BANGUI: LA TRANSHUMANCE POLITIQUE, UN MAL BIEN CENTRAFRICAIN

Publié le 15 janvier 2016 , 5:36
Mis à jour le: 15 janvier 2016 5:36 pm

(Corbeau News Centrafrique)

Élections en Centrafrique

 

LA TRANSHUMANCE POLITIQUE, UN MAL BIEN CENTRAFRICAIN

 

Bangui, (CNC), 16-01-2016

La République Centrafricaine, ce petit pays d’Afrique Centrale avec ses cinq millions d’habitants, est un Etat bien particulier.

Dans les démocraties avancées, l’adhésion à un parti politique ou un courant politique se fonde d’abord sur l’IDEOLOGIE prônée par ce parti ou véhiculée par le courant politique en question. L’idéologie étant l’ensemble des idées, des croyances et des doctrines propres à une époque, à une société ou à une classe. C’est sur ces idées prônées que se fonde tout militant pour suivre tel ou tel personnalité politique.

En Centrafrique, les modalités d’adhésion semblent bien différentes. Si ce n’est sur la base de l’appartenance ethnique, clanique, régionaliste, ce sera sur la base du « ventre ».

Pour preuve, lors de la campagne électorale pour les scrutins groupés du 30 Décembre 2015, des individus bien connus sur l’échiquier politique centrafricain, pour tel ou tel raison, ont vite fait de prendre fait et cause pour tel ou tel candidat. Ce qui, de prime abord constitue l’expression de leur liberté et donc leur droit le plus absolu de suivre qui bon leur semble. Seulement voilà, juste après la proclamation PROVISOIRE par la célébrissime A.N.E, et avant même que la Cour Constitutionnelle de Transition ait fini de « DIRE LE DROIT » en procédant à l’examen en la forme et au fond des scrutins couplés et leur PROCLAMATION DEFINITIVE, voilà nos larrons en foire, tels des « rats », sont entrain de « quitter le navire » de leurs poulains en perdition après les dépouillements et publication des résultats provisoires du 1er tour. Certains sans crier gare ni rendre compte du « pactole » qu’ils ont reçu de leurs champions du premier tour pour battre campagne, vont prendre purement et simplement la TANGENTE pour rejoindre le camp des « NOUVEAUX NANTIS »… sous des appellations des plus farfelues du genre « FRONT REPUBLICAIN DE SOUTIEN » au candidat X ou Y, de « Comité de soutien à X ou Y » etc. Certains Candidats pourtant partant pour le FAUTEUIL SUPREME, sans même attendre le verdict fatidique de la Cour Constitutionnelle de Transition, vont bonnement FAIRE ALLEGEANCE aux nouveaux chevaux « déclarés provisoirement » partant pour la suite de la compétition, ceci en dehors de toute sagesse et prudence requises en pareilles circonstances. Voilà, sans conteste la pratique démocratique au « BERCEAU DES BANTUS ».Seulement, le peuple BANTUS dans son essence même, privilégie le fameux « UBUNTU » qui signifie « je suis parce que nous sommes », autrement dit l’intérêt général, le communautarisme, en dehors de toute prédation, égoïsme ou mangeocratie.
Le Président Fondateur de la République Centrafricaine, feu Barthélemy BOGANDA doit surement se retourner moult fois dans sa tombe à cause de l’image tragi-comique véhiculée par ses fils et filles censés suivre ses pas pour assurer la pérennité et le développement de sa chère et douce Centrafrique.

NESTOR ZABANA

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