ACFPE : Quand l’incompétence juridique devient un trophée . Le président du conseil d’administration Henri Koulayom crie victoire sur la délégation du personnel alors que le tribunal s’est juste déclaré incompétent.  

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ACFPE : Quand l’incompétence juridique devient un trophée . Le président du conseil d’administration Henri Koulayom crie victoire sur la délégation du personnel alors que le tribunal s’est juste déclaré incompétent.  

 

ACFPE : Quand l’incompétence juridique devient un trophée . Le président du conseil d’administration Henri Koulayom crie victoire sur la délégation du personnel alors que le tribunal s’est juste déclaré incompétent.
Henri Koulayom, Président du conseil d’administration de l’ACFPE

 

Rédigé le 10 novembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Il y a des moments où on se demande si les gens qui dirigent ce pays comprennent encore ce qu’est la justice, la procédure, le droit. À l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi, communément appelée ACFPE, le président du conseil d’administration, un certain Henri Koulayom qui se fait appeler “professeur”,  un titre qui n’a rien d’académique mais qui sonne bien dans ce pays où les titres ronflants remplacent souvent la compétence,  vient de publier une note à l’attention de la presse nationale et internationale.

 

 

Dans cette note, Monsieur le “professeur” Henri Koulayom  claironne sa victoire. L’ACFPE a gagné, dit-il. La délégation du personnel a porté plainte au tribunal administratif et ils ont perdu. Victoire totale. La preuve que les employés ne comprennent rien. Qu’ils ont mal interprété la situation. Qu’ils racontent des mensonges. Sauf que voilà, il y a un petit détail que le “professeur” Henri Koulayom  omet soigneusement de mentionner dans sa communication triomphale : le tribunal administratif ne s’est pas prononcé sur le fond. Il ne s’est pas déclaré en faveur de l’ACFPE. Il ne s’est pas prononcé contre les employés. Non. Le tribunal s’est tout simplement déclaré incompétent pour juger cette affaire. Incompétent. C’est-à-dire qu’il a refusé d’examiner le dossier. Il a renvoyé tout le monde chez lui sans trancher. Mais pour Henri Koulayom et sa bande, ça, c’est une victoire éclatante.

 

Le tribunal ne s’est pas prononcé ? On a gagné. Le tribunal refuse de juger ? On a gagné. Le tribunal se déclare incompétent ? On a gagné, on a gagné, on a gagné. Et maintenant, ils se tapent la poitrine partout. La directrice générale par intérim, cette fameuse Renée Bimbo placée là par sa grande sœur la ministre Annie Michelle Mouanga, se permet même de chanter victoire devant le personnel lors de réunions. On a gagné, on a gagné. Comme une chanson du matin au soir. Bienvenue dans la Centrafrique de Touadéra, où l’incompétence juridique devient un trophée et où des soi-disant “professeurs” transforment le refus d’un tribunal de se prononcer en victoire éclatante.

 

Rappelons d’abord l’histoire depuis le début, parce que le “professeur” Henri Koulayom  espère peut-être que les gens ont oublié.

 

Il y a un peu plus d’un an, la ministre du Travail Annie Michelle Mouanga a nommé sa petite sœur, Renée Bimbo, directrice générale par intérim de l’ACFPE. Sans consultation. Sans transparence. Sans processus de sélection. Juste un népotisme assumé, tranquille, comme si c’était normal de caser sa sœur à la tête d’une agence publique.

 

Renée Bimbo n’a qu’une licence en ressources humaines. Pas de grande expérience. Pas de parcours exceptionnel, en plus très incompétente, très rancuneuse. Mais elle a quelque chose de mieux : une grande sœur ministre qui peut la placer où elle veut.

 

Après l’avoir installée comme directrice générale par intérim, le ministère du Travail a lancé un appel à candidature pour recruter un directeur général titulaire. Mais les employés de l’ACFPE ont vite compris que cet appel était bidon. Les termes de référence étaient taillés sur mesure pour Renée Bimbo. Les critères écartaient délibérément tous les autres candidats potentiels, y compris des cadres expérimentés qui travaillaient déjà à l’ACFPE depuis des années.

 

C’était une parodie. Une mascarade. Un appel à candidature arrangé pour que la petite sœur de la ministre soit la seule candidate viable.

 

Face à cette manipulation grossière, la délégation du personnel a décidé de réagir. Ils ont d’abord interpellé le président de la République, le Premier ministre, le ministre contrôleur du secteur parapublic, l’Inspection générale d’État. Mais personne n’a réagi. Personne n’a bougé. Le népotisme était tellement assumé que même les plus hautes autorités du pays n’ont pas daigné intervenir.

 

Alors, en dernier recours, les employés ont saisi le tribunal administratif. Ils ont déposé une plainte demandant l’annulation pure et simple de cet appel à candidature truqué. Ils ont dénoncé les incohérences dans les termes de référence. Ils ont contesté la légitimité du cabinet CIFOM chargé du recrutement. Ils ont rappelé que selon l’accord collectif d’établissement de l’ACFPE, le recrutement du directeur général doit se faire par le conseil d’administration, pas par un cabinet externe choisi par la ministre.

 

Le tribunal administratif a examiné le dossier. Et au lieu de se prononcer sur le fond, au lieu de dire si oui ou non cet appel à candidature était légal, au lieu de trancher entre les arguments des employés et ceux de la direction, le tribunal a choisi la solution de facilité : il s’est déclaré incompétent.

