Centrafrique : L’intraitable Justin Gourna-Zacko en guéguerre directe avec les abonnés de la téléphonie mobile
Bangui, le 13 juillet
Par : Herman THEMONA CNC,
Plus de 6 000 abonnés de la téléphonie mobile vont bientôt être surpris de voir leurs lignes coupées sur tous les réseaux. Et pour cause, ils ne se seraient pas faits identifier.
Justin Gourna-Zacko, on ne le dira jamais assez, persiste et signe dans ses agitations à rompre la normale des choses. Il vient d’envoyer une note officielle aux quatre maisons de téléphonie mobile de la place pour les sommer de couper les lignes téléphonique à tous ceux qui ne se sont pas identifiés.
C’est vrai, au terme d’une instruction gouvernementale, il est fait obligation à tous utilisateurs ou utilisatrices de téléphone mobile de se faire identifier. Cette décision est venue pour parer aux multiples et abus des téléphones sur le territoire qui facilitent beaucoup de choses obscènes dont des forfaitures que se rendent coupables, le plus souvent des détenteurs de téléphone mobiles qui ne sont pas centrafricains et qui, par conséquent, ne peuvent être identifiés.
Vu l’intensification et la gravité des actes criminels perpétrés contre des populations civiles dont les informations sont souvent transmises par téléphone, cette décision est salutaire. C’est même pour cela que pratiquement tous les clients de Bangui et ses environs ainsi que celles des villes où règne une parodie de sécurité et de tranquillité, ont répondu massivement en se faisant identifié.
S’il y a encore quelques poches d’abonnés non encore identifiés, est-ce une bonne raison de Gourna-Zacko d’intimer l’ordre aux opérateurs des téléphonies mobiles de les blâmer en suspendant leurs lignes téléphoniques ? A-t-il du moins fait une évaluation technique et zonale pour comprendre si ces clients ont fait exprès ?
Nos dirigeants, et plus particulièrement ces retraités qu’on a ramené au gouvernement on ne sait pourquoi, vont très vite en besogne. Combien de centrafricains utilisant des téléphone mobiles restent cloitrés dans des zones prises en otages par des bandits de grand-chemins qui n’ont qu’une seule dans la tête, assassiner, incendier et écumer les pauvres populations. Est-ce que Gourna peut-il comprendre que c’est justement cette catégorie de personnes qui n’ont pas eu la possibilité d’aller se faire identifier et que Gourna intime l’ordre de les saborder ?
Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication a permis, dans le cas centrafricain, à plusieurs personnes de l’arrière-pays, voire de Bangui d’échanger rapidement des nouvelles sur leurs tristes situation sous le règne sanguinaire des mercenaires qui occupent pratiquement les 70% du territoire national. Couper les lignes téléphoniques à plus de 6 milles abonnés simplement parce qu’ils ne se sont pas fait identifier, n’est pas la bonne manière pour Gourna d’entretenir un silence complice sur les exactions des énergumènes qui tuent, pillent, incendient de sorte à semer tous les jours la désolation dans les familles.
Au-delà de notre vision de la chose et de source proche des opérateurs de la téléphonie mobiles, Gourna est en train de chercher des voies et moyens de les rançonner sous forme d’amendes falacieuses dès qu’ils ne pourront pas se plier à cette instruction. C’est connu de ce monsieur qui a mis à terre les PTT avant d’aller à la retraite et personne n’osera mettre cette intention en doute. Mais de grâce, que Gourna ait un sentiment humain en vers les populations de province qu’il veut priver de téléphone.