BANGUI: LA SYNERGIE DES MEDIAS RAPPELLE L’EXISTENCE DU CODE DE BONNE CONDUITE

Publié le 21 février 2016 , 9:32
Mis à jour le: 21 février 2016 9:32 pm
(Corbeau News Centrafrique
 
 
Synergie rédaction
 
 
 

LA SYNERGIE DES MEDIAS RAPPELLE L’EXISTENCE

DU CODE DE BONNE CONDUITE

 
 
 
Bangui, (CNC), 22-02-2016

la synergie des médias a consacré, mercredi 10 février, sa 7ème émission à la promotion du Code de Bonne Conduite adopté en décembre 2015 par les candidats aux élections législatives et présidentielle.

Invités au studio de Radio Notre Dame, Armelle Nadège Kpangba, Présidente par intérim du Cadre de Concertation pour les élections en Centrafrique et Evrard Bondadé, rapporteur Général de l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme, ont déploré la mauvaise tournure prise par la campagne du second tour de la présidentielle. Selon eux, les équipes de campagne ont tendance à prendre possession de la voie publique où elles rivalisent d’insultes, de disputes et d’ébriété. C’est la raison pour laquelle Evrard Bondadé a proposé aux deux finalistes de la présidentielle de mettre en place des comités de veille pour corriger les dérapages de leurs partisans. Faute de quoi de cela, a-t-il indiqué, l’on serait fondé à leur imputer les débordements observés.

Armelle Nadège Kpangba a, quant à elle, recommandé aux candidats de bien choisir leurs délégués dans les bureaux de vote car il s’agit d’une lourde responsabilité qu’on ne saurait confier au premier venu. Elle a, par ailleurs indiqué que la comité de suivi du Code de Bonne Conduite a déjà interpellé les candidats et que des sanctions pourraient tomber. Les deux invités de l’émission ont exhorté les électeurs à retourner aux urnes dimanche prochain, même si leur candidat est disqualifié. Ils ont enfin souhaité que le perdant accepte les résultats et félicite le vainqueur, comme il s’y est engagé en signant le Code de Bonne Conduite. Il faut rappeler qu’avec l’appui de la MINUSCA, du PNUD et du National Democratic Institut, le Cadre de Concertation entreprend une vaste campagne de promotion du Code de Bonne Conduite afin d’obtenir des lendemains apaisés pour le second tour de la présidentielle du 14 février. Abraham Azouyangui

« On parle d’alliance quand deux ou plusieurs formations politiques s’associent pour mettre en place un gouvernement »

Le 2è tour de l’élection présidentielle voit apparaître la notion d’alliance. La Synergie des Médias est allée à l’encontre de Guy Eugène Demba, spécialiste de droit. Le chef de Département à la Faculté des Sciences et Juridiques à l’Université de Bangui explique ce concept et les conséquences qui en découlent.

Le second tour de la présidentielle est l’occasion pour les qualifiés de nouer des alliances; que signifie cette notion en période électorale ?
Dans le contexte électoral, ce terme n’arrive pas au hasard. il s’agit de l’adéquation qu’on peut tirer entre les systèmes électoraux dans un pays et les conséquences qu’on a sur la configuration du paysage politique dans le pays en question. Cela veut dire qu’en fonction d’un système politique ou d’un système électoral donné dans un pays, on aura justement une configuration qui s’impose d’elle-même. Je veux donc dire qu’il faut partir des lois sociologiques fondamentales. Et il faut déjà dire qu’il y a plusieurs systèmes électoraux. Ici en République Centrafricaine, le système qui a été retenu par le Code électoral est le scrutin majoritaire à deux tours. Cela veut dire qu’est élu celui qui a obtenu la majorité des voix. Mais comme il y a deux tours, cela veut dire qu’il ya un premier tour à l’issu duquel s’il y en a un qui obtient déjà la majorité c’est-à- dire la moitié de 100 plus une voix, donc celui-là passe d’office au premier tour.

