Touadera, regarde, tes ouvriers ont blessé cette jeune fille  à l’Aéroport de Bangui Mpoko : qui va s’occuper d’elle ?

0
631

Touadera, regarde, tes ouvriers ont blessé cette jeune fille  à l’Aéroport de Bangui Mpoko : qui va s’occuper d’elle ?

 

La jeune fille blessée accidentellement à l'aéroport de Bangui Mpoko lors des travaux d'amenagement le 1 octobre 2025. Photo CNC
La jeune fille blessée accidentellement à l’aéroport international de Bangui Mpoko lors des travaux d’amenagement le 1 octobre 2025. Photo CNC

 

Rédigé le 02 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Mercredi 1er octobre 2025, une jeune femme attendait tranquillement l’arrivée d’un vol en provenance de France à l’aéroport international de Bangui Mpoko. Pendant des travaux de démolition de l’ancienne clôture du parking, une machine a renversé un poteau qui est tombé sur sa jambe. Elle s’est effondrée au sol avant d’être transportée d’urgence vers un hôpital de la capitale.

 

La première question qui vient à l’esprit est simple : comment peut-on faire des travaux de démolition avec des engins lourds dans une zone où les voyageurs et leur famille circulent librement ? Les gens se promenaient à quelques mètres de machines capables de renverser des structures métalliques sur eux.

 

Cette négligence pose un problème évident de responsabilité. L’aéroport international de Bangui Mpoko reste la principale porte d’entrée du pays. Des milliers de personnes y passent chaque semaine. Organiser des travaux dangereux sans les précautions de base constitue une faute professionnelle grave.

 

Maintenant que l’accident s’est produit, la question devient : qui va payer ? L’entreprise en charge des travaux doit-elle assumer les conséquences ? La direction de l’aéroport peut-elle se dégager de ses obligations alors qu’elle a autorisé ces travaux au milieu du public ? Qui prendra en charge les soins médicaux ? Qui indemnisera cette femme pour ses blessures ? Qui assurera sa réhabilitation si elle garde des séquelles ?

 

Dans un pays qui fonctionne normalement, la réponse serait automatique. L’entreprise de construction devrait immédiatement couvrir tous les frais médicaux et verser une indemnisation à la victime. La direction de l’aéroport devrait aussi assumer sa part pour avoir laissé faire des travaux dangereux sans sécuriser la zone.

 

Mais en République centrafricaine, rien ne garantit que cette logique s’appliquera. La gestion de ce type d’incident dépend souvent de la volonté politique et de la capacité de la victime à faire pression. Si l’affaire s’étouffe, si elle sort des médias, si la famille n’a pas les moyens de se battre, cette femme risque de ne jamais voir le moindre franc d’indemnisation.

 

Cette possibilité devrait nous choquer. Une personne a été gravement blessée par la faute d’une entreprise et l’incurie de l’administration aéroportuaire. Elle ne peut pas se retrouver seule face à ses frais médicaux pendant que les responsables continuent leurs activités normalement.

 

L’accident de Mpoko pose aussi une question plus large : combien de chantiers se déroulent actuellement dans Bangui sans aucune protection pour les passants ? Combien de gens marchent chaque jour près de zones dangereuses sans même le savoir ?

 

Cette habitude de négliger les normes de sécurité finit toujours par causer des accidents. Aujourd’hui, c’est une femme blessée à l’aéroport. Demain, ce sera peut-être un ouvrier tué sur un chantier sans équipement. Après-demain, un passant écrasé par une machine circulant sans précaution.

 

Les autorités aéroportuaires doivent expliquer pourquoi elles ont autorisé ces travaux sans évacuer la zone. Pourquoi aucune barrière n’a été installée ? Pourquoi les passagers pouvaient circuler librement à côté de machines en activité ? Qui a validé ce plan de travail manifestement dangereux ?

 

L’entreprise en charge du chantier doit aussi rendre des comptes. Quelles mesures de sécurité figuraient dans son plan ? Ses ouvriers avaient-ils reçu des consignes pour protéger le public ? L’opérateur de la machine était-il qualifié ? L’entreprise a-t-elle une assurance responsabilité civile comme l’exige la loi ?

 

Ces questions méritent des réponses rapides. Mais l’expérience nous enseigne la prudence. Combien d’accidents similaires se sont déjà produits sans que personne ne soit jamais inquiété ? Combien de victimes ont dû assumer seules les conséquences de la négligence des autres ?

 

La famille de cette jeune femme va probablement devoir se battre pour obtenir la prise en charge des soins, puis pour obtenir une indemnisation, puis pour faire reconnaître la responsabilité des auteurs. Ce parcours épuise souvent les victimes qui abandonnent face à l’inertie administrative.

 

Cette impunité ne peut pas continuer. Chaque accident causé par une négligence doit donner lieu à une enquête, à l’établissement des responsabilités, et à une réparation du préjudice. Sans cette exigence minimale, les normes de sécurité resteront du papier et les accidents continueront.

 

L’aéroport international de Bangui Mpoko représente la vitrine du pays pour tous les visiteurs. Quelle image donnons-nous quand on y voit un chantier dangereux où les gens peuvent être blessés ? Cette négligence visible dès l’arrivée annonce le reste : un pays où les normes comptent peu, où la sécurité des gens passe après, où personne ne répond de rien.

 

La jeune femme blessée mercredi attend de savoir qui va payer ses soins. Sa famille attend de savoir si justice sera rendue. Mais en République centrafricaine de 2025, obtenir des comptes de quelqu’un relève souvent de l’impossible. L’impunité reste la règle, la responsabilité l’exception. Cette femme blessée par un poteau rejoindra probablement la liste des victimes oubliées d’un système où personne ne répond jamais de rien.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC