Centrafrique : les activités de la filière coton reprennent grâce à l’apurement des dettes

Publié le 7 février 2017 , 8:56
Mis à jour le: 7 février 2017 8:58 pm

Centrafrique : les activités de la filière coton reprennent grâce à l’apurement des dettes.

Les Cotton-culteurs dans la cellule de Cotton de Bossangoa. Photo: Éric Ngaba. CopyrightCNC.
Les Cotton-culteurs dans la cellule de Cotton de Bossangoa. Photo: Éric Ngaba. CopyrightCNC.

 

Bangui 07 février 2017, CNC.

Par Eric NGABA

A travers l’opération dénommée « apurement des dettes », les cotonculteurs centrafricains ont été à l’honneur durant les 24h du séjour de Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera à Bossangoa dans l’Ouham, à 305 km au nord du pays. Le président de la République a relancé, du 2 au 3 février 2017 à Bossangoa, les activités de la culture de rente dont la Cellule Coton de l’Ouham. Par la même occasion, des arriérés de l’Etat s’élevant à 1 milliards 400 millions ont été apurés aux Cotonculteurs de la région.

Après plusieurs années d’inactivité, les activités de la culture de coton sont relancées. Le coton, qui a été depuis la nuit des temps un élément catalyseur de l’économie centrafricaine, peut désormais contribuer au relèvement de l’économie, à la cohésion sociale et à la paix. Car il contribue à hauteur de 6% dans le PIB du pays et constitue une source de revenu pour plus de la moitié de la population centrafricaine. Les autorités centrafricaines redonnent confiance aux cultivateurs du coton.

L’engagement des nouvelles autorités issues des urnes à faire de l’agriculture un vecteur du développement témoigne la volonté politique du gouvernement à développer le secteur agricole. La cérémonie officielle de la relance de la culture du coton a eu lieu à Bossangoa, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham. Cet évènement de haut niveau a mobilisé toute l’équipe gouvernementale, le corps diplomatique et la population de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé.

« Au cours des derniers décennies, l’économie cotonnière de notre pays a connu de nombreux problèmes dûs à des contraintes tant au niveau de l’environnement, de l’organisation des producteurs, de la production et de la commercialisation. Face à ces problèmes majeurs auxquels est confrontés l’économie cotonnière et le sous-secteur agricole en général, je me suis engagé dès mon investiture à la magistrature suprême de l’Etat à faire de l’agriculture l’une des priorités de développement socio-économique de notre pays. A cet effet, j’ai instruit le gouvernement d’envisager un vaste programme en vue de relancer durablement les activités des filières agricoles dont celle du coton », a déclaré le président Faustin Archange Touadera à Bossangoa.

Pour redonner confiance aux acteurs ruraux et crédibiliser la politique du gouvernement en matière agricole, les autorités centrafricaines ont poursuit des rencontres avec les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux.

A cet effet, le gouvernement a obtenu de la Banque mondiale l’appui financier afin de mobiliser les fonds permettant de relancer la filière coton. Ainsi, la mobilisation de 1 milliards 400 millions de FCFA a permis aux autorités centrafricaines d’apurer les dettes aux producteurs du coton.

Ce fonds couvre les dettes accumulées de l’Etat depuis 4 ans. La ville de Bossangoa, longtemps victime des affres de conflits armés, a été un déclic à la relance de la filière coton. Le choix de la ville de Bossangoa pour cette relance n’est pas fortuit d’après le ministre de l’agriculture et du développement rural.

« Il y avait six usines cotonnières à travers le pays. Il en avait une à Guifa, une à Ndjim, une dans la Basse-Kotto, une à Pendé, une à Bambari et une ici à Bossangoa. Mais durant les conflits militaro-politiques, toutes les usines ont été détruites sauf celle de Bossangoa qui existe. Donc, Bossangoa reste la seule usine qui existe. Et d’ici le mois de décembre prochain, l’usine de Guifa sera opérationnelle car les travaux sont en cours. Parce que les  semences de coton qui sont en train d’être produites ici à Bossangoa vont être transférées à Guifa, à Sibut, à Kaga-Bandoro. Et les productions de coton de Sibut et de Kaga-Bandoro, économiquement, on ne peut pas les transférer ici à Bossangoa. Donc absolument, il faut rendre opérationnelle l’usine de Guifa », a fait savoir le ministre de l’agriculture et du développement rural Honoré Feïzouré.

La relance de la filière coton dans l’Ouham et l’Ouham-Pendé va permettre à population de cette région de reprendre ses principales activités. Celle-ci n’attend que la volonté politique pour relancer le secteur car beaucoup de cotonculteurs ont perdu leurs biens et les réserves du coton durant la crise qui dévasté le pays.

L’apurement des dettes du coton vient soulager les peines de certains acteurs de la filière pendant d’autres sollicitent l’aide du gouvernement afin de régler les redevances pour les produits incendiés. Maurice Nganaboy est l’un des cotonculteurs de Bossangoa : « Nous sommes très heureux de voir notre président venir nous payer les dettes parce que durant la crise, nous avons perdu nos parents faute de moyens pour les prendre en charge. Nous avons perdu beaucoup de coton. Notre souci ici, c’est le problème de redevances. »

Introduit en Centrafrique en 1925 par les premiers gouverneurs colons, le coton, pour le rappeler, est la principale activité économique à Bossangoa et dans les autres communes de la préfecture de l’Ouham. La production annuelle du coton destinée à l’exportation est estimée entre 90.000 à 100.000 tonnes avant la crise.

La cérémonie de relance dans la ville de Bossangoa est un signal fort pour le gouvernement de renforcer l’autorité de l’Etat dans la région et faire de la relance agricole le vecteur de l’économie centrafricaine. Car l’occasion a permis au président de la République de poser les pierres de certains bâtiments administratifs de la ville.

 

Aucun article à afficher