Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 29 juillet 2022
Bangui (CNC) – Trois jours après sa mise en vente, la cryptomonnaie centrafricaine, le Sangocoin, trouve peu d’acheteurs. Le Sangocoin ne génère pas d’engouement pour le moment. Seulement quelques 6% de l’objectif sont atteints. Ceci est du peut être au ralentissement général du secteur de la cryptomonnaie et le flou juridique qui entoure encore le projet Sangocoin.
Légalisation de la cryptomonnaie en RCA
Le 22 avril dernier, les Centrafricains furent unanimement désarçonnés par le virage que prenait la politique monétaire de leur pays, la République centrafricaine. L’Assemblée nationale venait d’adopter le bitcoin comme monnaie officielle au côté du franc CFA et la légalisation de l’usage des cryptomonnaies.
Les autorités centrafricaines affirment que « cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde », étant donné qu’elle serait le deuxième État du monde à l’entreprendre, après le Salvador, déconcertant au passage de nombreux experts en cryptomonnaies et incitant le Fonds monétaire international à avertir qu’il ne s’agit pas d’une “panacée” pour les défis de l’Afrique. Pour de nombreux experts, La cryptomonnaie en RCA est un Far West qui incite la méfiance. Tandis que le gouvernement Centrafricaine a déclaré que son projet de monnaie numérique permettra à ce pays riche en minéraux d’accéder à un avenir meilleur. Il vise à lever près d’un milliard de dollars au cours de l’année prochaine grâce à la vente de son Sangocoin, selon son site Web d’investissement, alors même que les prix de ce type d’actifs ont dégringolé cette année.
Peu de vente
D’après la zone bourse, sur les 21 millions de dollars initialement proposés, environ 1,09 million de dollars avaient été vendus à 11 h 15 GMT mardi, après avoir été mis en vente à 17 h GMT lundi.
D’après le même journal qui a rapporté le propos de monsieur Joseph Edwards, responsable de la stratégie financière chez Solrise, une société d’investissement en crypte, “Un projet de crypte qui ne vend pas sa monnaie initiale est un mauvais signe”. D’après lui, “Il est difficile d’avoir une lecture précise des choses en raison de la structure délibérément obscure du projet Sangocoin”. Les détails qui restent flous comprennent les bourses sur lesquelles il sera coté, et une fois les ventes terminées et à quoi servira le produit de la vente?
Pour une autre figure de l’industrie de la cryptomonnaie, Sango Coin n’avait pas ce que de nombreux amateurs de cryptoconsidèrent comme l’un des principaux avantages des actifs : un manque d’implication de l’État.
“Ils construisent quelque chose qui est littéralement contrôlé par le gouvernement”, a-t-elle déclaré.
Rappelons que deux mois après l’adoption d’une loi qui légalise l’usage des cryptomonnaies, les autorités centrafricaines ont lancé, début juillet 2022, la cryptomonnaie centrafricaine appelée « Sangocoin ». C’est-à-dire que le Sangocoin succède à Bitcoin. Mais face à la pression de la communauté internationale, en particulier le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la CEMAC et la banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le gouvernement centrafricain s’est rapproché des autorités monétaires d’Afrique centrale en vue de bénéficier de l’expertise de l’institution financière d’Afrique centrale de pour l’élaboration d’un cadre régissant les cryptomonnaies.
Ainsi, Bangui gèle l’application de sa loi sur les cryptomonnaies contre une réglementation de la BEAC sur les cryptoactifs. Ceci dit, le Sangocoin ne sera plus identique à sa forme initiale rêvée par le chef de l’État centrafricain. Il sera comme une monnaie électronique d’Afrique centrale, réglementée et strictement surveillée.
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