Mathurin Dimbélé-Nakoé, condamné pour détournement de 2,8 milliards de francs, pourtant investi candidat du MCU aux législatives,  la Cour Constitutionnelle va-t-elle valider un repris de justice ?

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Mathurin Dimbélé-Nakoé, condamné pour détournement de 2,8 milliards de francs, pourtant investi candidat du MCU aux législatives,  la Cour Constitutionnelle va-t-elle valider un repris de justice ?

 

Mathurin Dimbélé-Nakoé, condamné pour détournement de 2,8 milliards de francs, pourtant investi candidat du MCU aux législatives, la Cour Constitutionnelle va-t-elle valider un repris de justice ?

 

Rédigé le 27 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Mathurin Dimbélé-Nakoé, condamné à plusieurs reprises par la justice centrafricaine pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux, trafic d’influence et abus de biens sociaux, vient d’être investi comme candidat du Mouvement Cœurs Unis (MCU) aux élections législatives dans la localité de Sosso-Nakombo.

 

 

Corbeau News Centrafrique a obtenu copie du réquisitoire introductif du Procureur de la République Alain Tolmo daté du 6 février 2012. Ce document accable Mathurin Dimbélé-Nakoé et détaille les multiples infractions qu’il a commises lorsqu’il était Directeur Général de la Société Centrafricaine de Stockage des Produits Pétroliers  entre 2008 et 2011.

 

Selon ce réquisitoire, Dimbélé-Nakoé a détourné au préjudice de l’État centrafricain un montant estimé à 2 885 683 000 FCFA (soit près de 2,9 milliards de francs CFA). Il a falsifié des documents. Il a sollicité et perçu des avantages indus en raison de sa fonction. Il a abusé de son influence pour obtenir des faveurs administratives. Il a utilisé les biens de l’État à des fins personnelles.

 

Les faits sont qualifiés par les articles 363, 106 alinéa 13, 375, 373 et 215 du Code Pénal centrafricain. Dimbélé-Nakoé a été placé sous mandat de dépôt le 8 février 2012. Il a été poursuivi pour détournement des deniers publics, faux et usage de faux, prise d’intérêts dans un acte, trafic d’influence, et abus des biens sociaux.

 

Mais les malversations de Dimbélé-Nakoé ne s’arrêtent pas là. En 2014, lors des événements qui ont secoué la République centrafricaine, il a même tenté d’organiser l’assassinat d’un commerçant musulman.

 

Voici comment les choses se sont passées. Parmi les nombreux véhicules que Dimbélé-Nakoé avait achetés avec l’argent détourné de l’État, il y avait plusieurs gros camions. Il avait mis l’un de ces camions en location avec un commerçant musulman qui faisait le transport entre Bangui et Douala au Cameroun.

 

Apparemment, Dimbélé-Nakoé a eu un différend avec ce commerçant. On ne sait pas exactement quel était le problème, mais Dimbélé-Nakoé a décidé d’éliminer physiquement le commerçant.

 

Un jour, dans le paillote-restaurant “Chez Papi” au quartier PK10 à la sortie de la capitale Bangui, Mathurin Dimbélé-Nakoé a convoqué des chefs miliciens anti-Balaka de la ville de Carnot, de Berberati  et d’autres villes. Une équipe des journalistes de Corbeau News Centrafrique s’était discrètement infiltrée et était présente lors de cette rencontre.

 

Dimbélé-Nakoé a demandé aux miliciens anti-Balaka de faire tout pour récupérer le commerçant musulman quand il viendra à Bangui, au Kilomètre 5, et de l’éliminer. Il leur a même donné le numéro d’immatriculation du camion. Il leur a dit que dès qu’ils voient le camion sur la route, ils doivent le bloquer, récupérer le camion en disant que c’est son camion qu’il avait mis en location et que le commerçant n’avait pas payé.

 

C’était un plan pour assassiner le commerçant et récupérer le camion. Un camion que Dimbélé-Nakoé avait acheté avec l’argent volé à l’État.

 

Heureusement, les miliciens anti-Balaka ont refusé. Pas devant lui, mais après leur départ, ils ont dit entre eux : “Lorsqu’il mangeait, lorsqu’il était Directeur Général, est-ce qu’il a pensé à nous ? Il n’a pas pensé à nous. Mais maintenant qu’il n’est plus Directeur, il veut nous utiliser pour commettre des crimes. Non, nous ne le ferons pas”.

 

Les anti-Balaka ont catégoriquement refusé d’appliquer ces directives. Ils ont refusé de devenir les tueurs à gages de Dimbélé-Nakoé.

 

Voilà le niveau de moralité de cette personne. Il est prêt à tuer pour récupérer un véhicule qu’il a acheté avec de l’argent volé. C’est un criminel. Un voleur. Un homme dangereux.

 

Le président Bozizé avait raison d’ordonner son arrestation. La justice l’a jugé et condamné. Il a été placé sous mandat de dépôt. Il devrait être en prison. Mais au lieu de cela, il se promène librement et se présente aux élections législatives.

 

En 2020, Dimbélé-Nakoé avait déjà tenté de se représenter aux élections législatives  pour la seconde fois comme candidat du MCU. Mais la Cour Constitutionnelle, présidée à l’époque par Danièle Darlan, avait invalidé sa candidature. Malgré le fait qu’il était candidat du parti au pouvoir, la présidente de la Cour Constitutionnelle avait refusé de valider sa candidature à cause de ses multiples condamnations.

 

À l’époque, la Cour Constitutionnelle fonctionnait encore un peu. Elle osait parfois dire non au pouvoir. Danièle Darlan avait le courage de rejeter des candidatures même quand elles venaient du parti présidentiel.

 

Mais aujourd’hui, la Cour Constitutionnelle est complètement aux ordres du régime. Elle ne dit plus non à rien. Elle valide tout ce que le pouvoir lui demande de valider.

 

Alors maintenant, en 2025, Dimbélé-Nakoé se présente à nouveau. Et probablement, la Cour Constitutionnelle va accepter sa candidature. Elle va fermer les yeux sur ses condamnations. Elle va ignorer le fait qu’il a détourné près de 3 milliards de francs CFA. Elle va oublier qu’il a tenté d’organiser un assassinat.

 

Ce pays est incroyable. Les gros voleurs se ressemblent. Comme disent les anciens, les oiseaux de même plumage volent ensemble. Tout le monde vole. Tout le monde détourne. Et il n’y a pas de sanctions, car le Président lui-même est un grand voleur de naissance.

 

Mathurin Dimbélé-Nakoé devrait être en prison. Au lieu de cela, il est candidat aux élections législatives. Il va probablement être élu. Il va devenir député. Il va voter les lois. Il va contrôler le budget de l’État. Un homme qui a volé 3 milliards va décider comment l’argent du pays doit être dépensé.

 

C’est ça la Centrafrique de Touadéra. Un pays où les criminels deviennent députés. Un pays où les voleurs font la loi. Un pays où la justice ne sert à rien parce que ceux qu’elle condamne se promènent librement et se présentent aux élections.

 

Par Alain Nzilo

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