Touadéra et la dérive autoritaire : Comment la Centrafrique est devenue l’appartement témoin de la Russie en Afrique

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Touadéra et la dérive autoritaire : Comment la Centrafrique est devenue l’appartement témoin de la Russie en Afrique

the president Faustin Archange Touadera in a suit and tie with a group of people in front of him Faustin-Archange-Touadera-sous-la-protection-des-mercenaires-du-groupe-Wagner-en-Russie Centrafrique : Wagner, Bancroft et les jeux troubles de Touadera révélées par Martin Ziguelé
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Bangui, CNC. La République centrafricaine s’est métamorphosée en un véritable laboratoire de l’influence russe en Afrique, offrant le spectacle affligeant d’un État qui, sous couvert de souveraineté nationale, a bradé son indépendance au profit d’intérêts étrangers. Cette transformation dramatique, instrumentée de bout en bbout par le régime Touadéra, fait de la RCA la vitrine d’un nouveau modèle d’autoritarisme où mercenaires et prédation économique se conjuguent avec une répression politique implacable.

 

L’histoire de cette mise sous tutelle commence par une manipulation habile du besoin légitime de sécurité. Profitant du retrait de l’opération Sangaris et de l’inefficacité ressentie de la MINUSCA, le pouvoir de Touadéra s’est jeté dans les bras de Moscou. Un voyage à Sotchi, initialement destiné à négocier une simple livraison d’armes, s’est transformé en pacte faustien, ouvrant la voie à une mainmise totale sur l’appareil d’État.

 

La présence russe s’est rapidement révélée tentaculaire. Des “formateurs militaires” aux mercenaires de Wagner, des “conseillers” présidentiels aux exploitants miniers, c’est tout un système d’emprise qui s’est mis en place. Le premier cercle présidentiel est désormais sous contrôle russe, au point que même les audiences avec Faustin Archange Touadera sont filtrées par les hommes de Wagner.

 

L’économie n’échappe pas à cette mainmise. Les concessions minières sont systématiquement attribuées par Touadera à des intérêts russes, tandis que le contrôle des douanes par Wagner asphyxie le commerce traditionnel. Cette prédation économique s’accompagne d’une brutalisation croissante de la société, particulièrement dans les zones minières où les mercenaires imposent leur loi par la terreur.

 

Plus insidieuse encore est l’importation des méthodes de répression russes avec l’histoire des agents  étranger. Les opposants au régime de Touadera sont systématiquement discrédités, harcelés, voire éliminés physiquement. La désinformation est érigée en système, avec la création d’une constellation de mouvements “citoyens” pro-russes qui terrorisent les voix dissidentes. La “Plateforme de la galaxie nationale centrafricaine”, ,  et le mouvement requin,  en est l’exemple le plus frappant, orchestrant campagnes de haine et menaces physiques contre les opposants politiques.

 

La souveraineté nationale, brandie comme un étendard par le régime de Touadera, n’est plus qu’une façade. Les décisions stratégiques sont prises à Moscou ou par les représentants de Wagner à Bangui, transformant les institutions nationales en simples chambres d’enregistrement. Même la justice est mise au pas, comme l’illustre l’épisode grotesque de la libération du ministre d’origine tchadienne  Hassan Bouba par des mercenaires russes alors qu’il était sous le coup d’une inculpation pour crimes de guerre.

 

L’influence russe a également perverti le débat public. Un discours ultra-nationaliste et anti-occidental sert désormais de paravent à une dépendance totale envers Moscou. Les médias sont muselés, les réseaux sociaux inondés de propagande, tandis que les intellectuels critiques sont réduits au silence ou contraints à l’exil.

 

La communauté internationale observe, impuissante, cette transformation d’un État souverain en protectorat russe. L’aide massive déversée dans le pays ne fait que maintenir artificiellement un système dont les bénéfices sont captés par une oligarchie locale et ses patrons russes.

 

Plus grave encore, la RCA de Touadera est devenue un modèle que la Russie cherche à exporter dans d’autres pays africains. La recette est simple : exploiter les frustrations légitimes envers l’Occident, proposer une protection militaire sans conditions politiques apparentes, puis prendre progressivement le contrôle des leviers économiques et sécuritaires de l’État.

 

Cette tragédie centrafricaine dessine les contours d’un nouveau colonialisme, plus cynique encore que l’ancien. Un système où la souveraineté nationale devient le paravent d’une mise sous tutelle totale, où la violence mercenaire remplace le droit international, et où la prédation économique s’habille des oripeaux du patriotisme.

 

La RCA de Touadera n’est plus seulement un État failli, elle est devenue le prototype d’une nouvelle forme de domination étrangère, où la rhétorique de l’indépendance masque une réalité plus brutale encore que celle de l’époque coloniale. Un modèle que Moscou entend bien reproduire ailleurs en Afrique, faisant de Bangui le laboratoire sinistre d’une nouvelle forme d’impérialisme.

 

Par Alain Nzilo

Corbeaunews Centrafrique

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