Accord de Ndjamena: Aristide Briand Reboas conseille à Touadéra de dormir les deux yeux ouverts

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Accord de Ndjamena: Aristide Briand Reboas conseille à Touadéra de dormir les deux yeux ouverts

 

Accord de Ndjamena: Aristide Briand Reboas conseille à Touadéra de dormir les deux yeux ouverts

 

L’ancien ministre Aristide Briand Reboas  met en garde contre les risques d’infiltration étrangère dans l’armée nationale centrafricaine post-accord de Ndjamena.

 

Rédigé le 08 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Aristide Briand Reboas exprime ses réserves sur l’accord de cessez-le-feu signé à N’Djaména, redoutant une stratégie d’infiltration des groupes armés.

 

L’atmosphère politique centrafricaine s’électrise autour des déclarations fracassantes d’Aristide Briand Reboas. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports ne mâche pas ses mots face au micro de la radio Ndèkè – Luka. Son diagnostic est sans appel : l’accord de cessez-le-feu paraphé le 19 avril 2025 dans la capitale tchadienne pourrait s’avérer être un cheval de Troie pour la République centrafricaine.

 

Au cœur de ses préoccupations se trouvent l’UPC et le 3R, ces acronymes qui hantent la stabilité centrafricaine depuis des années. Aristide Briand Reboas dépeint un scénario alarmant où des combattants d’origine tchadienne, soudanaise ou nigérienne, sous couvert d’intégration militaire, pourraient infiltrer les rangs de l’armée nationale. Cette stratégie d’infiltration masquerait, selon lui, des ambitions territoriales bien plus vastes que les simples revendications sécuritaires affichées.

 

L’ancien responsable gouvernemental dresse un parallèle saisissant avec la question kurde, évoquant une quête identitaire et territoriale qui transcende les frontières nationales. Dans cette optique, la Centrafrique ne serait qu’un terrain d’expérimentation pour des groupes cherchant à établir une base arrière durable. Les frontières poreuses du pays offriraient un terreau fertile à ces ambitions expansionnistes.

 

La mémoire politique de Reboas se révèle impitoyable lorsqu’il évoque l’historique des accords de paix. Dix-huit tentatives précédentes, autant d’échecs cuisants qui alimentent son pessimisme. Les noms de Baba Laddé et Ali Darassa résonnent comme des rappels douloureux d’une récurrence troublante. Ces figures emblématiques de la rébellion, actives depuis 2006, incarnent pour lui la persistance d’une logique de prédation plutôt que de réconciliation véritable.

 

La situation démographique de Birao cristallise également ses angoisses sécuritaires. Cette ville frontalière, où les réfugiés dépassent numériquement les autochtones dans des proportions inquiétantes, symbolise la vulnérabilité structurelle du territoire centrafricain. Cette configuration démographique atypique créerait, selon Reboas, un environnement propice aux manœuvres déstabilisatrices et aux infiltrations massives des rebelles soudanais.

 

L’ancien ministre ne se contente pas de diagnostics alarmistes. Il pointe du doigt les carences structurelles de l’accord de N’Djaména. L’absence de garanties contraignantes et l’implication de signataires aux antécédents douteux fragilisent, à ses yeux, toute perspective de paix durable. Sendé Bobo, alias Abdelkader, et Ali Darassa cristallisent cette méfiance institutionnelle, leurs parcours étant jalonnés de parjures répétés.

 

La critique s’étend également au système judiciaire centrafricain. Reboas déplore l’inexistence d’un code de procédure pénale adapté à la Constitution de 2025, handicap majeur dans la lutte contre l’impunité. Cette lacune juridique compromettrait l’efficacité de toute politique de réconciliation, sacrifiant la justice sur l’autel de compromis politiques hasardeux.

 

Malgré le respect qu’il affiche envers l’expérience présidentielle de Faustin-Archange Touadéra, Reboas assume pleinement sa posture de conseiller critique. Sa recommandation finale résonne comme un avertissement solennel : face à ces menaces multiformes, le chef de l’État doit maintenir une vigilance absolue, “dormir avec les deux yeux ouverts” pour préserver l’intégrité territoriale et institutionnelle de la République centrafricaine.

 

Cette prise de position courageuse d’un ancien membre du gouvernement révèle les fissures profondes qui traversent l’élite politique centrafricaine face aux défis sécuritaires. Elle souligne également la complexité des enjeux régionaux où se mêlent questions identitaires, territoriales et géopolitiques dans un contexte sahélo-saharien en pleine recomposition.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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