CEMAC : l’intégration régionale reste-t-elle un rêve lointain ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
À Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, le Parlement de la CEMAC tient sa première session ordinaire de l’année. Depuis le 23 février, les travaux se succèdent, réunissant des parlementaires issus des six pays membres, dont le député centrafricain André Nalké -Dorogo, qui occupe le poste de vice-président d’une commission restreinte. Au programme : évaluer où en est la communauté après une année 2024 jugée importante. Les échanges portent sur des thèmes centraux comme l’intégration régionale, la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services, ou encore le fonctionnement des institutions. Mais derrière les discussions bien rodées, une question persiste : tout cela se traduit-il vraiment dans la réalité ?
Les débats, retransmis en partie par la Radio Centrafrique, donnent un aperçu des attentes. André Nalké -Dorogo, par exemple, n’a pas hésité à aller droit au but. Il a interrogé les responsables auditionnés, le président de la commission de la CEMAC et le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana – sur des points concrets. Les populations des États membres ressentent-elles une véritable intégration ? La libre circulation, inscrite dans les textes fondateurs, est-elle effective ? Ces interrogations touchent au cœur des ambitions de la CEMAC. Car, dans les faits, les obstacles restent nombreux : tracasseries aux frontières, coûts élevés pour le commerce transfrontalier, formalités administratives interminables. Le député a aussi abordé un autre sujet clé : les ressources. Sans moyens financiers suffisants, comment la commission peut-elle mener à bien ses missions ? Une remarque pertinente, qui attend encore une réponse claire.
Du côté des officiels, on met en avant le sérieux des travaux. Pendant plus de soixante heures, la commission des affaires institutionnelles a passé au crible les activités de 2024. Une visioconférence avec le gouverneur de la BEAC a permis d’aborder les défis économiques et monétaires de la zone. Les conclusions, promises pour le 28 février dans un rapport final, seront ensuite soumises à la plénière du 3 mars, avant une décision ultime des chefs d’État. Yvon Sana a reconnu qu’il reste du travail à faire, évoquant des “défis” et des “opportunités” à saisir, sans entrer dans les détails. Une prudence qui laisse les observateurs sur leur faim, tant les attentes sont grandes.
Pour les citoyens de la CEMAC, l’intégration n’est pas qu’un concept abstrait. Elle doit se traduire par des voyages facilités, des échanges commerciaux fluides, une économie renforcée. Pourtant, à ce stade, les avancées semblent timides. Le mécanisme de la Taxe Communautaire de Répartition (TCR), censé financer les projets, est souvent cité comme une solution, mais son efficacité reste à prouver. Les réunions se multiplient, les rapports s’accumulent, mais les progrès tangibles tardent à se faire sentir. À Malabo, on parle beaucoup d’avenir ; reste à savoir si cet avenir deviendra bientôt une réalité ou s’il restera, encore un peu, un horizon difficile à atteindre.
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