Bowaye : Wagner transforme la traque de Nguema en terrorisme rural généralisé

Rédigé le 27 août 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Les mercenaires russes du groupe Wagner multiplient sans cesse des rafles, enlèvements et destructions massives contre les populations civiles de l’Ouham et de l’Ouham-Fafa.
En effet, les criminels transfrontaliers russes de Wagner viennent de franchir un nouveau cap dans l’horreur en transformant leur recherche de l’ex-député Florent Nguema en véritable campagne de terreur contre les populations civiles de l’Ouham. Leur dernière incursion la semaine dernière dans le village de Bowaye, situé à 70 kilomètres de Bossangoa, fait apparaitre aux yeux du monde une escalade inquiétante dans leurs méthodes employées : rafles de jeunes, destruction d’habitations, enlèvement d’éleveurs et chantage généralisé sur les populations rurales. Cette dérive sécuritaire montre au grand jour la transformation des mercenaires russes en force criminelles d’occupation qui terrorise des civils innocents sous prétexte de traquer un chef rebelle.
Dès leur arrivée à Bowaye au début de cette semaine, les mercenaires russes ont appliqué leur méthode habituelle de coercition collective en rassemblant plusieurs jeunes du village pour les soumettre à des violences physiques. Après les avoir frappés méthodiquement, ils les ont contraints à servir de guides forcés vers la forêt environnante, transformant ces civils en boucliers humains et en complices involontaires de leur opération militaire. Cette pratique montre une stratégie délibérée d’instrumentalisation de la population de Bowaye : utiliser la terreur pour forcer les habitants à collaborer dans la traque de leurs propres compatriotes. Pendant ce temps, sur le chemin forestier, les mercenaires ont fouillé et détruit les abris de fortune construits par les cultivateurs au bord de leurs champs, ces huttes modestes qui permettent aux paysans de garder leurs récoltes et d’y passer la nuit pendant les périodes de travaux agricoles.
L’enlèvement d’un éleveur innocent constitue le point culminant de cette opération d’intimidation massive. Intercepté au hasard de leur progression dans la forêt, cet homme s’est retrouvé accusé de connaître la cache de Florent Nguema, sans aucune preuve ni procédure légale. Les Russes lui ont forcé de les conduire “là-haut”, vers l’hypothétique refuge du chef rebelle, avant de l’emmener de force vers une destination inconnue. Depuis cet enlèvement, personne ne sait où cet éleveur a été conduit, dans quelles conditions il est détenu, ni même s’il est encore vivant. Cette disparition forcée caractérise parfaitement les méthodes d’un groupe qui ne respecte aucune convention internationale sur le traitement des civils en zone de conflit.
Cette terreur ne se limite malheureusement pas au seul village de Bowaye, mais s’étend désormais à une vaste zone géographique englobant Batangafo, dans l’Ouham-Fafa, Ngbaté, Kawé, Ngbada, Kambakota, Karé, Kagoué, Mbaré, jusqu’à Benzambé. Dans toutes ces localités, les éleveurs subissent un harcèlement permanent et méthodique : confiscation de leur argent, enlèvement, saisie arbitraire de leur bétail sous le prétexte fallacieux de financer l’achat de carburant pour les opérations militaires. Cette logique de prédation économique transforme les mercenaires en véritables bandits de grand chemin qui rançonnent les populations sous couvert d’opérations anti-terroristes. Aussi, les éleveurs qui tentent de se rendre aux marchés hebdomadaires pour vendre leurs produits ou acheter des biens de première nécessité sont régulièrement arrêtés, dépouillés de leurs biens, et parfois même exécutés sommairement pour l’exemple.
Cette escalade sécuritaire montre clair une stratégie délibérée de guerre totale des russes du groupe Wagner contre les populations civiles soupçonnées de sympathie avec les groupes armés. Wagner ne se contente plus de traquer des combattants identifiés, mais impose un climat de terreur généralisée pour briser toute velléité de résistance ou de non-coopération. Les habitants de Bowaye témoignent d’ailleurs que cette incursion n’est pas un événement réservé qu’ à eux, mais s’inscrit dans une série d’interventions répétées où les mercenaires reviennent régulièrement dans des villages frapper les jeunes, détruire les habitations, saisir les troupeaux et terroriser les familles. Cette méthode de harcèlement cyclique vise manifestement à épuiser psychologiquement les communautés rurales et à les contraindre soit à collaborer, soit à fuir leurs terres ancestrales.
L’impact de cette campagne de terreur sur l’économie rurale locale s’avère catastrophique et durable. De nombreux éleveurs et cultivateurs n’ont désormais plus d’autre choix que l’exode forcé vers d’autres régions, abandonnant derrière eux leurs champs cultivés, leurs troupeaux constitués sur plusieurs générations, et leurs moyens de subsistance traditionnels. Cette fuite massive des populations productives désorganise complètement l’économie agricole locale et transforme des zones autrefois prospères en territoires dépeuplés et improductifs. Wagner réussit ainsi à vider de leurs habitants des régions entières, facilitant paradoxalement le contrôle territorial des groupes armés qu’ils prétendent combattre.
Cette dérive autoritaire pousse à s’interroger sur le rôle réel de Wagner en Centrafrique et sur la légitimité de leurs méthodes d’intervention. Comment des mercenaires étrangers peuvent-ils s’arroger le droit d’enlever, de torturer et de faire disparaître des citoyens centrafricains sans aucune forme de procès ? Où sont les autorités nationales censées protéger leurs propres populations contre ces exactions ? Cette passivité complice du pouvoir de Touadera face aux crimes commis par ses alliés russes confirme l’abdication totale de l’État centrafricain dans sa fonction régalienne de protection des citoyens.
La traque de l’ex-député Florent Nguema devient ainsi le prétexte d’une campagne de terrorisme rural qui dépasse largement son objectif militaire initial pour se transformer en instrument de domination territoriale et économique. Wagner impose par la terreur un contrôle absolu sur des populations civiles qui n’ont d’autre tort que de vivre dans des zones géographiques d’intérêt stratégique. Cette méthode coloniale de pacification par l’intimidation rappelle les pires heures de l’histoire africaine et confirme la transformation de la Centrafrique en laboratoire d’expérimentation des méthodes russes de contrôle territorial en Afrique.
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