Vague de violence à Ouadda-Maïkaga et Sam-Ouandja : cinq jours, quatre morts

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
En cinq jours, la mort a frappé deux fois dans la région de Ouadda-Maïkaga et Sam-Ouandja. Le 17 mars, un chasseur a été abattu dans la brousse. Cinq jours plus tôt, trois ouvriers ont été tués à Sam-Ouandja. Les habitants accusent les hommes armés du groupe RPRC de Mahamat Déya.
En effet, le lundi 17 mars 2025, un jeune chasseur a été tué par des hommes armés dans la brousse près de Ouadda-Maïkaga, une sous-préfecture située à 204 kilomètres de Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto, au nord de la République centrafricaine. Ce drame, qui s’est déroulé en pleine nuit, est le dernier d’une série d’attaques violentes qui secouent cette région en proie à l’insécurité.
Ce soir du 17 mars, la victime, Monsieur Abdel Latif Salé Réhanne, et son frère étaient partis chasser dans la forêt, comme ils le faisaient souvent. Alors qu’ils progressaient dans l’obscurité, des individus armés ont surgi, braquant une torche sur eux et leur ordonnant de s’arrêter. Apeurés, les deux frères ont pris la fuite. Les assaillants ont alors ouvert le feu, tirant des rafales de balles. L’un des deux a été touché à plusieurs reprises et est mort sur place, tandis que l’autre a réussi à s’enfuir jusqu’à la ville. Le lendemain, 18 mars, la famille et des habitants sont allés dans la brousse pour récupérer le corps. Face à l’impossibilité de le ramener, ils l’ont enterré là où il était tombé, criblé de balles.
Cinq jours plus tôt, le 12 mars 2025, une attaque tout aussi violente avait eu lieu sur un chantier minier à Sam-Ouandja, une localité située à quelques kilomètres de Ouadda-Maïkaga, dans la préfecture de la Vakaga. Ce jour-là, trois ouvriers travaillant sur un chantier minier ont été pris pour cible par des hommes armés. Parmi eux, un homme nommé Étienne. Les assaillants les ont tués sans ménagement, un acte d’une sauvagerie qui a laissé les habitants sous le choc. “Ils les ont abattus comme des bêtes”, raconte un témoin, encore hanté par la scène.
Dans ces deux zones, Ouadda-Maïkaga et Sam-Ouandja, la présence d’hommes armés est devenue une menace quotidienne. Les habitants vivent dans la peur constante de croiser leur chemin. “Tu sors, et si tu as la malchance de tomber sur eux, c’est la mort ou ils te volent tout”, explique un habitant de Ouadda-Maïkaga interrogé par la rédaction du CNC. Les routes, les forêts, les chantiers : aucun endroit n’est sûr.
Pour la population locale, il ne fait aucun doute, ce sont des éléments Peuls du chef d’État-major du Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC), monsieur Mahamat Déya. Bien que le ministre des Transports, auquel ce groupe lui appartient, ait annoncé la dissolution du groupe il y’a quelques années, mais Mahamat Déya a rejeté cette décision. Selon les habitants, il aurait pris avec lui la majorité des combattants pour continuer ses activités dans la région. “C’est lui et ses hommes qui sèment la terreur”, affirme un habitant de Sam-Ouandja. À Ouadda-Maïkaga comme à Sam-Ouandja, on le tient pour responsable des embuscades et des violences qui frappent les civils.
Les témoignages convergent : Mahamat Déya et ses éléments du RPRC opèrent librement, profitant de l’absence des forces de l’ordre pour imposer leur loi. “Il travaille avec d’autres rebelles, c’est eux qui contrôlent tout ici”, ajoute un autre résident, convaincu que le chef rebelle est au cœur de cette vague d’insécurité.
Ces deux attaques, survenues à cinq jours d’intervalle, témoignent d’une situation hors de contrôle dans la région. À Ouadda-Maïkaga et Sam-Ouandja, les habitants se sentent livrés à eux-mêmes, sans protection face à des groupes armés qui circulent sans entrave. Les événements du 12 et du 17 mars 2025 ont coûté la vie à quatre personnes, mais pour beaucoup, ce n’est que le début d’une série de drames à venir si rien ne change….
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