Tension interethnique, le quartier Boy-Rabe risque de s’éclater

Publié le 23 janvier 2023 , 7:20
Mis à jour le: 23 janvier 2023 11:37 am

 

Bangui (République centrafricaine) – Depuis la propagation des rumeurs de l’encerclement de la ville de Bangui par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), la tension monte de plusieurs crans dans certains quartiers de la capitale. Au KM5 comme à Boy-Rabe, les signes de la nervosité du régime sont parfaitement visibles. Contrairement au KM5, la tension  qui prévaut depuis une semaine à Boy-Rabe risque de s’éclater à une grave violence intercommunautaire entre les Gbaya, l’ethnie de l’ancien Président François Bozizé à celle du Président Touadera, les Ngbakamandja. .

Marché de Boy-Rabe. Crédit photo : Mickael Kossi / CopyrightCNC .
Boy-Rabe. Crédit photo : Mickael Kossi / CopyrightCNC .

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 24 janvier 2023

 

Le quartier KM5 bouclé par les forces de l’ordre

 

Pour le gouvernement, il ne fait aucun doute, les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) se sont infiltrés massivement dans la capitale Bangui.  Et leur principale base arrière, si ce n’est pas à Boy-Rabe, c’est le quartier à majorité musulmane, le  KM5. Ainsi, depuis près d’un mois, il est difficile de circuler librement à partir de 18 heures. Les principales entrées de ce quartier sont verrouillées par les forces de l’ordre, et des contrôles des pièces d’identité sont renforcés par l’installation de plusieurs checkpoints. L’objectif, surveiller les mouvements  afin de débusquer les potentiels assaillants.  Mais le plus sensible est ailleurs, c’est à Boy-Rabe.

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Dans une ruelle du quartier Ndress 2 à Boy-Rabe
Dans une ruelle du quartier Ndress 2 à Boy-Rabe. CopyrightCNC

 

Boy-Rabe, les Ngbakamandja menacent

 

Au quartier Boy-Rabe, dans le quatrième arrondissement de Bangui, c’est une autre affaire.  Pourtant, c’est le quartier où le chef de l’État réside depuis plusieurs années, et les Gbaya tout comme les Ngbakamandja et Mandja y cohabitent en toute tranquillité. Mais avec les récentes rumeurs  de l’encerclement de la ville de Bangui par les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC( dirigée par l’ancien Président François Bozizé, de l’ethnie Gbaya,  cette cohabitation pacifique risque de s’éclater à une violence indescriptible.

En effet, depuis une semaine, dans différents secteurs du quartier Boy-Rabe, notamment vers Ndress 2 et ailleurs, vers 3 heures du matin, chaque jour, des hommes circulent a pieds, accompagnés des hommes en tenue dans des véhicules, sifflet à la main, parlent à haute voix et menaces toutes personnes de l’ethnie Gbaya.

 

« Les Gbaya pensent qu’ils sont trop forts »

 

Selon eux, les Gbaya pensent qu’ils sont forts que les Ngbakamandja. Qu’ils doivent maintenant sortir, voir s’ils sont des hommes.

Ils parlent en sango et à haute voix dans les quartiers.

« Vous, les Gbaya là, vous  gardez les rebelles discrètement chez vous. On le sait très bien. Mais dans les prochains jours, on va vous charcuter! », disait à haute voix l’un des provocateurs.

Interrogés par CNC, les habitants du quartier Ndress 2 affirment que  c’est depuis plusieurs jours que ces gens patrouillent dans les quartiers vers 3 heures du matin pour insulter et provoquer tous les citoyens de l’ethnie  Gbaya.  Mais où va la Centrafrique? Touadera veut nous ramener  où? se demandent -ils.

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