Tout est dit sur la présence russe en Centrafrique (New York Times) !

Publié le 8 octobre 2019 , 7:45
Mis à jour le: 8 octobre 2019 7:47 pm
Des mercenaires russes à Sibut, dans la préfecture de Kémo, en République centrafricaine. CopyrightCNC.
Des mercenaires russes à Sibut, dans la préfecture de Kémo, en République centrafricaine. CopyrightCNC.

 

Bangui (République centrafricaine) | CNC| Ce lundi 30 septembre, le New York Times (www.nytimes.com) a sorti un article qui dresse un bilan de la présence russe en Centrafrique. Mondialement connu pour sa distribution internationale et la fiabilité de ses sources, ce média est l’un des plus prestigieux journaux américains. Que le Centrafricain lambda ne s’y trompe pas, après l’article choc sur les révélations de la présence russe en Afrique, le New-York Times confirme et enfonce le clou sur les motivations et l’influence des Russes en Centrafrique.

 

Que révèle ce long article ? La Russie a été appelée à l’aide pour reconstruire le pays mais elle peine à cacher sa convoitise sur les ressources minières. Elle a même établi un partenariat avec les groupes armés pour obtenir des diamants dans les zones où leur commerce est interdit.

Dès qu’on parle de la Russie en Afrique, un homme revient toujours aux commandes, Yevgeny Prigozhin, l’homme de confiance du Kremlin qu’on ne présente plus tellement de fois il a été cité et dont le portrait est une fois de plus brossé par le New York Times. Le pays pensait qu’en accueillant les russes avec cet homme à la manœuvre, ils pourraient sécuriser les mines de diamants et ainsi augmenter les ventes pour reconstruire le pays. Mais comme le rappelle un marchand de gemmes, « il est impossible de tout contrôler dans ce pays ».

Pour faciliter son implantation locale, la Russie a mis en place tout un éventail d’actions d’influence, depuis le début, pour tisser des liens étroits avec les Centrafricains et asseoir son partenariat. Cela va des sociétés minières liées à M. Prigojine, en passant par la construction d’hôpitaux, la création d’une radio, la réalisation d’un dessin animé aux airs de propagande jusqu’au parrainage de compétitions sportives ou culturelles. Tout est donc bon pour marquer son empreinte dans le pays. Où va-t-elle s’arrêter ?

 

Le journal américain enchaine avec la volonté de la Russie à s’investir dans le continent Africain. Selon des analystes, la Russie a créé un modèle en Centrafrique, modèle qu’elle est prête à exporter à d’autres pays instables, riches en pétrole ou en minerais… en échange de quelques concessions minières. La publicité de ce « offre commerciale » sera assurée par le tout premier sommet Russie-Afrique, qui aura lieu – ce n’est pas un hasard – en octobre à Sotchi. Il ne fait aucun doute qu’à travers ce type d’initiative, les russes cherchent « des alliés et […] un environnement permissif pour vendre leurs marchandises et pour gagner des opportunités commerciales » précise Judd Devermont, un expert des questions stratégiques africaines. N’est-on pas loin, ici, de la reconstruction et de la protection de la Centrafrique ?

 

La fin de l’article rappelle la genèse de l’entrée des russes en Centrafrique à partir d’octobre 2017 jusqu’à l’accord de paix du mois de février 2019. On y découvre que la manœuvre russe a été d’enregistrer dès le départ la société minière Lobaye Invest et la société de sécurité Sewa Security Services à Bangui, qui sont toutes deux affiliées à M. Prigogine, toujours lui ! Le reste du plan a été d’obtenir l’exemption à l’embargo sur les armes, et d’envoyer dans les mois qui ont suivi des formateurs civils sur place. Depuis, la manœuvre continue et l’article livre bien d’autres informations.

 

Il est sûr que cet article va faire du bruit dans la presse africaine, c’est pourquoi les fils et filles de Centrafrique devraient prendre le temps de le lire pour ne pas se faire duper sur les réelles motivations des Russes ou sur les manipulations de bout d’articles.

 

 

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