Les miliciens azandés accusées désormais de participer au massacres au Soudan du Sud

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les miliciens azandés, principalement basées dans le Haut-Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine, sont accusées d’avoir participé à un génocide et à des massacres au Soudan du Sud, rapporte un journal Sud-Soudanais soudanais dont Corbeau News Centrafrique (CNC) possède une copie de cet article rédigé en anglais. Cette lourde accusation résonne comme un cri de douleur dans une région déjà martyrisée, où la violence de ces miliciens sème la destruction sans relâche.
Tout commence en 2022, quand les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), sous les ordres d’Ali Darassa, s’emparent de cette préfecture. Chassés de leurs terres, les jeunes, majoritairement de l’ethnie Zandé, affluent vers le Soudan du Sud. Ils y retrouvent des membres de leur communauté sud – soudanaise, présents aussi bien là-bas qu’en République démocratique du Congo (RDC). En s’alliant à une milice locale dénommé Azandé, ils s’arment de fusils automatiques et s’équipent de “gris-gris”, ces talismans censés, dans leur esprit, les rendre invincibles. Convaincus de cette protection, ils reviennent en Centrafrique pour affronter l’UPC et reprendre leurs localités.
Ce groupe, parfois vu par la population du Haut-Mbomou comme une force d’autodéfense, devient vite une coalition régionale, mêlant Centrafricains, Soudanais et Congolais. Pendant deux ans, ils mènent une lutte brutale contre l’UPC, laissant des dizaines de morts dans leur sillage. Mais En mai 2024, les mercenaires russes du groupe Wagner entrent en scène. Ils entraînent des centaines de ces miliciens, leur fournissent des armes lourdes et les accompagnent dans une offensive éclair sur Zemio, Mboki, Djema et Rafaï. L’UPC, débordée, prend la fuite, abandonnant ces villes aux miliciens et à leurs alliés russes.
Mais loin de ramener la paix, cette victoire ouvre la porte à l’horreur. Dans le Haut-Mbomou, les miliciens azandés s’attaquent aux habitants, visant surtout les musulmans. Ils massacrent à tour de bras, s’en prennent aux imams et terrorisent les civils sans défense. Ces actes, d’une violence inouïe, plongent la région dans une souffrance encore plus profonde.
Le pire reste à venir. Au Soudan du Sud, ces miliciens, galvanisés par leur formation russe et toujours persuadés que leurs “gris-gris” les protègent, s’associent à leurs homologues sud- soudanais pour frapper des communautés comme les Balanda, dans l’Équatoria occidental. Une conférence de presse tenue à Juba mercredi dernier, relayée par une radio sud- soudanaise dont le lien se trouve ici, expose l’ampleur de leurs crimes. Le chef balanda Andrea Keetediwe, entouré de notables, de jeunes et de parlementaires, accuse les Azandés d’un « génocide » contre son peuple. Depuis 2020, dit-il, les tentatives de dialogue échouent face au refus des élites azandées. Il décrit des attaques ciblées : des assassinats, des viols, des pillages, des maisons incendiées. À Nagero, Tambura, Nzara et Yambio, des milliers de Balanda fuient dans la brousse, où les femmes accouchent sans soins, exposant les nouveau-nés à des maladies mortelles comme la polio.
Keetediwe va plus loin : il pointe du doigt une milice appelée Anikpigbe, composée d’Azandés du Soudan du Sud, de la RDC et de la Centrafrique, et équipée, selon lui, par l’armée soudanaise (SSPDF). Il cite un récent incident, le 23 février 2025, où 20 maisons balanda ont été brûlées à Tambura, et un homme tué à Yambio. Il implore le président Salva Kiir et l’ONU d’intervenir. Le porte-parole de l’SSPDF, Lul Ruai Koang, rejette ces accusations, qualifiant le conflit de « guerre tribale » sans implication militaire. Mais pour les Balanda, ces dénégations sonnent creux face à tant de douleur.
Ces miliciens azandés, croyant échapper au châtiment grâce à leurs talismans, laissent pourtant derrière eux un sillage de crimes impunis. Dans le Haut-Mbomou centrafricain, ils terrorisent les habitants, tandis qu’au Soudan du Sud, ils amplifient une tragédie humaine. Leur alliance avec Wagner, loin de les discipliner, les a rendus plus dangereux encore. Les appels à la justice et à l’aide résonnent, mais pour l’instant, la souffrance domine.
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