LE BOYCOTT DU PROCESSUS RÉFÉRENDAIRE PAR L’OPPOSITION DÉMOCRATIQUE FACE À LA LÉGITIMITÉ DU RÉSULTAT DES URNES.
Bangui, le 19 juin 2023 (CNC) – – Pendant que le pouvoir de Bangui s’entête à organiser son référendum constitutionnel non consensuel synonyme d’un troisième mandat présidentiel, la plateforme de l’opposition démocratique annonce sa mise à l’écart de tout processus référendaire au motif que le projet initié est illégal tant dans la forme que dans le fond.
Faisant l’économie de la non actualisation du fichier électoral, du volet sécuritaire et de sérieux problèmes logistiques, les institutions républicaines dérivées de la constitution du 30 mars 2016 à l’image de l’actuelle cour constitutionnelle et l’Autorité Nationale des Élections (ANE) sensés être impartiales n’inspirent pas confiance…la cour constitutionnelle étant l’émanation d’un coup d’état constitutionnel qui a permis l’éviction non élégante de sa présidente en violation flagrante des normes constitutionnelles établies et L’ANE qui est une « agence » soit-disant indépendante de validation des caprices du pouvoir.
Cette cacophonie digne d’un marché aux puces ouvre la voie royale à toutes formes de violences légitimes où l’on assiste à des appels à la résistance, de réveil des groupes armés et des ultimatums à quitter le pouvoir sous peine de représailles…venant des compatriotes opposés à ce projet funeste et macabre.
Choqué par cette obstination inopportune, le citoyen lambda s’interroge :
Ce projet référendaire est-il l’apanage du pouvoir de Bangui ou simplement un outil de transfert de l’hégémonie russe en Afrique ?
Le pouvoir de Bangui n’est-il pas victime au même titre que le peuple c’est à dire pris en otage par son aventure de Saint Petersbourg ?
Au stade du non retour, la campagne référendaire va t-elle être à sens unique ?
À moins de cinquante jours des élections référendaires, où est l’avant projet de constitution qui devrait être annexé au décret convoquant le corps électoral conformément aux injonctions de l’article 6 de la loi N*23.003 du 23 janvier 2023 fixant les procédures de référendum en Centrafrique ?
La politique de la chaise vide ou le boycott de la part du BRDC est-elle l’idéal face à la déliquescence du pouvoir de Bangui ?
Comment juger la transparence et la crédibilité du processus référendaire dès lors que les présidents des institutions républicaines sensées être neutres sont en même temps membres de la direction nationale de campagne du pouvoir de Bangui ?
Quelle sera la légitimité d’un référendum constitutionnel à sens unique c’est à dire sans l’opposition démocratique ?
En tout état de cause, ce référendum constitutionnel cache mal les ambitions personnelles du président de la république et l’ambiguïté tant entretenue n’est plus permise…le pouvoir de Bangui doit désormais comprendre que ce groupuscule de peuple qu’il prétend fabriquer avec des billets de banque pour manifester en faveur de son illusion aspire à autres choses pour améliorer ses conditions de vie au lieu de ce « machin »…de troisième mandat.
N’oublions surtout pas qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.
Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 17 juin 2023.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
Tel : 0666830062.