vendredi, novembre 15, 2024
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Le directeur général de l’ANAC poussé vers la sortie

Le directeur général de l’ANAC poussé vers la sortie

 

Le siège de l'ANAC Centrafrique
Le siège de l’ANAC Centrafrique

 

Le pouvoir de Bangui poursuit sa politique d’éviction des cadres jugés peu dociles. Après la Cour constitutionnelle en 2022, c’est au tour de l’ANAC (Autorité nationale de l’aviation civile) d’être secouée.

 

Une mise à la retraite qui pose question à l’ANAC.

 

Le directeur général de l’ANAC vient de recevoir une notification de cessation de fonction. Le document, signé par le sulfureux mafieux Roméo Gribingui, ministre conseiller à la Primature chargé des sociétés parapubliques, invoque son admission à la retraite par décret présidentiel du 15 mars 2024.

 

Cette décision pose d’énormes questions . Le DG de l’ANAC, un colonel de l’armée nationale, avait été nommé à ce poste par décret présidentiel. Sa mise à la retraite militaire ne devrait pas automatiquement entraîner son départ de l’ANAC, structure civile.

 

Des précédents qui interpellent, au-delà de l’ANAC.

 

Cette manœuvre rappelle le limogeage en 2022 de la Professeure Danielle Darlan, alors présidente de la Cour constitutionnelle. Cette dernière s’était opposée à la révision de la Constitution voulue par le président Baba Kongoboro pour briguer un troisième mandat. Le pouvoir l’avait alors brutalement écartée, provoquant un tollé.

 

Un deux poids, deux mesures flagrant, l’ANAC en ligne de mire.

 

L’affaire de l’ANAC prouve une fois de plus les incohérences du pouvoir. De nombreux hauts responsables retraités occupent encore des postes clés :

 

– Le maire de Bangui et plusieurs d’autres sont des retraités

– Plusieurs sous-préfets sont d’anciens fonctionnaires à la retraite

– L’ancien préfet de Bambari, monsieur Bissekoin, ancien chef du quartier de Touadera,  pourtant retraité du ministère de l’Agriculture, a même été promu gouverneur récemment

– Plusieurs inspecteurs d’État sont des retraités, et bien d’autres retraités qui continuent d’occuper des postes de responsabilité…

 

Mais pourquoi viser spécifiquement le patron de l’ANAC, alors que tant d’autres retraités restent en poste ?

 

Une stratégie d’épuration politique, l’ANAC comme exemple ?

 

Pour de nombreux observateurs, cette affaire s’inscrit dans une volonté plus large d’écarter les cadres jugés peu favorables au régime. “C’est une stratégie pour épingler tous ceux qui ne sont pas dans la ligne du pouvoir, l’ANAC n’est qu’un exemple”, estime un analyste politique sous couvert d’anonymat.

 

Cette politique toucherait aussi d’autres secteurs :

 

– A l’Inspection d’État, plusieurs inspecteurs retraités sont toujours en poste

– Dans l’administration, de nombreux fonctionnaires continuent de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite

 

Le pouvoir semble ainsi pratiquer un “deux poids, deux mesures” en fonction des affinités politiques des intéressés.

 

L’ombre de Wagner plane sur l’affaire de l’ANAC.

 

Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte de mainmise croissante du groupe Wagner sur les rouages de l’État centrafricain. Certains y voient la volonté des mercenaires russes de placer leurs pions à des postes stratégiques.

 

L’ANAC, qui gère notamment les aéroports du pays, représente un enjeu majeur pour Wagner. Le groupe paramilitaire utilise en effet massivement le transport aérien pour ses activités en Centrafrique.

 

Un malaise grandissant dans la haute fonction publique, l’ANAC en symbole.

 

Cette affaire de l’ANAC risque d’accentuer encore le malaise au sein de la haute fonction publique centrafricaine. Beaucoup de cadres se sentent menacés et craignent d’être les prochains sur la liste.

 

“On ne sait plus à quelle sauce on va être mangé”, confie un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. “Même ceux qui ont servi loyalement le pays pendant des décennies ne sont plus à l’abri”.

 

Ce climat délétère pourrait pousser de nombreux cadres compétents à quitter l’administration, au détriment du bon fonctionnement de l’État.

 

Vers une paralysie de l’administration?

 

Si cette politique d’épuration se poursuit, c’est tout l’appareil d’État qui risque d’en pâtir. De nombreux postes clés pourraient se retrouver vacants ou occupés par des personnes moins qualifiées mais plus dociles politiquement.

 

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