Une nouvelle étude examine les approches de justice centrées sur les victimes en République centrafricaine

Publié le 10 mars 2021 , 11:04
Mis à jour le: 10 mars 2021 11:04 pm
Eric Didier Tambo - Procureur Général près la Cour d'Appel de Bangui - crédit photo cédric gwa gomba le 20 janvier 2020
Eric Didier Tambo, – Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui, le 20 janvier 2020. Crédit photo : Corbeaunews-Centrafrique.

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 11 mars  2020, 05:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). New York, 10 mars 2021 – «Nous voulons tourner la page, mais pas au détriment de la justice» – tel était un message répété par les victimes de violations des droits humains interrogées dans un nouveau rapport publié aujourd’hui sur la justice transitionnelle en Centrafrique  République (RCA).  Produit par le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ) et Cordaid, ‘A Drop of Water on a Hot Stone’: Justice for Victims in the Central African Republic présente les résultats d’une étude explorant les approches de la justice centrées sur les victimes en RCA et leur faisabilité  dans un contexte de profonde fragilité et d’extrême pauvreté.

 

 

L’étude, menée en 2020, comprenait 68 entretiens qualitatifs avec des parties prenantes clés, dont 31 victimes, des représentants d’organisations locales de la société civile, d’organisations non gouvernementales internationales et d’agences des Nations Unies, ainsi que des décideurs politiques locaux et des responsables gouvernementaux, entre autres.  Il a constaté que les cycles récurrents de conflit en RCA ont non seulement appauvri le pays riche en ressources, mais ont également affaibli les institutions de l’État et entravé leur capacité à fournir des services et à répondre aux besoins des victimes.  «La transition dans le cas de la RCA fait non seulement face aux défis habituels liés à la volonté politique, à la sécurité et à la stabilité, mais aussi à ceux liés au développement, à la réduction de la pauvreté et de la faim, et à la fourniture de l’éducation et des soins de santé», a expliqué Rim El Gantri, ICTJ’s  expert principal du programme sur la RCA et co-auteur du rapport.

 

Une approche de la justice centrée sur les victimes en RCA doit tenir compte des circonstances et des besoins socio-économiques particuliers des victimes, y compris leur lieu de résidence, ainsi que la nature des préjudices qu’elles ont subis.  «Toutes les initiatives et processus de justice restent centralisés dans la capitale Bangui, ce qui affecte et façonne la manière dont ils répondent aux besoins des victimes, car beaucoup d’entre elles vivent dans des zones rurales», a déclaré El Gantri.  Par exemple, les victimes à Bangui ont tendance à être beaucoup plus informées de leurs droits et des processus de justice transitionnelle en cours que celles des zones rurales.  «Certaines victimes des zones rurales interrogées dans le cadre de l’étude ont déclaré qu’elles n’avaient jamais été approchées ou interrogées sur leur opinion sur la justice.  Pourtant, pour ces victimes, le besoin d’indemnisation et de réparation est le plus criant, et y remédier devrait être la priorité la plus urgente pour l’État », a ajouté le Dr Arnaud Yaliki, expert en droit international centrafricain et co-auteur du rapport.

 

Une pluralité de Centrafricains, y compris des victimes, des membres de communautés marginalisées et des représentants de la société civile, doivent participer de manière significative à tout processus de justice transitionnelle pour lutter efficacement contre les abus passés, aider à établir un discours national commun et assurer une paix et un développement économique durables.  pour tous.  Comme souligné dans le rapport, il est également important qu’une approche aille au-delà d’une compréhension légaliste de la justice transitionnelle.  Par exemple, des mécanismes peuvent être mis en place pour assurer la responsabilité qui ne reposent pas uniquement sur les procédures et les tribunaux de justice pénale.  De même, la conception et la mise en œuvre des programmes de réparation devraient reposer sur de larges consultations avec les victimes et la société civile et non sur des décisions politiques ou même des décisions de justice.

 

Bien que le rapport souligne les divers défis pour rendre justice aux victimes en RCA, il décrit également les meilleures pratiques et identifie des solutions et des stratégies potentiellement innovantes.  Enfin, il fournit un ensemble de recommandations au gouvernement et aux autres parties prenantes qui, si elles sont mises en œuvre, pourraient ouvrir la voie à un processus de justice transitionnelle inclusif et centré sur les victimes dans le pays.  «Ces recommandations sont pertinentes bien au-delà de la RCA», a noté El Gantri.  «Dans d’autres contextes fragiles, il existe un besoin similaire de placer les victimes au centre de ces processus, ainsi que de relier la justice transitionnelle à la consolidation de la paix et au développement.»

 

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À propos de ICTJ

 

Le Centre international pour la justice transitionnelle (ICTJ) travaille à travers la société et les frontières pour contester les causes et s’attaquer aux conséquences des violations massives des droits de l’homme.  Nous affirmons la dignité des victimes, luttons contre l’impunité et promouvons des institutions réactives.  L’ICTJ envisage un monde où les sociétés rompent le cycle des violations massives des droits de l’homme et jettent les bases de la paix, de la justice et de l’inclusion.  Pour plus d’informations, visitez www.ictj.org.

PHOTO: des groupes nomades tels que les Peuls traversent le nord de la RCA, campant dans la brousse, où ils peuvent planter leurs tentes près de leur bétail.

 

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