À Bangui, les mercenaires russes sèment la terreur chez un commerçant au marché central

Publié le 10 mars 2022 , 7:07
Mis à jour le: 10 mars 2022 7:32 pm

 

Bangui, 11 mars 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Arrivés en grande pompe en RCA, les mercenaires russes de la société Wagner étaient alors vus comme la solution à la crise centrafricaine, apportant avec eux une paix tant rêvée par la population. Il était attendu d’eux qu’ils aident le pays, le fassent progresser et l’accompagnent de façon bienveillante. Ils avaient pour rôle de servir de conseillers, de rester en arrière-plan et de guider leurs amis dans la lumière de la justice, cette valeur qu’ils aiment tant mettre en avant. La présence des mercenaires devait être synonyme d’un avenir meilleur pour le pays : un avenir de vivres ensemble. Aujourd’hui, il est possible d’affirmer que certains attendaient sans doute trop d’eux. Mais, le pays a toujours beaucoup attendu des autres. Ce devait être un rêve et c’est devenu un cauchemar. Ce qui vient de passer au marché central le mardi dernier ne s’est pas produit dans les villes de provinces comme d’habitude, mais à Bangui, capitale de la République centrafricaine, et ce,  en présence d’une foule immense.

Les mercenaires russes de Wagner dans le marché à Sibut
Les mercenaires russes de Wagner dans le marché à Sibut

 

Les Russes et Wagner, qui ne cessent de semer la terreur, déçoivent chaque jour un peu plus la population centrafricaine qui a fini par les craindre.

En effet, le mardi 8 mars dernier, au marché central de Bangui, deux mercenaires de Wagner, munis de leurs armes de combats, à bord de leur pick-up, se sont rendus dans un espace de vente de viande de cabri grillée à la braise communément appelée « michoui », situé en face de la clinique « Choueb », à quelque 300 mètres du palais de la renaissance, non loin du fleuve Oubangui.

Dès leur arrivée, ils sont allés directement prendre place sur les bancs installés pour les clients. Avec trois petites bouteilles de jus d’orange chacun dans la main, ces deux mercenaires de Wagner n’ont pas attendu longtemps pour aller se servir eux-mêmes des morceaux sur le grillage sur le feu. Durant près d’une heure, ils ont consommé, tous les deux, une cuisse et demie du cabri braisé.

 

Et la facture ?

Dans l’arrière-pays, ces mercenaires russes disent aux commerçants d’aller voir le président Touadera pour la facture. A Bangui, ils ne peuvent tenir un tel langage surtout à défaut de parler le russe pour le commerçant et le français pour eux, c’est le style des sourds-muets qu’ils ont adopté pour échanger.

Avant de quitter le lieu, Ils demandent l’addition au vendeur qui prend le soin tout de même de leur dire par complaisance que la note s’élève à 15 000 francs CFA. Une cuisse et demie, rappel. Ces hommes de Wagner n’ont pas cette somme commencent à s’énerver sans motif sur le vendeur et lui jettent un billet de 10 000 F CFA tout en lui proposant de lui donner des sachets d’eau à la place de 5 000 F CFA.  Ce que le vendeur refuse en bloc, et la tension monte de plusieurs crans. L’un qui croyait déjà à un dénouement de l’affaire, va s’asseoir dans le véhicule tandis que l’autre continue de discuter avec le vendeur qui finira par lui jeter à la figure un objet, retrouvé à portée de sa main, sur la table. Du coup, la panique s’installe dans le coin et chacun cherche à quitter précipitamment le lieu.

Les Russes ont finalement quitté le lieu sans payer les 5 000 du vendeur ni même lui donner les sachets d’eau promis. Du coup, les gens commencent à critiquer ce genre de comportement criminel qui s’apparente à celui des voyous.

 

Prisca Vickos

Journaliste

Alain Nzilo

Directeur de publications

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