril 2015 , 6:56
Mis à jour le: 14 avril 2015 6:56 pm

(Corbeau News Centrafrique)

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Michel Amine en liberté provisoire

Bangui, Corbeau News Centrafrique, 15-04-2015.

En fin d’après-midi de mardi 14 avril, le Président du parti Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Michel Amine est passé devant le parquet de Bangui. A l’issue de la brève audience, il a été libéré provisoirement avec restriction de sortie du territoire centrafricain.
Alors que cela fait sept jours que Michel Amine a passés en garde à vue au commissariat du Port Amont à Bangui. Son conseil dont des avocats expatriés a fait une mise au point sur la situation, lundi 13 avril en fin d’après-midi, sur les constats depuis l’arrestation de son client le 7 avril dernier à l’aéroport international de Bangui M’Poko, alors que ce dernier allait embarquer à bord d’Air France pour Paris. Le conseil de Michel Amine a été sévère envers le Ministre centrafricain de la Sécurité publique, Nicaise Karnou, dénoncé comme étant le machinateur principal d’un complot contre leur client.
« On ne lui a pasretiré ses passeports à l’aéroport, on l’a vraisemblablement arrêté arbitrairement avant de chercher à lui coller des infractions. Parce que c’est lui-même qui a spontanément remis ses passeports au Ministre de la sécurité qui en demandera qu’un seul. Spontanément, il lui a remis son passeport centrafricain, mais en tant qu’un bon citoyen, il lui a également remis son passeport camerounais. C’est le Ministre de la Sécurité publique qui le recevra et va l’auditionner- se substituant au Procureur, garant des libertés – et se substituant à l’enquêteur qui va l’audidionner à l’aide de la lampe torche d’un téléphone. Dans quel État de droit ? Et encore, c’est cette autorité administrative qui ordonnera verbalement sa mise à garde à vue. Nul n’est censé ignorer la loi. » a déclaré Me Daniel Désiré Andgue Onana, l’un des avocats de Michel Amine, au sortir d’une conférence de presse, lundi 13 avril dernier. Ce sont autant d’irrégularités et controverses relevées par le conseil des avocats du président de l’UNDP sur l’arrestation dont a fait l’objet ce dernier, il y a déjà une semaine.
Evidemment, aux premières heures de cette arrestation à problème, les infractions de détention de passeports multiples dont un Centrafricain, un Camerounais et un Afghan ont répandues sur les réseaux sociaux, puis dans la presse. Puis, l’infraction de faux passeports étrangers a été évoquée pour justifier cette arrestation. Là encore, les centrafricains étaient restés prudents, puisque le doute planait encore les motifs d’arrestation énoncés. Des soupçons de complots et de croc-en-jambe adoubé de coups-bas pesaient de plus en plus. Et, surtout que cette arrestation est intervenue une semaine après le discours torride de la victime au Complexe 20 000 Places contre les autorités de la transition ; et trois jours après la destitution de tous les cadres de son parti l’UNDP. A ce moment, Michel Amine s’était fait beaucoup d’ennemies.
Etant lui-même juriste camerounais, Me Daniel Désiré Andgue Onana apporte un éclairage quant à l’accusation concernant exclusivement le ‘’faux passeport camerounais’’. Selon l’avocat : « Permettez que je revienne sur ce fameux passeport camerounais sans entrer dans la procédure… S’il faille qu’il (le ministre de la sécurité) examiner cette situation ce sera exclusivement au regard de la loi camerounaise, en vertu du principe de la territorialité des règles de droit. Parce que c’est la loi du lieu où le document a été délivré qui a vocation à s’appliquer. Et restant dans la légalité, l’Article 205 du Code pénal camerounais dispose qu’un document est faux que s’il a été contrefait ou falsifié. »
Rappelons que Michel Amine a été arrêté le 7 avril dernier à l’aéroport international Bangui M’Poko, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Paris. Lors de la dissolution du bureau politique de son parti, il avait annoncé qu’il allait se faire soigner avant de venir convoquer un congrès, en vue de mettre en place les nouveaux organes du parti. Et cette arrestation vient tout bousiller.
Malgré tout, Michel Amine est finalement libéré.

Bangui, Fred KROCK Pour CNC

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