A Moscou, les états-majors africains plus friands que jamais de l’armement russe

Publié le 29 août 2021 , 7:04
Mis à jour le: 29 août 2021 7:04 pm

 

Des délégations militaires et des experts de toute l’Afrique se sont déplacés la semaine dernière à Moscou pour assister au salon annuel de l’armement Forum Army 2021. Un moyen pour la Russie de renforcer activement son influence sécuritaire sur le continent.

 

Dans la foulée immédiate du salon d’armement turc IDEF organisé à Istanbul la semaine dernière, qui avait déjà mobilisé plusieurs délégations africaines (AI du 23/08/21), ces dernières ont largement plébiscité l’International Military-Technical Forum Army 2021. Tout au long de la semaine, la petite localité de Kubinka, située à environ 70 kilomètres de Moscou, a en effet été le théâtre de cet événement organisé chaque année par le complexe militaro-industriel russe, propulsé par les conglomérats géants Rostec, Kalashnikov Concern, Almaz-Antey ou encore United Aircraft Corporation (UAC), et promu à l’international par l’agence à l’export des armements Rosoboronexport.

 

La tonalité politique de l’événement a été soulignée par un discours du président russe Vladimir Poutine et par une visite du ministre de la défense Sergueï Choïgou. Conçu comme un vaste programme de démonstration de force en l’honneur de l’armée russe, mais aussi comme un divertissement populaire, le forum n’a pas manqué d’attirer en parallèle de nombreuses délégations étrangères, au premier rang desquelles se sont tout particulièrement distingués les officiels africains. Parmi ces derniers, les états-majors en uniforme d’apparat sont venus prendre langue avec les sociétés de défense russes.

 

Des drones pour Alger

 

La délégation algérienne, qui représente un des premiers clients africains de Moscou en matière d’armement (AI du 01/07/21), s’est concentrée sur la recherche de drones d’observation et de systèmes électroniques auprès de la firme Radar MMS. Les militaires ouest-africains, venus en nombre, se sont quant à eux surtout intéressés aux centaines de modèles de blindés exposés dans les travées du salon : le constructeur Military Industrial Company, qui a fait du continent une de ses priorités commerciales – en témoigne sa participation au salon ShieldAfrica en Côte d’Ivoire début juin – a ainsi reçu la visite de gradés des Forces armées maliennes (FAMa) et des représentants des Forces armées guinéennes.

 

La société dirigée par Alexander Krasovitsky vient d’ailleurs tout juste de signer un contrat avec la Zambie pour lui livrer 35 blindés Tigr. La délégation des armées du Congo-Brazzaville s’est aussi mise en quête de blindés légers (APC). Le pays est un client récent de vedettes d’assaut Kalashnikov et entretient des liens sécuritaires de plus en plus étroits depuis 2019, sous l’impulsion  du président Denis Sassou-Nguesso (AI du 20/04/21).

 

Maputo et ses blindés

 

L’Afrique australe n’a pas été en reste, avec la présence de militaires de l’armée sud-africaine, du Zimbabwe, ainsi que des Forças Armadas de Defesa de Moçambique (FADM) qui se sont lancées au printemps dans un processus d’acquisition de blindés  (AI du 21/04/21) pour faire face à une situation chaotique au Cabo Delgado.

 

Enfin, des gradés de l’état-major éthiopien ont fait le déplacement pour équiper les Ethiopian National Defense Forces (ENDF) qui ont subi de lourds revers militaires face aux Tigray Defense Forces (TDF). La coalition rebelle continue de progresser en dehors des frontières régionales du Tigray, menaçant de plus en plus le pouvoir fédéral du premier ministre Abiy Ahmed Ali à Addis-Abeba.

 

Lettre de continent

 

 

 

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