Mais si on arrive au cas de figure que nous constatons chez nous où personne n’obtient la majorité absolue, on va obligatoirement au second tour avec les deux candidats arrivés en tête. Pour espérer gagner au 2è tour, deux ou plusieurs formations politiques font nouer des liens selon leur affinités pour former ce qu’on va appeler alliance pour mettre en place un gouvernement

Maintenant, au second tour, s’il n’y a pas de majorité absolue qui se dégage, la loi prévoit à cet effet que la majorité relative suffit, peu importe le nombre de voix. C’est celui qui arrive le premier qui est élu. C’est ce qui arrive dans un système de scrutin majoritaire à un tour où il n’y a pas de deuxième tour. Et dans ce système, c’est celui qui est le premier avec la majorité relative qui passe. mais à côté, il y a ce qu’on appelle la représentation proportionnelle qui est un peu compliqué car il est basé sur la répartition des voix dans les circonscriptions en fonction des listes plurinominaux, mais en RCA on est habitué à la liste uninominal. Ce qui fait que quand vous allez voter et qu’il y a cinq sièges à pourvoir à l’Assemblée et donc chaque parti politique doit proposer un nom. Et une fois les élections finies, on va essayer selon le nombre de suffrages exprimés dans la circonscription, on obtient ce qu’on appelle le quotient électoral. Sur la base du nombre de voix obtenues par chaque parti, on peut alors déterminer ce qu’on appelle quotient électoral. A titre d’exemple: si le quotient électoral est de 2000 et que le total des voix est de 5000, cela veut dire qu’on aura deux fois deux mille dans cinq mille. Et c’est en fonction de cela qu’on va répartir les sièges aux uns et aux autres. C’est donc un système compliqué que nous n’avons pas chez nous.

Quelles sont les conséquences juridiques à propos de ces alliances dans la mesure où bon nombre pense à un partage de gâteau entre l’élu final et tous les perdants qui ont appelés à voter pour lui ?
Des conséquences ne manquent pas. Mais dans notre cas d’espèce qui est un scrutin majoritaire à deux tours, on dit que ce genre de scrutin est un scrutin des alliances. Concrètement donc, le scrutin du 14 février 2016 auquel nous allons participer est un scrutin des alliances parce que, entre les deux, il y en a un qui devra passer et va logiquement composer avec les perdants du premier tour et par le jeu d’alliance vont bien participer à la vie politique de la nation. Donc pour ce faire, les partis auront en fonction de leurs affinités idéologiques de ces deux candidats que nous connaissons pour un rapprochement en espérant la victoire de l’un ou de l’autre. Et donc, ils sont obligés de se mettre ensemble et lorsqu’ils se mettent ensemble, il y a des conséquences sur la formation de l’exécutif après le vote par exemple. Et comme ils se sont mis ensemble, ils doivent partager leurs différentes vissions dans la gestion du pouvoir et collaborer ensemble dans le cadre de cette alliance. Aussi, évidemment, il en découle dans la formation du gouvernement que des postes soient attribués en fonction de tout cela. mais ce n’est pas une obligation en tant que telle. maintenant, sur le plan de la représentation nationale au niveau de l’Assemblée, cela permettra aux partis alliés qui ont gagné les élections de former une majorité parlementaire en fonction du nombre de députés qu’ils auront. ou bien cela peut être aussi le cas de l’opposition. Conséquence, l’alliance qui aura à gagner sera aux affaires et l’autre constituera l’opposition , et cela nous permettra de voir clairement un pouvoir avec une majorité à l’Assemblée et en face une opposition avec des groupes parlementaires pour faire la contrebalance car on ne peut pas avoir un pouvoir sans opposition. Et ce n’est que dans contexte qu’on parle de démocratie.

Qu’ajoutez-vous pour éclairer encore les électeurs pour terminer ?

Nous arrivons à la fin de cette longue étape des élections à commencer par le référendum. Alors je demande aux Centrafricains d’aller massivement voter en leur âme et conscience et dans la paix surtout. Qu’ils suivent le mot d’ordre donné par leur parti ou pas, tout ce qu’on demande à ces partisans, c’est d’aller voter dans la paix et dans la sérénité pour qu’on puisse avoir un Chef d’Etat. Propos recueillis par: Marcellin Zoumadou.

 

Bangui, Eric NGABA Pour CNC

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