Tensions et manœuvres politiques au sein des MLPC-CO : accrochages verbaux entre Mazette et Koyambonou
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Ils étaient autrefois des camarades au sein du grand Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), occupant tous deux le poste de vice-président chacun sous la direction de Martin Ziguelé, ancien Premier ministre, député de Bocaranga 3 et président dudit mouvement politique. Aujourd’hui, Mazette et Koyambonou sont en conflit ouvert, chacun cherchant à prendre le contrôle du parti à sa manière, tout en sollicitant au passage chacun de miette auprès de Touadera.
De la sanction à la trahison, des papa deviennent des poupées
L’origine de la dissidence remonte au Dialogue politique républicain initié par Baba Kongoboro en 2022. Chantal Jean-Édouard Koyambonou, désigné par le MLPC pour représenter le parti au sein du comité préparatoire, a refusé de se retirer suite à la décision de son parti, le MLPC, qui a décidé de quitter le processus faute de consensus avec l’opposition démocratique. Mais Koyambonou, , préférant conserver le fauteuil que lui avait attribué le président Faustin-Archange Touadéra au présidium, fait la tête à son parti. Son refus d’obéir aux consignes de son mouvement a conduit le bureau politique du MLPC à le suspendre de toutes ses activités.
Pendant ce temps, Mazette restait encore impliqué dans les réunions du bureau politique du MLPC. Mais au lieu de jouer l’intermédiaire entre Ziguelé et Koyambonou comme l’a demandé ce dernier, il lui a encouragé à fonder un MLPC dissident, baptisé MLPC-CO, en lui rapportant de manière biaisée les décisions internes du parti.
Création d’un MLPC parallèle, sous l’influence de Mazette, et contrôlé par Touadera
Pour asseoir son influence, Mazette autorise Koyambonou à installer le siège de son mouvement de dissidence, le MLPC-CO dans son motel, lui offrant également des chambres en cas de besoin. Face à cette opportunité, Koyambonou cède et finit par créer son propre MLPC bis, dénommé MLPC-CO, en prenant les textes statutaires du MLPC malgré certaines réticences de sa part.
Malgré les conseils et orientations de Mazette, Koyambonou peine à attirer les cadres du parti derrière lui pour afin affaiblir Ziguelé. Excédé par ce manque de résultats, Mazette décide alors de se rapprocher du pouvoir en place, lançant sa propre fronde politique en se proclamant ” président fondateur” dans une tentative de prendre le contrôle du MLPC.
Aussitôt, la riposte du bureau politique officiel du MLPC ne se tarde pas : Mazette est à son tour suspendu.
Une fracture irréversible
Se sentant trahi et mis à l’écart, Mazette décide de passer à l’action. Il réunit sa famille et celle de son épouse pour installer un “bureau politique provisoire” du MLPC, prétextant que le mandat de l’actuel bureau dirigé par Ziguelé est arrivé à expiration.
Mais cette tentative est aussitôt dénoncée :
” Faux ! Aucun texte du parti ne prévoit la mise en place d’un bureau politique provisoire”, rétorque Étienne Malekoudou, ancien membre du MLPC, lui-même radié et désormais avocat du MLPC-CO.
Ainsi, après deux ans d’une ambition commune, Mazette et Koyambonou sont désormais ennemis déclarés.
Entrée enjeu de Faustin Archange Touadéra, et ce, ouvertement
En toile de fond, Faustin-Archange Touadéra tente de réunir les deux factions sous une même bannière, au sein de l’Union des Forces Démocratiques de l’Opposition (UFDO), une plateforme politique créée par le pouvoir, pendant que l’autre faction de MLPC-CO de deux anciens camarades du MLPC dirigée par Étienne Malekoudou est rattachée à la plateforme Béoko du soutien à Touadera que dirige Timoléon Mbaïkoua
Mais cette idée ne séduit ni l’un ni l’autre, selon nos sources à CNC.
Koyambonou refuse catégoriquement de rejoindre l’UFDO tant que Zingas, qu’il accuse de mauvaise gestion, en fait partie.
Il rejette également tout rapprochement avec Mazette, allant jusqu’à l’attaquer sur son état de santé :
” Mazette a perdu son bon sens après son passage en psychiatrie. Il ne pense qu’à l’argent, il n’y a donc aucune possibilité de collaboration entre lui et moi.”
Mazette, de son côté, ne veut pas se laisser faire. Un ancien instituteur à la retraite, il s’arrose le titre de conseiller juridique de son mouvement. À ce titre, il nie la légitimité du MLPC-CO :
” Les textes du parti n’ont jamais prévu un MLPC-CO. En tant que fondateur, je ne peux militer dans un parti illusoire et qui n’a aucun document juridique”
Et ce n’est pas tout! Son bras droit, Kevin , enfonce le clou :
” Nous, au MLPC fondateur, sommes plus nombreux qu’eux aux MLPC-CO. Nous avons une vision à long terme, pas une vision à courte portée. Notre objectif est d’organiser un grand congrès du parti. Mais pour cela, nous avons besoin d’argent c’est ce que nous demandons depuis à Touadera, et non des réunions inutiles où l’on ne doit quémander que des centimes à Touadéra ou à Zingas.”
Les MLPC-CO fragmentés et affaiblis
Alors que le MLPC traverse une de ses plus grandes crises internes depuis sa création il y’a plus de 40 ans, Mazette, Malekoudou et Koyambonou s’enlisent dans des querelles intestines, rendant difficile toute reconstruction de leur mouvement de dissidence. Avec un Martin Ziguelé fort et toujours en poste à la tête du MLPC et un pouvoir en place tentant de diviser pour mieux régner, et une justice silencieuse face aux pressions qu’exerce le ministre d’État en charge de la justice, l’avenir du MLPC est entre les mains de ses militants qui seront appelés au prochain congrès en préparation.
Affaire à suivre.
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