Deux soldats du 4e Régiment de Chasseurs de Gap racontent Sangaris

Publié le 29 septembre 2014 , 11:11
Mis à jour le: 29 septembre 2014 11:11 am

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Deux soldats franèais racontent Sangaris

L’adjudant Laurent Magri et le 1re classe Tanguy Cona, soldats du 4e Régiment de Chasseurs de Gap, ont fait humainement l’expérience de l’Opex Sangaris. Ils livrent un témoignage humble et sobre de leur mission. Le réalisme et la précision des descriptions suffisent à traduire les difficultés et la brutalité rencontrées mais aussi la surexposition quotidienne nécessaire pour parvenir à mener à bien leur mission pendant ces cinq mois d’opération.

L’adjudant Laurent Magri, 39 ans, est un sous-officier expérimenté. Après les Balkans, l’Afghanistan une quinzaine d’années de service et neuf missions en opération extérieure, il rentre de cinq mois éprouvants en République Centrafricaine. Pas facile pour lui d’évoquer des événements pas encore relégués au chapitre des souvenirs que l’on convoque avec nostalgie. Devant lui une carte qu’il saisit. Il pointe la capitale de son index, son récit commence au bout de son doigt.
« Le 16 mars on arrivait à Bangui puis direction l’est. » La saison des pluies rend les pistes impraticables. « Une catastrophe, une journée pour faire 20 kilomètres. On bivouaque dans des écoles et des bâtiments vides mais souvent dans nos véhicules. Le rationnement en eau et en vivres s’impose car la logistique ne suit pas. »

« Des enfants en bouclier humain et les adultes derrière qui filment avec des portables »

Déjà les premières frictions avec la milice Seleka (milice rebelle opposée au président Bozizé) qui ce jour à Bria choisit de tester la détermination du détachement français. « Des provocations, des manifestions hostiles, puis des caillassages en fin de journée, pas aisé d’agir quand on place des enfants en bouclier humain et les adultes derrière qui filment avec des portables ». Laurent Magri décrit une population prise en tenaille entre la Seleka et les anti-Balakas (milice d’auto-défense opposée à la Seleka) et qui exige un arbitrage dissuasif et immédiat des troupes françaises.

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