Centrafrique : Berberati, les commerçants s’alarment contre les contributions imposées par la ville pour les fêtes.

Centrafrique : Berberati, les commerçants s’alarment contre les contributions imposées par la ville pour les fêtes.

 

 

le centre-ville de Berberati, la deuxième ville de Centrafrique.
La ville de Berberati en Republique Centrafricaine

 

Bangui, le 10 décembre 2017.

Par : Anselme Mbata, CNC.

 

Depuis quelques semaines, les commerçants de la Mambéré-Kadei, notamment ceux de la ville de Berberati, ne cessent de se plaindre vis-à-vis des autorités de leur préfecture. En cause, le mécanisme d’une contribution quasi obligatoire qu’elles ont mis en place  tendant à pousser  les commerçants locaux à verser une somme forfaitaire, plus ou moins en espèce, pour l’organisation des différentes fêtes nationales dans leur ville qu’ils jugent trop abusives.

 

« Une ou deux fois, on pourrait l’accepter. Mais le fait de le répéter tout au long de l’année, cela devient de l’arnaque pure », ont renchéri à CNC les commerçants de la ville de Berberati après la nième demande de contribution faite par le député suppléant de la première circonscription de Berberati le sieur  Ludovic SEKONDJI.

Selon les plaignants, le suppléant député aurait non seulement demandé, mais exigé à tous les commerçants exerçant dans sa zone de juridiction de contribuer financièrement au préparatif de la fête du premier décembre 2017 qui sera célébrée en différé dans leur ville prochainement. Alors qu’ils viennent de mettre participer financièrement aux festivités de la Journée Nationale de l’Alimentation célébrée dans leur ville par le Chef de l’État le mois dernier, cette nouvelle demande est actuellement vue par les commerçants locaux comme une volonté de leur exterminer financièrement.

« Nous payons des impôts, des partantes chaque année et voilà arrivée une autre taxe. Combien faisons-nous comme bénéficie ? Ho la RCA » S’exclame un vendeur des produits pharmaceutiques dans la ville.

À qui profite-t-il réellement tout cet argent amassé par les différents organisateurs des fêtes célébrées à Berberati ?

Où sont partis les fonds alloués par le gouvernement pour ces nombreuses fêtes ?

Pour les jeunes de Berberati qui ne sont d’ailleurs pas les seuls à se poser ces questions en Centrafrique, les fonds collectés sur place ne sont jamais comptabilisés officiellement.

D’après nos informations, la ville de Berberati n’est pas la seule à pratiquer cette technique de participation des particuliers au financement de la célébration des fêtes nationales ou locales. C’est une pratique exercée dans plusieurs Communes. Certains pensent même que c’est grâce à ces contributions que certaines autorités végètent avec, s’enrichissent et banquent leurs postes.

À Berberati, nous avons tenté en vain de joindre le député suppléant de la première circonscription, monsieur Ludovic SEKONDJI afin de recueillir sa version des faits.

En tout cas, l’intervention du gouvernement pourrait contribuer efficacement à baisser cette tension qui atteint déjà  son maximum entre les commerçants et les autorités de Berberati.

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