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Hausse vertigineuse des loyers à Bangui : Un défi économique pour les locataires à faibles revenus

Hausse vertigineuse des loyers à Bangui : Un défi économique pour les locataires à faibles revenus

 

Dans une ruelle du quartier Ndress 2 à Boy-Rabe
Dans une ruelle du quartier Ndress 2 à Boy-Rabe. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 30 janvier 2024 (CNC) – À Bangui, la capitale de la République centrafricaine, une situation alarmante frappe de plein fouet les locataires à faibles revenus ou à revenus saccadés. Les prix des loyers des maisons connaissent une augmentation spectaculaire du jour au lendemain et ce, chaque année civile pour certains bailleurs, mettant ainsi en difficulté une grande partie de la population. Cette flambée des prix s’inscrit dans un contexte où le pouvoir d’achat de la majorité est déjà limité. Les plaintes affluent de toutes parts à Bangui, signalant une crise qui touche directement les citoyens les plus vulnérables. Nathane de Saint-Stéphane-En-Goumi partage son témoignage, illustrant la réalité préoccupante de nombreux locataires confrontés à des augmentations démesurées. 

  

La hausse vertigineuse des prix de location à Bangui crée un dilemme pour les locataires à faibles revenus, comme en témoigne Gustave dans ses expériences, résident de Galabadja, dans le huitième arrondissement. Après 13 ans de loyauté, il a été confronté à des augmentations successives, passant de 10 000 francs à 25 000 francs. Une tendance observée dans divers quartiers, où des maisons de 2 ou 3 chambres, initialement louées entre 15 000 et 20 000 francs, voient leurs prix grimper à 30 000 voire 50 000 francs. Les propriétaires, eux, invoquent la localisation comme critère de fixation des loyers. Fulbert, propriétaire à Bakongo, défend la politique tarifaire en soulignant que des améliorations justifieraient des loyers plus élevés. 

  

La situation complexe trouve ses racines dans l’absence de régulation des prix de loyer en République centrafricaine. Joachim Fejtoanam, directeur de l’Habitat au ministère de l’Urbanisme, explique que les événements politico-militaires de 2013 ont entraîné la destruction de nombreux logements, créant une demande accrue pour des logements sécurisés. Face à cette opportunité, les propriétaires ont compris l’urgence d’ajuster les loyers pour maximiser leurs gains. L’absence de cadre réglementaire laisse ainsi les propriétaires libres d’ajuster les prix selon leurs besoins, accentuant la précarité des locataires. 

  

En l’absence de régulation, certains cadres du département de l’urbanisme et de l’habitat suggèrent que la construction de logements sociaux pourrait être une solution. En offrant des alternatives abordables aux ménages à faible revenu, cette politique pourrait atténuer la pression sur le marché locatif. Cependant, la mise en œuvre de telles initiatives nécessiterait une action concertée du gouvernement et des acteurs du secteur immobilier. 

  

La crise des loyers à Bangui expose les failles du système actuel, où l’absence de régulation favorise une escalade incontrôlée des prix. Les locataires à faibles revenus, déjà confrontés à des défis économiques, voient leur situation s’aggraver. La nécessité de politiques de logement socialement responsables devient impérative pour assurer un accès équitable au logement. En l’absence de mesures appropriées, la crise des loyers risque de devenir une entrave majeure au bien-être économique et social de la population centrafricaine. 

 

Par Prisca VICKOS

 

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