Wagner, la menace invisible au cœur du pouvoir centrafricain

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 Wagner, la menace invisible au cœur du pouvoir centrafricain

 

Wagner, la menace invisible au cœur du pouvoir centrafricain
Poutine et Touadera à Moscou, en Russie

 

Article rédigé par le journaliste indépendant Adrien KOUNDOU-ZALIA .

Depuis quelques années, la République Centrafricaine (RCA) traverse une crise profonde, exacerbée par une présence étrangère de plus en plus marquée. Si les mercenaires russes du groupe Wagner ont été présentés initialement comme des “alliés” contre les groupes armés qui ravagent le pays, leur emprise sur le pouvoir à Bangui semble désormais plus dangereuse qu’on ne l’imaginait.

 

Les répercussions sur la vie politique et sécuritaire de la Centrafrique sont de plus en plus inquiétantes, et la question qui émerge aujourd’hui est la suivante : que se passerait-il si un matin, Wagner décidait de remplacer le président Touadéra et de diriger le pays ?

Le groupe Wagner, officiellement engagé dans la protection du gouvernement centrafricain et l’appui à l’armée, semble avoir pris un pouvoir qui dépasse largement les missions qu’on lui a confiées. Une influence de plus en plus omniprésente qui touche directement le président Touadéra. Bien que ce dernier soit parvenu à maintenir son pouvoir grâce au soutien de ces mercenaires russes, il semble que ce soutien soit désormais devenu un facteur de fragilité. D’aucuns estiment que Touadéra est pris en otage par ce groupe et que sa survie politique dépend de la volonté de ces hommes armés et décidés.

Il y a quelques années, le président français Emmanuel Macron avait dénoncé cette situation en affirmant que le président Touadéra était « pris en otage » par Wagner. À l’époque, beaucoup ont pensé qu’il s’agissait d’un excès de langage, une réponse dans le cadre d’une guerre de communication entre Paris et Moscou. Pourtant, à mesure que la situation évolue sur le terrain, cette déclaration prend tout son sens.

L’emprise des Wagner sur le pouvoir centrafricain ne se limite pas aux simples missions de sécurité. Ils ont progressivement conquis le cœur du pouvoir à Bangui et, désormais, contrôlent plusieurs pans du pays, parfois sans aucune contrainte. Leur influence ne se limite pas aux lieux officiels de l’État, mais s’étend à des zones comme le site minier de Ndassima, où ils exploitent l’or à outrance sans rendre de comptes à quiconque.

Ce site, pourtant vital pour les ressources du pays, reste inaccessible aux autorités centrafricaines comme aux civils, imposant une loi parallèle aux lois du pays. Un pouvoir qui échappe à tout contrôle, et qui semble désormais échappé aux mains du gouvernement.

Mais l’influence de Wagner va au-delà des mines et des terrains militaires. Selon certains témoignages, ces mercenaires, qui assurent la sécurité du président Touadéra, se comportent comme des maîtres des lieux. Ils se déplacent librement dans la résidence présidentielle, entrant et sortant du domicile du président sans aucune gêne. D’aucuns signalent même des cas de vols constatés au domicile du Président. Une situation où ils semblent plus que des gardes du corps : ce sont des interlocuteurs privilégiés, ayant une emprise directe sur les décisions et actions du gouvernement.

Certains observateurs se demandent jusqu’où cela peut aller. Et si Wagner décidait de prendre les choses en main et d’imposer un autre dirigeant à la tête du pays ? On n’est pas à l’abri d’un coup de force interne, semblable à celui qu’a connu la RCA en 1979 avec l’opération Barakuda, où les Français avaient déposé l’empereur Bokassa pour ramener David Dacko au pouvoir. Aujourd’hui, ce sont les Wagner qui pourraient, potentiellement, écrire une nouvelle page de l’histoire du pays, et cette fois, les Centrafricains n’auraient plus leur mot à dire.

Le plus inquiétant et curieux dans tout cela est le silence des autorités centrafricaines. Comment expliquer qu’un groupe extérieur ait pris le contrôle d’une partie du pays, en toute impunité ? Et comment le pouvoir en place peut-il accepter de se retrouver dans une situation aussi fragile, où la vie du président semble menacée par ses propres “alliés” ?

La question de la souveraineté se pose avec une acuité particulière : qui gouverne véritablement la RCA ? Est-ce le président Touadéra, soutenu par un groupe de mercenaires étrangers qui contrôlent de plus en plus d’aspects de la vie politique et économique du pays, ou est-ce ces mêmes mercenaires qui, en l’absence de toute contestation sérieuse, dictent leur loi ?

La communauté internationale doit prendre conscience de l’ampleur de la situation et intervenir de manière urgente pour restaurer la souveraineté de la RCA. Il est de plus en plus évident que ce pays ne peut pas continuer à être une simple marionnette entre les mains de puissances étrangères aux intérêts propres. Les Centrafricains, eux, doivent se poser la question : jusqu’à quand accepteront-ils cette situation ? Quand sauront-ils que leur pays leur appartient et qu’ils sont maîtres de leur destin ?

Si la Centrafrique ne veut pas voir son histoire se répéter, il est grand temps de restaurer la souveraineté et de se libérer de ces forces étrangères qui déstabilisent le pays à tous les niveaux. Les Centrafricains méritent mieux que de voir leur destin dicté par des puissances étrangères sans aucune considération pour leurs besoins et aspirations.

 

Par Adrien KOUNDOU-ZALIA

Journaliste Analyste indépendant

Tél : (+236) 72 68 75 28

Email : adriendoundouzalia@gmail.com

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