 

Incompétent. C’est-à-dire qu’il a refusé de juger l’affaire. Il a dit que ce n’était pas à lui de se prononcer sur ce type de litige. Il a renvoyé tout le monde chez soi sans trancher.

 

C’est une technique classique des tribunaux centrafricains quand ils veulent éviter de froisser le pouvoir. Au lieu de juger une affaire embarrassante, au lieu de risquer de contrarier une ministre, femme, comme vous le savez la suite, on se déclare incompétent. Comme ça, on ne prend position pour personne. On ne fait pas de vagues. On reste tranquille.

 

Mais Henri Koulayom et ses complices à l’ACFPE ont transformé cette incompétence juridique en victoire. Ils crient partout qu’ils ont gagné le procès. Que la délégation du personnel a lamentablement échoué. Que c’est la preuve que les employés racontent des mensonges et ne comprennent rien.

 

Le “professeur” Henri Koulayom  a même publié une note pour dire que ce que l’opinion nationale entend sur l’ACFPE, ce sont juste des malentendus, des incompréhensions de la part de la délégation du personnel. Et la preuve, selon lui, c’est qu’ils ont perdu au tribunal.

 

Sauf qu’ils n’ont pas perdu. Le tribunal ne s’est pas prononcé. Il ne s’est pas déclaré en faveur de l’ACFPE. Il ne s’est pas prononcé contre les employés. Il s’est juste déclaré incompétent.

 

Mais pour des gens comme Koulayom, ça suffit pour crier victoire. Le tribunal refuse de juger ? C’est qu’on a raison. Le tribunal se déclare incompétent ? C’est qu’on a gagné. La logique est imparable. Tordue, mais imparable.

 

Et maintenant, ils se pavanent. Renée Bimbo, lors de sa dernière réunion avec le personnel, s’est permis de taper la poitrine en disant “on a gagné, on a gagné, on a gagné”. Comme une chanson. Du matin au soir. On a gagné, on a gagné.

 

Gagné quoi exactement ? Le droit de continuer à gérer l’ACFPE comme une affaire de famille ? Le droit de bafouer l’accord collectif d’établissement ? Le droit de ne pas payer les frais médicaux du personnel ? Le droit de ne pas payer les heures supplémentaires ? Le droit de transformer une agence publique en fief personnel ? Yaka ti a koya ti ala?

 

Parce que c’est ça, la réalité à l’ACFPE. Pendant que Henri Koulayom  et Renée Bimbo chantent victoire, l’agence sombre. Les employés ne sont pas payés correctement. Les frais médicaux ne sont pas remboursés. Les heures supplémentaires ne sont pas honorées. L’accord collectif d’établissement est bafoué quotidiennement. Mais tout va bien. On a gagné au tribunal.

 

Ce qui est le plus choquant dans cette histoire, c’est que des gens qui se disent “professeurs”, qui se disent “intellectuels”, qui sont censés avoir un certain niveau d’éducation, se permettent de parler comme ça. De transformer une incompétence juridique en victoire. De mentir effrontément à l’opinion publique. De manipuler la vérité pour protéger leur petit arrangement familial.

 

Henri Koulayom a même une école privée, une école de formation supérieure. On imagine ce qu’il enseigne à ses étudiants avec ce niveau de compétence et d’honnêteté intellectuelle. Peut-être qu’il leur apprend que quand un tribunal refuse de juger votre affaire, ça veut dire que vous avez gagné. Peut-être qu’il leur apprend que le népotisme, c’est normal. Peut-être qu’il leur apprend qu’on peut placer sa famille partout et que c’est ça, la gouvernance moderne.

 

Tout le monde en Centrafrique connaît le système judiciaire. Tout le monde sait comment ça fonctionne. La justice est aux ordres du pouvoir. Les tribunaux évitent soigneusement de contrarier les puissants. Quand une affaire embarrasse un ministre, un directeur général bien connecté, ou n’importe qui de proche du régime, les tribunaux trouvent toujours une astuce pour ne pas trancher. L’incompétence juridique est leur arme favorite.

 

Qui ne comprend pas ça en Centrafrique ? Personne. Même un bébé qui vient de naître comprend comment fonctionne notre justice. Peut-être que la CPI ne comprend pas. Peut-être que la Cour Pénale Spéciale ne comprend pas. Peut-être que Poutine ne comprend pas. Mais tous les Centrafricains comprennent parfaitement.

 

Alors quand Henri Koulayom vient nous raconter que l’ACFPE a gagné au tribunal, personne n’est dupe. Tout le monde sait que le tribunal s’est juste déclaré incompétent pour éviter d’avoir à trancher une affaire qui aurait contrarié la ministre du Travail.

 

Imaginez la situation. Un problème administratif surgit dans une agence publique. Les employés saisissent le tribunal administratif, qui est précisément fait pour juger ce genre de litiges. Mais le tribunal dit qu’il n’est pas compétent. Alors où peuvent aller les employés ? Si le tribunal administratif refuse de juger un problème administratif, qui va le juger ? Personne. C’est ça, la réponse. Personne. Les employés sont coincés. Et pendant ce temps, les voleurs de l’ACFPE se tapent la poitrine et crient victoire.

 

Par Banafio

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