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Promotion des officiers Incompétents   : quand l’armée centrafricaine se tire une balle dans le pied

Promotion des officiers Incompétents   : quand l’armée centrafricaine se tire une balle dans le pied

 

Le général Zéphirin Mamadou remerciant le président Touadera après le port de ses deux étoiles
Le général Zéphirin Mamadou remerciant le président Touadera après le port de ses deux étoiles

 

La nomination d’officiers sans qualifications ni diplômes nécessaires crée un environnement chaotique et inefficace au sein de l’armée centrafricaine. Ce manque de compétences parmi les hauts gradés engendre des problèmes sérieux, compromettant la discipline et la cohésion des forces armées.

 

Bangui, 10  juin 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Il y a quelques semaines, une soldate d’une trentaine d’années s’est suicidée avec son arme, accusant son chef hiérarchique, l’ex-commandant Martial Koé, de harcèlement sexuel. Le commandant lui aurait fixé un rendez-vous dans un bar dancing de la capitale, qu’elle a refusé. En réponse, il l’aurait mise sous pression, la faisant emprisonner pendant 20 jours, avant de recommencer. Ne trouvant aucun soutien de ses supérieurs, elle a fini par se suicider.

 

En réaction, le chef d’état-major a publié un communiqué spectaculaire et honteux rappelant aux chefs et aux soldats de la FACA l’importance de respecter la déontologie militaire. Quelques jours plus tard, le président de la République a rétrogradé le commandant Martial Koé , chef de  bataillon parachutiste au grade de lieutenant.

Le désormais lieutenant Koé, ancien chef du bataillon parachutiste de l'armée centrafricaine
Le désormais lieutenant Koé, ancien chef du bataillon parachutiste de l’armée centrafricaine retrogradé par un décret présidentiel

 

Problème de Promotion des Incompétents.

 

Selon plusieurs experts militaires, le problème de l’armée centrafricaine ne se résume pas à ce cas de harcèlement, mais à la promotion de personnes incompétentes. Des soldats et officiers sans formation adéquate sont rapidement promus à des grades élevés tels que commandant, colonel ou général. Cette promotion rapide et injustifiée est décriée comme étant à l’origine des nombreux dysfonctionnements au sein de l’armée.

 

Un exemple illustratif est celui de Martial Koé, accusé de harcèlement sexuel. Selon des sources militaires, il n’a pas suivi les formations nécessaires pour être chef de corps. Sans diplôme nécessaire, il a été parachuté chef de  bataillon parachutiste, alors qu’il n’a jamais sauté d’un avion, ou encore faire du parachutisme dans sa vie.

Toutefois, il n’est pas un cas isolé, car de nombreux chefs de corps n’ont pas les qualifications requises pour leurs postes. C’est le cas de l’officier ngaibissina, chef du corps du premier bataillon;  de l’officier Rodrigue m’tenehombi, chef de corps du quatrième  bataillon, de l’officier mamadou mandjia, chef du cinquième bataillon, du colonel Oualo, chef de corps du sixième bataillon,  le cas de l’officier malenyegamo, chef du septième bataillon et beaucoup d’autres non cités.

La promotion d’incompétents, sans diplômes ni formation adéquate, est monnaie courante, menant même à des situations absurdes où des officiers médecins se retrouvent avec des grades militaires de général de corps d’armée, sans rapport avec leurs compétences. Alors que dans le texte de l’armée nationale, un officier médecin doit être promu au maximum au grade de général de brigade pas plus. Mais chez nous, c’est le contraire. Le cas du pédiatre Ngodi et du cardiologue Izamo.

 

Incompétence Institutionnalisée.

 

Des officiers issus du rang, appelés “officiers sac à dos”, sont parfois promus à des grades élevés de manière injustifiée. En temps normal, et respectant la règle de l’armée nationale, ils devraient atteindre le grade de commandant au maximum, mais dans certains cas à titre exceptionnel, ils peuvent atteindre le grade de lieutenant-colonel. Mais à ce jour, surtout dans ce régime de Faustin Archange Touadera, ils deviennent même des généraux, allant jusqu’au grade du général de division voir plus.

Cette situation, où l’incompétence est promue, est identifiée comme le principal problème de l’armée centrafricaine.

 

Le respect de la déontologie militaire, souligné par l’état-major, ne peut se réaliser sans une réforme en profondeur du système de promotion, pour s’assurer que seuls les individus compétents et bien formés accèdent aux postes de responsabilité.

 

Réformes Nécessaires.

 

Pour redresser la situation, il est impératif d’établir des critères stricts pour les promotions, incluant des diplômes appropriés et une formation militaire rigoureuse. Les nominations doivent se baser sur les compétences réelles et l’expérience, et non sur des décisions arbitraires ou des relations personnelles. Il faut instaurer un système transparent et méritocratique, où chaque promotion est justifiée par les capacités démontrées des individus.

 

Il est à noter que la promotion d’incompétents dans l’armée centrafricaine cause des dysfonctionnements graves et met en danger l’efficacité des forces armées. Des réformes urgentes sont nécessaires pour rétablir l’ordre et la discipline, et pour assurer que les postes de responsabilité soient occupés par des individus qualifiés et compétents. La crédibilité et la performance de l’armée dépendent de la mise en place d’un système de promotion basé sur le mérite et la compétence.

 

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